Un projet pilote de zone piétonne pour « apaiser » le Vieux-Québec

Le projet pilote sera lancé à l'été 2023.
Photo : Radio-Canada / Guillaume Croteau-Langevin
L’administration Marchand va aménager une zone piétonne à l’intérieur du Vieux-Québec durant une période de six semaines l’été prochain, dans le cadre d’un projet pilote destiné à découvrir les meilleures façons de réduire, à long terme, les différents inconvénients associés aux milliers de déplacements quotidiens motorisés dans le secteur.
La zone piétonne se situera à l’intérieur d’un périmètre délimité par la rue des Remparts au nord et à l’est, la rue Port-Dauphin, également à l’est, la rue de Buade, la côte de la Fabrique et la rue Saint-Jean au sud, et la côte du Palais à l’ouest.
Elle sera en vigueur du 4 juillet au 18 août, entre 11 h et minuit.
Selon des données datant d’avant la pandémie, plus de 50 000 déplacements sont effectués quotidiennement dans le Vieux-Québec, dont 80 % en véhicule motorisé.
Cette circulation engendre des épisodes de congestion en plus d’augmenter les émissions polluantes et la pollution sonore.
Enjeux de cohabitation
Vous vous imaginez, dans un lieu contigu, l'effet que ça a, à la fois sur les gens qui y vivent, l'espace restreint, le bruit qui est occasionné. Évidemment, ça entraîne quelques enjeux de cohabitation entre les différents usagers des espaces qui sont concernés
, a indiqué mercredi le maire de Québec, Bruno Marchand, lors d'un point de presse à l'hôtel de ville.
Avec son projet pilote, la Municipalité cherche à identifier les meilleures façons de réduire ces irritants de façon durable.
« Pour ramener une qualité de vie [...] on doit entre autres rendre les rues plus conviviales. On doit améliorer au quotidien le sentiment de sécurité des résidents et des travailleurs. »
La circulation automobile demeurera possible aux abords de la zone. Des mesures d’apaisement seront toutefois mises en place afin de limiter les inconvénients associés à la présence de véhicules motorisés.
Ainsi, la chaussée sera réduite temporairement sur la rue Saint-Louis au profit d’un élargissement des corridors piétonniers. De plus, les places de stationnement situées sur la côte de la Fabrique et la rue Saint-Jean (passé la côte du Palais) seront retirées.
Finis, les autobus
Enfin, les autobus touristiques, à l’exception de ceux desservant les hôtels, ne pourront plus circuler à l’intérieur du Vieux-Québec. La zone de débarcadère de la place d’Armes sera déménagée dans le secteur de la fontaine de Tourny.
Ce déplacement était déjà prévu en raison de la fermeture, l’été prochain, de la rue de Buade engendrée par les travaux de réfection qui seront effectués sur la façade de la basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec.
Le maire a précisé que cette mesure s'inspirait entre autres de la ville de Dubrovnik, en Croatie, dont le secteur historique est entièrement piétonnier.
Les gens avaient annoncé une catastrophe terrible, et ce n’est pas ça qui est arrivé. En ayant des stationnements incitatifs pour autobus où les gens débarquent, arrivent dans un lieu apaisé et sont capables de vivre une expérience, les gains pour les résidents sont énormes
, a fait valoir Bruno Marchand.
Permis pour circuler
Des permis de circulation permanents seront délivrés aux résidents du secteur qui ont accès à un stationnement hors rue. Des permis temporaires pourront également être donnés aux propriétaires de véhicules devant faire des déplacements occasionnels.
La zone piétonne va entraîner l'élimination temporaire de dix cases de stationnement qui pourront être réinstallées sur la rue des Remparts.
La mise en place du projet pilote coûtera environ 100 000 $.
Le chef de l’opposition officielle à l’hôtel de ville, Claude Villeneuve, accueille favorablement le projet. Il s’interroge toutefois sur la mise en application de la zone piétonne et l’absence d’une voie cyclable.Qu'on passe du Vieux-Québec tel qu'il est présentement, à un Vieux-Québec qui va être largement piétonnisé, sans qu'on ait pris le temps d'inclure un corridor cycliste viable à travers ça Il y a peut-être une étape qu'on a manquée entre les deux
, a réagi le chef de Québec d’abord.