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Les Raptors à la croisée des chemins

Gary Trent fils, O.G. Anunoby et Fred VanVleet, des Raptors, élaborent une stratégie lors d'un temps d'arrêt.

Gary Trent fils, O.G. Anunoby et Fred VanVleet sont au cœur de nombreuses rumeurs à l'approche de la date limite des échanges dans la NBA.

Photo : Associated Press / Eduardo Munoz Avarez

Dans la NBA, la date limite des échanges impose aux équipes de faire des choix. Sont-elles vendeuses ou acheteuses? L'heure est-elle venue d'agir en fonction de l'avenir au détriment du présent ou faut-il plutôt sacrifier des éléments prometteurs pour améliorer ses chances de gagner à court terme?

Certaines équipes optent parfois pour le statu quo, mais il n'y a pas façon de se défiler. Ne pas choisir, c'est encore choisir, disait le philosophe Jean-Paul Sartre.

De toutes les équipes de la NBA, aucune ne paraît plus à la croisée des chemins que les Raptors de Toronto cette saison. La formation torontoise a toute l'attention de la ligue alors qu'approche petit à petit le 9 février, dernier jour pour faire un échange dans la NBA.

C'est parce qu'il y a tant de directions dans lesquelles [l'équipe] peut aller, fait remarquer Sean Woodley, animateur du balado Locked On Raptors.

Après une belle saison l'an dernier, Toronto pointe au 12e rang du classement de l'Association Est avec un dossier de 24 victoires et 30 défaites. Une participation en séries éliminatoires est encore à leur portée, mais leurs chances d'obtenir un choix au repêchage élevé sont aussi bonnes, voire meilleures.

Ils pourraient ne rien faire du tout et dire qu'on n'a pas eu le développement que l'on voulait cette année de la part de nos jeunes joueurs et peut-être que si l'on revient à la charge l'an prochain avec une équipe similaire, quelques ajustements sur les marges et que les progrès espérés viennent un an plus tard, tout le monde sera heureux à nouveau, avance Woodley.

Ils pourraient dire que Fred VanVleet sera un joueur autonome [cet été] et Gary Trent fils le sera aussi. Peut-être devons-nous les échanger pour obtenir quelque chose en retour et utiliser ces pièces pour réaligner l'équipe pour l'an prochain, poursuit-il.

Ils pourraient aussi frapper un gros coup en échangeant O.G. Anunoby afin d'obtenir un plus gros retour.

O.G. Anunoby réagit avec consternation à un appel des arbitres.

O.G. Anunoby fait partie des joueurs les plus convoités de cette date limite des échanges dans la NBA.

Photo : Associated Press / Doug McSchooler

Le choix s'impose généralement de lui-même pour une équipe à l'approche de la date limite. Exclus des séries et sûrs d'avoir plus à gagner au repêchage? Vendeurs. Dans la course aux séries et convaincus de n'être qu'à un échange de pouvoir prétendre aux grands honneurs? Acheteurs. Les Raptors ne sont ni l'un ni l'autre.

Le manque de clarté quant à la direction à prendre est ce qui rend cette date du 9 février si pressante. On sent presque que cette date limite en est une pour l'équipe afin qu'elle tranche sur ce qu'est cette équipe et quel est son futur, conclut Woodley.

Les rumeurs concernant certains joueurs des Raptors vont bon train en tout cas. Plusieurs équipes seraient intéressées aux services d'Anunoby, qui pourrait rapporter plusieurs choix de repêchage de premier tour aux Torontois. Gary Trent fils et Fred VanVleet sont aussi visés par des rumeurs fréquentes.

Ils sont un peu mal pris, convient Wes Brown, président de Monday Morning Scouting Report, un service de repérage canadien pour les équipes de la NBA et de la NCAA.

Ils savent que cette équipe ne fonctionne pas, que ses éléments ne sont pas forcément compatibles et ils savent aussi ce qui leur manque. Je pense qu'ils n'ont pas d'autre choix que de se départir de ces gars et d'essayer de se hisser aussi haut que possible dans l'ordre du repêchage.

Une cuvée exceptionnelle

Victor Wembanyama signe des autographes lors d'un match en France.

Victor Wembanyama est l'espoir qui attire tous les regards cette année.

