Le recours à la main-d’œuvre indépendante, « un cercle vicieux », selon l’APTS

Le syndicat craint que l'important déficit anticipé par le CISSS de la Gaspésie ne force l'organisme à faire des compressions budgétaires si Québec ne le soutient pas financièrement.

Un tel déficit a été causé par la main-d'œuvre indépendante, selon le pdg du CISSS, Martin Pelletier.

La représentante nationale pour l'APTS en Gaspésie, Jenny Tardif, craint que le CISSS ne réduise les services à la population en raison de ses difficultés financières.

Selon elle, le recours à la main-d’œuvre indépendante est une sorte de cercle vicieux qui ne peut être brisé qu’en améliorant les conditions de travail dans le secteur public.

Pourquoi les gens quittent-ils le réseau public et se tournent-ils vers la main-d'œuvre privée? Pourquoi les mesures d'attraction et de rétention du personnel dans le secteur public sont-elles absentes? Pourquoi les mesures attractives ne sont-elles plus avantageuses dans le secteur privé versus le secteur public?, se questionne Jenny Tardif.

« Les gens qui quittent les secteurs publics pour se tourner vers le secteur privé le font pour des raisons. »

L'APTS réclame l'augmentation du financement des CISSS situés en régions éloignées pour améliorer l'attraction et la rétention de la main-d'œuvre.

L’organisation syndicale demande aussi l'élargissement des primes que touchent les infirmières en régions éloignées aux autres catégories d’emploi.

Le recours aux agences privées a d’ailleurs explosé dans les dernières années, selon les données du CISSS.

De nouvelles données montrent par ailleurs que ce sont les réseaux locaux de santé de la Haute-Gaspésie et de la Baie-des-Chaleurs qui font le plus appel à la main-d’œuvre indépendante.

Par courriel, le CISSS de la Gaspésie indique pour sa part que d'éventuelles compressions n'entraîneraient pas de diminutions de services. L'objectif est le maintien des services offerts aux Gaspésiens, fait savoir le porte-parole Lou Landry.

Concernant le déficit enregistré par la CISSS, M. Landry ajoute que le ministère de la Santé est bien au fait de la situation. Il n'y a pas d'entente comme telle pour obtenir un soutien financier, mais le canal de communication est ouvert, et ce, de façon constante, mentionne-t-il.