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De grandes performances, ça ne change pas le monde pour Antoine Cyr, sauf que...

Deux skieurs tentent de prendre de la vitesse dans le sprint finale d'une course.

Le fondeur gatinois Antoine Cyr enchaîne les bonnes performances et ses succès sportifs suscitent l’intérêt des amateurs sur les médias sociaux, si bien que l’athlète a demandé de l’aide pour gérer ses comptes. Le reportage de Jonathan Jobin.

Photo : NordicFocus

Avec de grands pouvoirs viennent de grandes responsabilités, disait l’oncle Ben, dans Spiderman. Avec de bonnes performances viennent un grand nombre d’abonnés sur les réseaux sociaux pour les athlètes, comme peut le constater le fondeur Antoine Cyr depuis quelques semaines.

Le Gatinois enchaîne les bons résultats à sa première saison complète sur le circuit de la Coupe du monde, avec notamment 4 résultats parmi 10 premiers, et ses performances attirent l’attention des amateurs de ski.

L’attention vient par vagues avec les grands championnats. Pour eux, de voir que je fais de bons résultats en Coupe du monde, c’est encourageant. J’adore recevoir des messages et voir l’engouement, surtout près de chez moi, dit le Gatinois de 24 ans.

Il n'est pas encore à des millions d'abonnés, mais la situation a suffisamment évolué dans la dernière année pour qu'il demande de l’aide pour gérer ses différents comptes. Sa sœur, Delphine, également une grande adepte de ski, s’est vu confier cette tâche.

Deux personnes prennent un égoportrait dans une voiture.

Delphine Cyr, en compagnie de son frère, le fondeur gatinois Antoine Cyr

Photo : Gracieuseté de Delphine Cyr

On avait déjà vu tout ça augmenter, l’an dernier, avec les Jeux olympiques. On pouvait avoir plus de 10 000 personnes qui voyaient les publications. Mais il reçoit de plus en plus de messages. Dernièrement, c’est son compte Instagram qui explose. Il m’a appelé pour que je l’aide, explique la jeune femme, qui répète que les résultats en Coupe du monde ont fait passer les choses à un autre niveau.

Ses dernières performances sont super intéressantes. En une semaine, il a gagné plus de 1000 abonnés qui ont commencé à lui envoyer des centaines de messages et des félicitations. C’est beaucoup d’amour en même temps! J’essaie de faire un peu de ménage là-dedans et de voir ce qui est pertinent et ce qui l’est moins, ajoute son aînée, âgée de 26 ans.

Un skieur s'efforce de prendre de la vitesse lors d'une course.

Le skieur de fond gatinois Antoine Cyr grimace lors d'une course à Val Müstair, en Suisse.

Photo : NordicFocus

L’effet Europe se fait évidemment sentir depuis le début de la saison. Si les fondeurs passent plus inaperçus au Québec et dans le reste du Canada, ils sont bien connus sur le Vieux Continent.

C’est super valorisant! En Europe et en Scandinavie surtout, le ski de fond, c’est énorme. [Les courses] passent à la télévision, comme le hockey chez nous. C’est un sport accessible, monsieur et madame Tout-le-Monde peuvent nous croiser en randonnée. Cette proximité est superbe, raconte Antoine Cyr.

L’équilibre entre la présence et la concentration

S’il tient à donner de ses nouvelles à ceux qui suivent sa carrière, Antoine Cyr doit aussi s’assurer de poursuivre sa progression et ses bonnes performances. En ce sens, l’équilibre est parfois difficile à atteindre.

Il faut se concentrer sur notre travail et ce qu’on a à faire. Tu sais, quand on a une bonne course, c’est amusant, il faut en profiter, s’amuser et célébrer, mais il faut tout de suite penser à la prochaine course. C’est pour ça que je suis déchiré entre prendre tout le temps pour téléphoner, répondre aux supporteurs et tout de suite penser à la suite, détaille Cyr, qui met ici l’accent sur l’aide que lui apporte sa sœur.

Elle m’aide énormément. Elle me dit si c’est du monde de Gatineau, de la Norvège ou de la Suisse, par exemple, et elle m’aide avec mes photos ou mes comptes-rendus sur les réseaux sociaux. J’ai une belle présence et je n’ai pas eu à lever le petit doigt pour ça, insiste l’athlète, qui fait encore un parallèle avec le hockey. Il y a beaucoup de gros sports qui ont de grosses machines médiatiques et plein de monde qui s'occupent de prendre des photos, de faire des publications et de la promotion. Je n’ai pas ça, alors que ma sœur est super bonne et elle comprend ma réalité, comme on a grandi ensemble.

Deux jeunes enfants sont pris en photo sur le capot d'une voiture.

Le sport a toujours occupé une grande place dans la vie d'Antoine et de Delphine Cyr.

Photo : Gracieuseté de Delphine Cyr

Je suis contente de l'aider et d'être le fil conducteur. Je le connais et je connais les gens de la région, précise Delphine, qui rappelle qu’Antoine tient mordicus à être très présent dans sa communauté d’origine.

« On dit souvent que ça prend un village pour élever un champion. Le bassin de skieurs est énorme à Ottawa et Gatineau. C'est phénoménal de voir la quantité de monde qui connaît le ski de fond et tous ces gens m’ont aidé de près ou de loin. »

— Une citation de  Antoine Cyr, fondeur

En ce sens, sa sœur mise beaucoup sur un lien de proximité avec les amateurs canadiens.

Je lui signale lorsqu’il faut répondre à des amateurs ou quand ça vaut la peine de leur envoyer une vidéo, par exemple. Des enfants veulent parfois faire une présentation sur lui, énumère Delphine.

Deux skieurs traversent le fil d'arrivée à la fin d'une course.

Antoine Cyr enchaîne les bons résultats à sa première saison complète sur le circuit de la Coupe du monde. (Photo d'archives)

Photo : NordicFocus

Chose certaine, si le skieur continue de progresser, il devrait bientôt pouvoir mettre la main sur un podium en Coupe du monde. Sa récente 4e place au Tour de ski confirme qu’il se bat avec les meilleurs de la planète pour atteindre le podium.

Ses réseaux sociaux devraient suivre au même niveau dans les prochaines années et sa sœur pourrait bientôt devoir demander de l’aide, elle aussi. Mais, en attendant, Antoine Cyr profite de cette grande aide à rabais, alors qu’il ne lui verse aucun salaire.

On s'arrange à l'amiable, disons. C’est possible que je reçoive de beaux vêtements Lululemon identifiés aux couleurs du Canada que je vais porter fièrement, rigole son aînée.

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