Au tour de la MRC Abitibi d’accueillir des infirmières d’Afrique
Une quinzaine d'infirmières devraient s'établir dans le secteur d'Amos d'ici le mois de mai.
Photo : Radio-Canada / Martin Guindon
Après l’Abitibi-Ouest, le Témiscamingue et la Vallée-de-l’Or, c’est au tour de la MRC Abitibi de se préparer à recevoir des infirmières recrutées en Afrique.
En tout, 15 infirmières sont attendues avec leur famille, ce qui représente près de 50 personnes à accueillir et à intégrer ce printemps dans le secteur d’Amos. Elles proviennent surtout de la République démocratique du Congo et de la Côte d’Ivoire, mais aussi du Cameroun et de l’Algérie.
D'ici le mois de mai, il faudra donc trouver des logements et des places en service de garde à ces 15 familles, un défi de taille auquel s’attelle déjà un comité de travail et qui nécessitera la mobilisation du milieu pour réussir.
Il va falloir installer ces nouveaux arrivants, orienter les conjoints, trouver des endroits pour les écoles et en services de garde pour les plus jeunes. Alors, on lance le message à la population que dans les prochaines semaines, des choses vont s’activer, qu’on va avoir besoin de bénévoles, qu’on va avoir besoin d’aide, mais qu’on est en train d’organiser tout ça
, affirme Sébastien D’Astous, préfet de la MRC Abitibi et maire d’Amos.
Il reconnaît que le défi est grand, mais qu’il est à la portée de la MRC Abitibi, d’autant plus qu’on parle du maintien de la qualité des soins de santé sur le territoire.
« Je suis très confiant. Je suis persuadé que la population est consciente du besoin d’infirmières que nous avons. C’est pour nos services de qualité et de proximité. Je suis certain que les gens vont répondre à l’appel. Il faut vraiment être en mode solution et il ne faut pas manquer notre coup. J’ai confiance en nos équipes, nos partenaires, nos organisations et notre population. »
Sébastien D’Astous aimerait notamment trouver des familles locales qui pourraient se jumeler à ces nouveaux arrivants pour leur faire découvrir la vie communautaire dans la région et faciliter leur intégration.
Un besoin criant d’infirmières
Ces nouvelles infirmières ont été recrutées par le Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue (CISSS-AT) dans le cadre du projet de recrutement d’infirmières diplômées hors Canada pour répondre à un besoin criant. Il manque déjà 40 infirmières dans la MRC Abitibi, et on prévoit qu’il en manquera 130 d’ici 2026, soit plus des deux tiers des effectifs nécessaires.
On connaît les défis autant au niveau des services de garde que des logements, donc c’est vraiment là-dessus qu’on veut travailler avec les partenaires. Au-delà des logements et des services de garde, le défi est d’assurer un accueil et une intégration pour permettre que ces gens-là soient heureux, s’épanouissent au niveau de la communauté de la MRC Abitibi et souhaitent s’installer à long terme dans ce territoire
, souligne Mathieu Fortier, directeur adjoint à la Direction des ressources humaines, des communications et des affaires juridiques au CISSS-AT.
Ce dernier rappelle que tout le volet du recrutement international occupe une place importante dans la stratégie du CISSS-AT pour faire face à la pénurie d’infirmières. Il souhaite que les cohortes de l’automne dernier et de ce printemps soient des gages de succès pour pérenniser ce type de programme.
Pour nous, c’est vraiment une opportunité en or, de se doter d’une main-d’œuvre pour assurer la continuité de nos services de santé, de nos services de proximité. Donc, c’est vraiment une occasion qu’on doit réussir au niveau de la région et dans ce cas-ci, de la MRC Abitibi
, soutient Mathieu Fortier.
Le CLD Abitibi répond présent
Parmi les partenaires engagés dans la préparation de l’accueil et de l’intégration de ces nouvelles familles, on retrouve le Centre local de développement Abitibi (CLD). Celui-ci s'investit déjà dans la lutte contre la pénurie de main-d'œuvre en assurant la coordination de la démarche Défi RH sur le territoire.
C’est quand même quelque chose de très connexe, dans le sens de l’accueil des nouveaux arrivants sur le territoire. C’est là qu’on veut participer, qu’on peut apporter de l’aide, que ce soit au niveau de l’accueil avec le Mouvement de la relève d’Amos-région, en préparant une activité ou en faisant la logistique autour de tout ça. Nous, on va amener nos bras comme tout autre organisme pour donner un petit coup de main dans l’installation de ces gens-là. On a un défi devant nous, c’est sûr et certain
, reconnaît la directrice générale Sonia Tardif, qui siège au comité de travail.
Le CLD Abitibi peut aussi offrir son soutien aux employeurs qui seront peut-être appelés à embaucher les conjoints des infirmières qui viendront s’établir sur le territoire.