•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

L’économie ralentit, et elle devrait continuer ainsi en raison des hausses de taux

Des femmes cousent des manteaux dans un atelier de Toronto.

Les entreprises productrices de biens ont moins bien fait en novembre que les industries productrices de services, selon Statistique Canada.

Photo : The Canadian Press / Aaron Vincent Elkaim

La Presse canadienne

L'économie canadienne s'est essoufflée à la fin de 2022, ouvrant ainsi la voie à un ralentissement soutenu cette année alors que les taux d'intérêt élevés pèsent sur les dépenses.

L'estimation préliminaire du produit intérieur brut (PIB) réel de Statistique Canada en décembre laisse croire que l'économie n'a pas crû mais ne s'est pas contractée non plus, ce qui suggère que l'économie aurait progressé à un taux annualisé de 1,6 % au quatrième trimestre de l'année dernière.

En comparaison, l'économie a progressé à un taux annualisé de 2,9 % au troisième trimestre.

L'économiste en chef adjoint de la Banque Royale, Nathan Janzen, a dit estimer que le dernier rapport sur le PIB fournit de nouvelles preuves selon lesquelles l'économie est en effet en perte de vitesse.

Et cette tendance devrait se poursuivre, a-t-il prédit.

« Une grande partie de l'impact des hausses de taux d'intérêt de la Banque du Canada à ce jour ne s'est pas encore pleinement répercutée sur le pouvoir d'achat des ménages. »

— Une citation de  Nathan Janzen, économiste en chef adjoint de la Banque Royale

Des économistes estiment que le plein impact des hausses de taux d'intérêt prend généralement de 12 à 18 mois pour se manifester concrètement dans l'économie.

Depuis mars 2022, la Banque du Canada a relevé son taux directeur huit fois de suite. La banque centrale a indiqué la semaine dernière qu'elle fera maintenant une pause et ne touchera plus à son taux, actuellement fixé à 4,5 %.

Elle a tout de même laissé la porte ouverte à de nouvelles hausses si l'inflation n'était toujours pas maîtrisée.

L'économie, en plein essor au premier semestre 2022 en raison d'un rebondissement dans la foulée de la pandémie de COVID-19, a enregistré une croissance de 0,1 % en novembre, a indiqué Statistique Canada mardi.

L'agence fédérale estime que l'économie a augmenté de 3,8 % en 2022.

Cependant, le rythme de la croissance a ralenti au second semestre de l'année, ce qui a coïncidé avec les hausses dynamiques de taux d'intérêt opérées par la Banque du Canada.

La croissance économique de novembre a notamment été stimulée par le secteur public, par le secteur du transport et de l'entreposage ainsi que par le secteur de la finance et des assurances.

Le rapport de Statistique Canada a souligné que la suppression des restrictions de voyage liées à la COVID-19 avait stimulé la croissance du groupe du transport et de l'entreposage.

Vers une légère récession?

Parallèlement, les secteurs de la construction, du commerce de détail ainsi que des services d'hébergement et de restauration se sont contractés.

Nous commençons à voir davantage de signes de fissures dans le contexte des dépenses de consommation, a fait observer M. Janzen en notant que les baisses du commerce de détail ainsi que des services d'hébergement et de restauration témoignent d'un retrait des consommateurs.

Le marché du logement a été le premier à ressentir l'impact des hausses de taux d'intérêt, ce qui a entraîné un ralentissement des secteurs liés au logement.

Ce ralentissement devrait s'étendre à d'autres secteurs de l'économie et avoir un impact sur les niveaux d'emploi, alors que les entreprises, aux prises avec une baisse des ventes, ajustent leurs plans d'embauche.

L'inflation annuelle du Canada a ralenti depuis l'été dernier et s'est établie à 6,3 % en décembre. La banque centrale veut la voir retomber à son objectif de 2 % et s'attend à ce que cela se produise en 2024.

En attendant, de nombreux économistes prévoient une légère récession en 2023. Cependant, l'économie devrait se redresser au second semestre.

Nous nous attendons donc toujours à ce que la progression du PIB continue de ralentir et à ce qu'elle entre en territoire négatif au cours du premier semestre de cette année, a indiqué M. Janzen.

Vos commentaires

Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette. Bonne discussion !

En cours de chargement...