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Erreurs administratives: une infirmière se fait refuser deux fois son permis de travail

Stéphanie Debbah montre un formulaire d'Immigration Canada sur sa tablette.

Stéphanie Debbah dit se battre depuis plusieurs mois pour simplement renouveler son permis de travail.

Photo : Radio-Canada / Marion Bérubé

Radio-Canada

Une infirmière française vivant à Sherbrooke depuis sept ans vit tout un casse-tête. Stéphanie Debbah raconte qu'elle se bat depuis plusieurs mois pour renouveler son permis de travail, mais se bute à plusieurs erreurs administratives. Il est maintenant minuit moins une avant qu'elle ne se résigne à quitter son conjoint et ses trois enfants pour retourner travailler en France.

Depuis son arrivée en 2015, Stéphanie Debbah a renouvelé son permis de travail tous les deux ans sans problème. Mais depuis le mois d'octobre, les erreurs dans son dossier se sont multipliées.

J'ai reçu un refus d'Immigration [Canada] de prolonger mon permis de travail, sous prétexte que je ne correspondais pas aux critères pour avoir une prolongation de mon permis de travail, relate l'infirmière.

Un employé du ministère qu'elle a joint par téléphone reconnaît qu'il y a eu une erreur dans son dossier, dit-elle.

« Le dossier part, on me dit que ça ne prendrait que quelques jours. Le problème, c'est que quelques jours se transforment en semaines et en mois. »

— Une citation de  Stéphanie Debbah, infirmière

Les inquiétudes financières commencent pour Stéphanie Debbah qui a cessé de travailler au moment où elle a reçu le premier refus.

Deuxième embûche

Vendredi dernier, Stéphanie Debbah se voit refuser une deuxième fois son permis de travail. Le ministère n'aurait pas reçu son paiement, selon ce qui est inscrit dans son formulaire.

Pourtant, Stéphanie Debbah assure avoir payé les frais pour son permis au mois de décembre.

La preuve du paiement a été téléversée comme le reste, mais moi j'ai la phrase "pas soumis" à l'IRCC. Je ne sais pas pourquoi. Je vous garantis que j'ai appuyé sur le bouton Soumettre, soutient-elle.

Stéphanie Debbah remplit un formulaire d'Immigration Canada devant son ordinateur.

Stéphanie Debbah a eu plusieurs difficultés relativement au renouvellement de son permis de travail, ce qui l'empêche de travailler pour l'instant.

Photo : Radio-Canada / Marion Bérubé

Sans permis renouvelé, elle ne peut retourner à son emploi comme infirmière.

« Financièrement et psychologiquement, je ne suis plus capable de gérer. »

— Une citation de  Stéphanie Debbah, infirmière

Retourner en France?

Stéphanie Debbah pense maintenant retourner en France pour travailler et subvenir aux besoins de sa famille, mais c'est une solution qui lui brise le cœur.

Je trouve que ma situation est injuste parce que je n'ai rien fait de mal et je me retrouve sans travail, à devoir quitter. C'est de voir mes enfants pleurer tous les jours quand ils savent que je dois partir, déplore la travailleuse du réseau de la santé.

C'est soit on rentre tous en France et je déracine mes enfants. Ma fille est canadienne, n'a jamais été en France, n'a même pas de passeport français. Soit je pars six mois, sans ma famille, toute seule, pour gagner de l'argent, pour pouvoir envoyer de l'argent à mon conjoint, avec le soutien de ma famille en France, expose avec émotion la mère de famille.

L'infirmière n'a qu'un seul souhait : que tout rentre dans l'ordre afin de retourner donner un coup de main dans le réseau de la santé.

« J'aime mon métier, j'ai toujours été infirmière, j'ai toujours travaillé au moins 40 heures à 50 heures par semaine. Je vois mes collègues en souffrance aussi. Je pourrais aller sur le plancher demain si j'avais ce papier. »

— Une citation de  Stéphanie Debbah, infirmière

La Sherbrookoise d'adoption espère encore recevoir de bonnes nouvelles d'ici le 11 février, date limite où elle peut obtenir son poste de rêve.

Infirmière pivot en oncologie, précise Stéphanie Debbah. Donc, je devais suivre les patients en oncologie, être un soutien pour eux.

Que quelqu'un m'appelle ou me réponde et me dise que, oui, ils ont fait une erreur et qu'ils sont désolés, et que le permis, on va vous le donner dans les 24 heures, 48 heures, que je retourne travailler, souhaite-t-elle.

La députée fédérale de Sherbrooke, Élisabeth Brière, dit quant à elle être au courant de la situation et fait tout son possible pour faire avancer le dossier. Le ministère de l'Immigration va pour sa part prendre connaissance du dossier avant de commenter.

Avec les informations de Marion Bérubé

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