Le PLQ rabroue l’une de ses députées, qui appuyait Elghawaby
La députée libérale Jennifer Maccarone s’est exprimée en contradiction avec la position du parti à propos de la nomination controversée d'Amira Elghawaby.
Le chef du PLQ, Marc Tanguay considère qu’il serait « inacceptable » que Mme Elghawaby reste en poste si elle ne s’excuse pas de manière très claire.
Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot
Les partis sont divisés à Québec sur la nomination controversée d'Amira Elghawaby à titre de conseillère spéciale de Justin Trudeau chargée de la lutte contre l'islamophobie.
Le Parti libéral (PLQ) s'est embourbé dans un autre cafouillage sur ses positions, tandis que Québec solidaire (QS) veut rencontrer la militante sans réclamer sa démission, alors qu'un de ses députés voit dans cette affaire une diversion caquiste. Et selon le Parti québécois (PQ), c'est une évidence qu'elle doit quitter
.
Rappelons que cette nomination suscite un tollé en raison des déclarations péjoratives de Mme Elghawaby visant les Québécois. La majorité des Québécois sont [guidés] par un sentiment antimusulman
, avait-elle notamment écrit.
Le gouvernement caquiste a déjà demandé la tête de la militante. Cependant, Justin Trudeau persiste dans son choix, a déploré le ministre caquiste responsable de la Laïcité, Jean-François Roberge.
« Le gouvernement Trudeau a manqué une belle occasion de bâtir des ponts. Il a choisi de creuser des fossés. »
Parti libéral
De son côté, l'opposition officielle dit une chose et son contraire. La députée libérale Jennifer Maccarone a d'abord écrit sur Twitter que la CAQ démontre encore une fois une rigidité sans nom et un manque d'humanité en ne soutenant pas la nomination de Mme Elghawaby
.
C'est une erreur d'équipe
, a dit le chef libéral Marc Tanguay en mêlée de presse à l'Assemblée nationale, pour ensuite expliquer qu'il n'y a qu'une seule position au PLQ : Mme Elghawaby doit présenter des excuses rapidement parce que le temps commence à manquer.
À lire et à écouter :
Québec solidaire
De son côté, QS
a condamné les propos de Mme Elghawaby et a demandé une rencontre avec elle.C'est la manière raisonnée d'agir, parce que ses propos sont blessants
, a dit le chef parlementaire Gabriel Nadeau-Dubois en mêlée de presse mardi matin.
Mais un député de QS
, Haroun Bouazzi, voit une diversion entretenue par le gouvernement caquiste dans cette affaire.Dans un tweet, il a affirmé que le gouvernement n'a pas de plan clair pour la transition énergétique, pour l'école publique, pour la crise dans nos hôpitaux, mais les stratèges de Legault : "regardez! Une femme qui porte un voile"
.
Il a ajouté un mot-clic voilerlincompetance
.
C’est la rentrée à l’#Assnat et le gouvernement de la #CAQ n’a pas de plan clair pour la transition énergétique juste, pour l’école publique, pour la crise dans nos hôpitaux? Les stratèges de Legaut : « regardez! Là! Une femme qui porte un voile !» #diversion #voilerLIcompetance
— Haroun Bouazzi (@HarounBouazzi) January 31, 2023
Parti québécois
C'est une évidence qu'elle doit quitter, a pour sa part tranché le député péquiste Pascal Bérubé. C'est une évidence que ce qu'elle a dit est une hérésie.
L'élu indépendantiste soutient que ce n'est qu'une autre démonstration de l'incompatibilité des choix du Canada et du Québec.
Je ne lui demande pas de quitter. Je nous demande de quitter ce pays-là
, a-t-il conclu.