•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Économie et santé au cœur de la reprise des travaux parlementaires à Ottawa

L'édifice du Parlement à Ottawa, en hiver.

Avec une économie au ralenti, les libéraux doivent trouver un moyen d'investir en santé et d'aider les Canadiens les plus vulnérables. Leurs adversaires à la Chambre des communes ne manqueront pas de le leur rappeler.

Photo : Radio-Canada / Christian Patry

Radio-Canada

Les députés fédéraux reprennent les travaux parlementaires lundi après-midi. L’économie et la santé devraient être au cœur des débats dans les prochaines semaines.

Le premier ministre Justin Trudeau et son Cabinet en ont abondamment parlé la semaine dernière, lors d’une retraite de quelques jours à Hamilton, en Ontario : les élus doivent trouver des façons de lutter contre les difficultés liées à l’inflation et les menaces d’une récession. L’économie devrait effectivement être au ralenti encore plusieurs mois.

Justin Trudeau a notamment promis de l’aide pour les Canadiens les plus vulnérables.

Dès la première journée, lundi, une bonne partie de la période des questions a d'ailleurs été consacrée à l'économie canadienne et à l'inflation à laquelle doivent faire face les Canadiens, un enjeu soulevé notamment par les conservateurs. Après huit ans de ce premier ministre, les Canadiens n'ont jamais eu autant de mal à garder un toit sur leur tête, a par exemple déclaré la députée conservatrice de Kelowna-Lake Country en Colombie-Britannique, Tracy Gray.

Les demandes ont explosé de plus de 30 % le mois dernier dans les banques alimentaires, a renchéri le député conservateur de Mégantic-L'Érable, au Québec, Luc Berthold.

Les libéraux se sont défendus en rappelant les différentes initiatives déployées pour aider financièrement les Canadiens. Nous doublons le crédit d'impôt pour la TPS, nous éliminons les intérêts sur les prêts aux étudiants et nous augmentons la prestation pour les travailleurs, a souligné la ministre des Finances, Chrystia Freeland.

Plusieurs conservateurs ont aussi reproché au gouvernement Trudeau d'avoir dépensé des millions de dollars dans des contrats avec la firme-conseil McKinsey alors que les Canadiens n’ont jamais eu la vie aussi dure, lui reprochant d'ailleurs de refuser de révéler le montant total versé à l'entreprise privée.

L'approvisionnement de services professionnels sert à compléter le travail des fonctionnaires pour répondre aux fluctuations des charges de travail. Nous faisons appel à des expertises. Les contrats doivent honorer des normes très élevées, a répondu Helena Jaczek, ministre des Services publics et de l'Approvisionnement.

Le NPD réclame un débat d'urgence sur la santé

Et si l’économie est au ralenti, Trudeau estime malgré tout avoir encore une certaine marge de manœuvre pour investir en santé. Le premier ministre fédéral a notamment invité ses homologues provinciaux à une rencontre le 7 février pour discuter des transferts en santé. (Nouvelle fenêtre) Les provinces demandent depuis des années que ceux-ci soient majorés.

Dominic LeBlanc, ministre des Affaires intergouvernementales, a d'ailleurs déclaré durant le week-end qu'Ottawa fera preuve de retenue dans ses dépenses, sauf en santé.

Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, a quant à lui déclaré en point de presse lundi vouloir un débat d'urgence sur la santé le jour même. Il veut entendre les histoires des travailleurs qui sont au front et freiner la privatisation des systèmes de soins de santé du pays. Il a d'ailleurs accusé Justin Trudeau de faire volte-face sur la privatisation en santé et d'applaudir l'initiative en ce sens de Doug Ford en Ontario.

Le gouvernement progressiste-conservateur ontarien a annoncé plus tôt en janvier qu'il transférait certaines procédures vers des établissements privés financés par l'État pour répondre à une liste d'attente croissante pour les chirurgies, qui s'est aggravée pendant la pandémie de COVID-19. Des provinces comme l'Alberta et la Saskatchewan ont déjà pris des mesures similaires.

« La privatisation à but lucratif du système ne va pas régler le problème. C’est l’opposé. Ça va cannibaliser les travailleurs dans le système public, ça va augmenter les coûts et réduire la qualité des soins. »

— Une citation de  Jagmeet Singh, chef du NPD

Jagmeet Singh est revenu au front lors de la période des questions au Parlement lundi après-midi, demandant au premier ministre de s'expliquer sur cette volte-face.

Nous avons toujours été très clairs, a répondu Justin Trudeau. Au Parti libéral, nous défendons notre système de santé public. C’est non négociable. On a déjà à plusieurs reprises, au cours des dernières années, retiré de l’argent des provinces qui ne respectent pas la Loi canadienne sur la santé.

L'entente entre le NPD et les libéraux de Justin Trudeau ne semble pas pour autant remise en question. Jagmeet Singh a rappelé que celle-ci a permis au NPD de faire avancer plusieurs de ses priorités, dont les soins dentaires pour les enfants de moins de 12 ans.

Il s'est dit impatient de continuer sur cette voie en 2023, notamment en faisant pression pour étendre la couverture des soins dentaires aux adolescents de moins de 18 ans, aux personnes âgées et aux personnes en situation de handicap, ainsi que pour l'adoption d'un projet de loi sur l'assurance médicaments.

Jagmeet Singh devrait rencontrer Justin Trudeau plus tard lundi afin de discuter de la santé, selon le chef du NPD. Si sa proposition de débat d'urgence est acceptée, celui-ci pourrait avoir lieu dès lundi soir.

La députée bloquiste Claude DeBellefeuille a quant à elle demandé au gouvernement de Justin Trudeau s'il avait l'intention d'amener son chéquier et de mettre de l'argent sur la table lors de la rencontre avec les premiers ministres provinciaux, le 7 février prochain. C'est ce qu'on fait déjà depuis plusieurs années avec un investissement de 72 milliards de dollars additionnels aux transferts canadiens en santé, a répondu le ministre de la Santé, Jean-Yves Duclos.

La santé pourrait aussi être le cheval de bataille de Pierre Poilievre en 2023. Ce dernier a martelé la semaine dernière qu’il était urgent que le Canada ait davantage de médecins et d’infirmières. Il devra cependant clarifier sa position sur les transferts aux provinces et la place du privé dans les systèmes de santé du pays.

Vos commentaires

Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette. Bonne discussion !

En cours de chargement...