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La pénurie de pilotes ébranle les voyages commerciaux

Tableaux d'affichage des arrivées dans un aéroport

De nombreux vols sont annulés ou retardés, notamment en raison du manque de personnel à bord.

Photo : Associated Press / John Locher

Radio-Canada

Après deux ans de perturbations, la demande pour des vols commerciaux est de retour à un niveau prépandémique, celui de 2019. Mais les compagnies aériennes peinent à recruter du personnel, en particulier les pilotes expérimentés, et donc à assurer leurs vols.

Selon les données de Transports Canada, environ 1100 licences de pilotage étaient délivrées au Canada dans une année typique, avant la pandémie : un nombre tout à fait suffisant pour remplir les différents besoins des transporteurs au pays.

En 2020, alors que la demande a considérablement chuté, le nombre de pilotes obtenant leur permis est passé sous le palier des 500. En 2021, ils n’étaient que 300, et l'an dernier 238.

Des voyageurs avec leurs valises à l'aéroport

De nombreux vols ont été annulés au pays pendant la période des Fêtes.

Photo : ben nelms/cbc / Ben Nelms

Pendant le temps des Fêtes, Sunwing a dû supprimer près de 70 vols en raison d’un manque de personnel et a reçu au moins 7000 plaintes de clients mécontents. À l’automne, le transporteur avait fait une demande pour embaucher 64 pilotes étrangers, mais elle lui a été refusée par le gouvernement fédéral.

Dans un communiqué envoyé à CBC, Transports Canada affirme que la pénurie de personnel est considérée comme un domaine d'action prioritaire. Le gouvernement n’a pas pour autant l’intention de rendre la réglementation plus permissive.

Un problème qui ne date pas d'hier

Seuls les grands transporteurs canadiens, comme WestJet et Air Canada, arrivent à attirer et à retenir les pilotes avec des salaires très compétitifs. On voit des pilotes travailler au sein d'une compagnie pendant deux ans ou même six mois, obtenir une entrevue ailleurs et quitter, témoigne Dave Boston, un pilote avec 25 ans d'expérience.

Dans ce contexte, les plus petites compagnies aériennes, notamment celles qui permettent de rejoindre des régions isolées au pays, peinent à attirer et à retenir de la main-d’œuvre. Ce problème existe depuis des années, avant même la pandémie, selon le directeur de l'Association du transport aérien du Canada.

« La pandémie à elle seule n’explique pas le manque de pilotes important que nous vivons actuellement. »

— Une citation de  Jean Lapointe, ancien pilote de ligne et expert en aviation civile

D’autres facteurs ont empiré la pénurie de personnel, explique Jean Lapointe, ancien pilote de ligne et expert en aviation civile, en entrevue à RDI, comme l’explosion des vols cargo et les retraites.

Plusieurs [pilotes] ont été obligés de prendre leur retraite, car ils sont arrivés à l’âge maximal, qui est fixé par l'Organisation de l'aviation civile internationale à 65 ans, et n’ont pas pu être remplacés.

Une étudiante et son instructeur dans le cockpit d'un simulateur de vol

L'étudiante Zona Savic (à droite) écoute son instructeur dans le cockpit d'un simulateur de vol au Seneca College de Peterborough, en Ontario.

Photo : CBC / Shawn Benjamin

Devenir pilote, un long et coûteux processus

Pour obtenir leur licence de pilotage, les aspirants à la profession doivent débourser plusieurs milliers de dollars et effectuer un minimum d’heures avant de pouvoir commencer leur carrière chez de petits transporteurs.

Par exemple, explique M. Lapointe, le prérequis pour être embauché chez Air Canada est d'avoir un minimum de 2000 heures de vol à son actif, donc les pilotes peuvent candidater après quatre ou cinq années d’expérience.

Néanmoins, l’avenir est très prometteur pour les jeunes qui veulent devenir pilote, estime l’expert en aviation, qui continue d’encourager les jeunes à choisir cette carrière, en particulier les femmes, qui sont de plus en plus nombreuses à se lancer.

Le nombre de passagers sur la planète va continuer d’augmenter, la demande, elle est criante et elle va durer dans le temps.

Avec les informations de CBC

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