La sécurité dans les transports en commun est aussi une préoccupation dans le Nord

Les incidents dans les transports en commun sont un symptôme de problèmes de société complexes, estime le directeur général de la Ville de Thunder Bay, Norm Gale.
Photo : Radio-Canada / Miguelle-Éloïse Lachance
Le directeur général de la Ville de Thunder Bay, Norm Gale, plaide en faveur d'un financement accru pour les soins de santé mentale et pour les services sociaux afin de s’attaquer aux causes de la violence dans les transports en commun.
M. Gale affirme qu'un meilleur soutien de la province est nécessaire et que la Ville continuera ses efforts de lobbying auprès du gouvernement.
« Nous savons que les transports en commun sont utilisés par des personnes itinérantes pour trouver refuge, surtout les mois d’hiver. Cela montre bien les lacunes du filet social. »
Le directeur général souligne que les causes de la violence sont nombreuses et complexes.
C'est aussi ce qu'affirme John Di Nino, président du Syndicat uni du transport.
Son syndicat souhaite la création d’un groupe de travail national pour éliminer la violence dans les transports publics après une escalade d'incidents.
Il croit qu'une présence policière accrue peut être dissuasive, mais il ajoute qu'il faut s'attaquer aux causes de ces incidents, que ce soit la crise du logement, les gens en difficulté économique... Il faut regarder pourquoi ces incidents se produisent et ce qu'on peut faire pour corriger ça
.
Même son de cloche du côté de la maire de Timmins, Michelle Boileau. On sait qu’on fait face à des problèmes socioéconomiques à Timmins comme dans la plupart des autres municipalités dans la province.
Elle rappelle qu’un plan sur la sécurité et le bien-être a été adopté en 2022, qui comprend une augmentation des services d'information et de sensibilisation. On est en train de renforcer notre capacité pour les services communautaires.
C’est préoccupant
, affirme Mme Boileau au sujet de la violence dans des autobus un peu partout au pays.
« C’est sûr que les incidents survenus à Timmins ne sont pas de la même nature qu’à Toronto ou que dans les autres grands centres urbains. »
Le conseil municipal de Timmins a récemment approuvé l’embauche d’un agent de sécurité pour sa gare routière au centre-ville.
Nous avons choisi d’embaucher une firme de sécurité. C’est pour assurer non seulement la sécurité mais aussi un environnement sain pour nos employés et les usagers
, explique la maire.
Elle ajoute que cette mesure vise surtout à empêcher la flânerie et la consommation d’alcool à la gare routière. C’était [non pas] en réponse à des incidents qui ont eu lieu mais plutôt en prévention.
Elle ajoute que certains employés avaient fait part d’un sentiment d’insécurité lorsqu'ils travaillaient seuls à la gare routière à certains moments de la journée.
Des groupes de travail locaux qui cherchent des solutions
Thunder Bay a récemment mis sur pied un tel groupe de travail au niveau local, qui comprend des représentants de Thunder Bay Transit.
Même s’il n’y a pas de statistiques disponibles sur les incidents survenus à Thunder Bay, M. Gale explique que la question de la sécurité est un sujet de discussion courant lors des réunions du comité de santé et sécurité de la Ville.
Du côté du Grand Sudbury, le directeur des services de transport en commun, Brendan Adair, touche du bois
. Il affirme qu’il n’y a pas eu d’augmentation du nombre d’incidents récemment, comme on peut le constater ailleurs au pays.
Un groupe de travail sur la sécurité dans les transports en commun du Grand Sudbury existe par ailleurs depuis 2013, explique M. Adair.
Sans pouvoir fournir de statistiques, le directeur des services de transport en commun dit que la majorité des quelque 15 000 usagers quotidiens sont respectueux et courtois.
Il précise qu’il y a occasionnellement des altercations verbales, par exemple lorsque des usagers crient des grossièretés aux conducteurs.
Nos agents chargés de l'application des règlements municipaux réagissent très bien et sont formés pour désamorcer ces situations. Nous avons une excellente collaboration avec la police du Grand Sudbury.
M. Adair note que la présence régulière d'agents municipaux en uniforme dans les véhicules a un effet apaisant et rassurant.
Il admet que le Grand Sudbury n’est pas immunisé contre les incidents violents. Nous sommes à la recherche de solutions de dissuasion.
Le directeur des services de transport en commun donne l'exemple des caméras installées dans les autobus et des barrières vitrées pour les conducteurs.
Rejetée il y a une dizaine d'années, cette dernière initiative a été réévaluée après qu'un conducteur eut été agressé au couteau en mai 2017.
Avec les informations de Kris Ketonen (CBC) et de Bienvenu Senga (SRC)