Photo : Associated Press / John Locher

Parce qu'il y a cette cuvée du repêchage 2023 de la NBA pour ajouter au dilemme des dirigeants des Raptors. On dit que c'est l'une des plus relevées des dernières années, l'occasion d'ajouter une autre jeune étoile à une équipe qui mise déjà sur l'un des plus beaux espoirs de sa génération en Scottie Barnes.

Je pense qu'il y a un top 5 évident dans ce repêchage. Je dirais même qu'il y a plus de potentielles étoiles dans cette cuvée, en particulier dans le top 3, que ces dernières années, dit Brown.

Scoot Henderson, Brandon Miller et Amen Thompson figurent parmi ces perles auxquelles fait référence le recruteur, mais personne n'est plus prometteur que Victor Wembanyama.

Sans conteste le plus bel espoir à frapper aux portes de la NBA depuis longtemps, le Français est décrit comme un talent rare.

On est sur un talent qu'on voit une fois dans une vie puisqu'il n'existe pas de joueur avec cette combinaison de capacités athlétiques, techniques et mentales. Ça n'existe pas. Ça n'a jamais été vu, dit Alexandre Berthaud, animateur du balado Envergure qui porte sur les plus beaux talents du monde du basketball.

Mesurant 2,20 m et ayant une envergure de 2,40 m, Wembanyama ne se démarque pas seulement par sa taille – hors-norme même pour la NBA. Il est invraisemblablement agile pour un colosse.

La comparaison la plus proche qu'on puisse faire, effectivement, je crois que ce soit LeBron James, ajoute-t-il avant de marquer une pause. Il ne faut pas confondre. Ce n'est pas le même joueur du tout. C'est la comparaison en termes d'impact et d'évidence.

Signe de ses promesses, la NBA a déployé les grands moyens pour diffuser les matchs de son équipe française en Amérique, chose qui ne s'est jamais vue auparavant. La ligue a même organisé des matchs hors-concours à l'automne impliquant son équipe et celle du deuxième plus bel espoir de la cuvée, Scoot Henderson.

Scoot Henderson essaie d'inscrire un panier alors que Victor Wembanyama est campé sous le panier et tente de l'en empêcher.

Il n'y a pas débat. Scoot Henderson et Victor Wembanyama seront les deux premiers choix du prochain repêchage de la NBA.

Photo : Associated Press / John Locher

Wes Brown et Sean Woodley s'accordent pour dire que bien qu'elle soit alléchante, l'occasion de repêcher Wembanyama ne devrait pas à elle seule inciter les Raptors à sacrifier le reste de leur saison. L'équipe ayant le pire dossier au terme du calendrier régulier n'obtient après tout que 14% des chances de parler au premier rang lors du repêchage de la NBA.

Toronto, qui constitue présentement la sixième pire équipe au classement général, a 9% de probabilités d'obtenir ce choix.

Ils ont déjà de bonnes chances. Au pire, ils mettront la main sur un bon joueur qu'ils ajouteront à leur noyau. Et ils ont déjà Scottie Barnes, qui est le genre de joueur que des équipes passent des années à tenter de repêcher alors il n'y a pas de pression sur eux pour tenter d'obtenir Wembanyama, explique Woodley.

Les quatre pires équipes au classement ont d'ailleurs entre 13 et 15 victoires cette saison alors que les Raptors en ont 24, un écart considérable qu'il sera très difficile de combler.

C'est une mauvaise idée d'un point de vue philosophique de perdre par exprès de toute façon parce que ces équipes qui le font, elles restent parfois prises dans cette habitude. Elles n'en sortent plus, ajoute-t-il.

Quoi qu'il en soit, ce dernier échangerait O.G. Anunoby avant la date limite des transactions. Une grande décision, assure-t-il, qui a le potentiel de vous péter en plein visage, mais qui se veut dans le meilleur intérêt de l'équipe à court et moyen terme.

C'est un échange proactif. Il est peut-être trop tôt, mais si vous le faites maintenant [alors que sa valeur est à son sommet], vous obtenez un gros retour. À la fin de la saison, vous pourrez toujours échanger les choix pour autre chose. Vous pourrez les utiliser pour rajeunir votre équipe. Il y a beaucoup d'options avec cet échange et je sens qu'O.G. sera celui qui vous rapportera le plus, dit-il.

Les dirigeants des Raptors n'ont montré aucun signe de leurs intentions. Capables de plus d'un tour, ils pourraient toujours surprendre leurs amateurs. Qu'importe, ils devront faire un choix. Le fin mot de l'histoire viendra d'ici jeudi après-midi.

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