Le PQ déplore l’état « désastreux » du transport aérien régional au Québec
Le député des Îles-de-la-Madeleine Joël Arseneau déplore l’état déficient du réseau régional et demande au ministère des Transports et de la Mobilité durable de se saisir rapidement du dossier.

Les petits transporteurs comme Pascan Aviation souffrent de la pénurie de pilotes. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose
La situation du transport aérien régional est « absolument désastreuse », a déclaré le député des Îles-de-la-Madeleine et porte-parole du Parti québécois (PQ) en matière de transports, Joël Arseneau, lors d’un point de presse lundi.
On a jamais vu un service aussi peu fiable
, ajoute-t-il, évoquant la pénurie de personnel de vol et de pilotes, le manque de fiabilité des appareils et le monopole de certains transporteurs.
Le Programme d’accès aérien aux régions (PAAR), qui offre depuis le 1er juin 2022 des billets à 500 $ pour une trentaine de destinations régionales, n'a pas permis d’améliorer la situation, constate le député péquiste.
Ça a été un coup d’épée dans l’eau [...] on a travaillé sur la demande, or, le problème majeur, c’est l’offre en transport aérien
, explique M. Arseneau, qui considère que le PAAR a favorisé un tourisme à sens unique aux dépens des déplacements essentiels des populations des régions isolées.
« À bien des endroits, ça n’a strictement rien changé, et dans d’autres endroits, ça a créé un effet pervers, comme aux Îles-de-la-Madeleine, où on a créé une congestion sur certains vols au cours de l’été dernier. »
Désenclaver les régions éloignées
Joël Arseneau exhorte la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, d’agir au plus vite dans ce dossier. À l’instar de l’Union des municipalités du Québec, il demande à Québec de convoquer rapidement le Groupe d’intervention sur la relance des services aériens régionaux (GIDAR ) pour bâtir une stratégie nationale fiable et apporter des correctifs urgents
.
Favoriser la mobilité régionale
Le GIDAR
, composé d’une vingtaine d’organismes et de ministères québécois, a été formé à l’été 2020 par le gouvernement du Québec. Sa mission : trouver des solutions aux problèmes du transport aérien à l’extérieur des grands centres. Air Canada venait alors de suspendre 30 dessertes régionales à travers le pays et de supprimer 8 escales à des aéroports régionaux canadiens, dont Gaspé, Baie-Comeau, Mont-Joli et Val-d'Or.Le gouvernement doit prendre acte dès maintenant de la performance discutable du programme alors qu'à peine 20 % des billets à rabais ont trouvé preneur
, peut-on lire dans un communiqué de presse du PQ .
Le plan d’aide au transport aérien régional du gouvernement Legault comprend un investissement de 261 millions de dollars sur 5 ans. Cette somme permet de dédommager les transporteurs aériens qui proposent des billets aller-retour à 500 $ maximum dans le cadre du PAAR
.Interrogé sur la part de responsabilité des compagnies aériennes dans l’état actuel du réseau régional, M. Arseneau répond qu’elles ne livrent pas la marchandise, sauf que le gouvernement ne leur a pas demandé de comptes non plus
. Le PAAR n’inclut aucune exigence d’améliorer l’offre, la fréquence, le nombre de sièges ou encore le service, explique le député.
On ne veut pas stigmatiser les transporteurs, mais on veut qu’ils collaborent. Ils font partie de la solution. On ne peut pas leur demander de vendre des billets sans contrepartie,
argue-t-il.
Cette sortie médiatique du député des Îles-de-la-Madeleine survient quelques semaines après la fin des vols directs entre Mont-Joli et Montréal. Depuis quelques années, desservir les régions isolées est une problématique de plus en plus criante, l'offre de service aérien étant de plus en plus faible.