Des rochers qui attirent la curiosité

Ce bloc erratique se trouve près du parc Nose Creek, à Calgary.
Photo : fournie par Lincoln Friske
Pour certains, ce ne sont que de gros rochers, mais d'autres personnes, comme Lincoln Friske, se passionnent pour les blocs erratiques.
Non loin du parc Nose Creek, à Calgary, se dresse un bloc erratique couvert de graffitis. Lincoln Friske se passionne pour ces gros rochers, qu'il souhaite faire découvrir.
Il a donc créé un modèle 3D afin que d'autres personnes puissent apprécier ce qu’il considère comme un joyau local.
Ce bloc erratique n'est pas le seul en Alberta. De nombreux autres blocs de pierre ont été trouvés dans un corridor qui va de Hinton jusqu'à la frontière de l'État américain du Montana.
Pour Lincoln Friske, il est fascinant de voir cette grosse pierre qui semble être débarquée de nulle part pour atterrir dans son quartier. En la représentant en 3D, cet homme voulait attirer l’attention sur ce qui lui semble particulier.
« La plupart des gens ne savaient même pas que ce bloc erratique se trouvait dans notre ville. »
Des pierres particulières
Les blocs erratiques sont des pierres, des rochers ou des fragments de roche qui ont été déplacés par un glacier, parfois sur de grandes distances.
La plupart des blocs erratiques sont arrivés à leur emplacement actuel il y a environ 16 000 ans.
Eva Enkelmann, professeure agrégée au département des géosciences de l'Université de Calgary, souligne que ces blocs rocheux n'ont généralement pas l'air à leur place.
« On dirait presque qu'ils sont tombés du ciel. »
Les chercheurs ont retrouvé la trace de ce matériau au mont Edith Cavell, dans le parc national de Jasper, à environ 300 kilomètres au nord-ouest de Calgary.
Le géologue Dale Leckie explique qu’il y a environ 20 000 ans, un glissement de terrain s'est produit dans le parc national de Jasper.
Des rochers sont tombés sur les glaciers de la vallée de la rivière Athabasca. Ils ont ensuite dérivé vers le nord, puis vers l'est, avant de se heurter à la calotte glaciaire des Laurentides et de se rediriger vers le sud.
Avec le temps, ils se sont éparpillés dans les contreforts des Rocheuses. Lorsque la glace a fondu, elle a fini par les laisser tomber presque doucement sur le paysage
, indique M. Leckie.
Où les trouve-t-on?
Selon les experts, il est possible de trouver des blocs erratiques à de nombreux endroits le long des Rocheuses albertaines.
Dale Leckie cite l'exemple du plus grand et du plus connu, le bloc erratique d'Okotoks, également connu sous le nom de Big Rock. Il a la taille d'un immeuble d'habitation de trois étages. Son modèle 3D est disponible à l'Université de Calgary.
La province a désigné Big Rock comme ressource historique provinciale en 1978 en raison de son importance géologique et culturelle.
« [Les blocs erratiques] attirent vraiment l'attention. Ils sautent aux yeux dans le paysage parce qu'ils se dressent haut, presque comme des sentinelles. »
De nombreux blocs erratiques se trouvent à Calgary. C'est entre autres le cas de Split Rock, qui se trouve dans le parc Confluence, dans le quartier Beddington.
Dale Leckie en a vu d'autres, par exemple au terrain de jeu de McKenzie Lake et dans une aire de repos du quartier Tuscany.
Il souligne également l'existence d'un autre de ces gros rochers dans un petit parc de Panorama Hills, parfois appelé cratère.
Avec les informations de Nathan Godfrey et de Loren McGinnis