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L’organisme The Link sous évaluation après des allégations de racisme systémique

The Link reçoit 13 M$ chaque année de la province pour aider les jeunes et les familles en crise.

L'édifice de l'organisme The Link.

Des employés actuels et anciens de The Link demandent la démission de la direction et du conseil d’administration.

Photo : Radio-Canada / Randall Mackenzie

Radio-Canada

La province du Manitoba engage une tierce partie pour évaluer l'organisme The Link, qui aide les jeunes et les familles en crise, à la suite d'allégations d'employés portant sur de la mauvaise gestion, du racisme et des problèmes avec le conseil d’administration.

En décembre 2022, le compte Instagram @darksideofthelink a été créé par des employés actuels et anciens. On y aborde plusieurs allégations, allant du racisme systémique – notamment en raison de l’absence de personnes autochtones parmi les cadres supérieurs et au conseil d’administration – à des activités financières douteuses en passant par des pratiques de leadership nuisibles.

Le 6 janvier, le groupe à l'origine du compte Instagram a envoyé une lettre à la ministre des Familles, Rochelle Squires, et à la première ministre, Heather Stefanson, pour demander un examen de l’organisme.

Le groupe souhaite que l’actuelle présidente-directrice générale, Kerri Irvin-Ross, la directrice de l’exploitation, Diane Ward, et l’ensemble du conseil d’administration démissionnent et soient remplacés par des personnes autochtones, puisque la majorité des clients de The Link sont des familles autochtones .

 Nous encourageons vivement une équipe d’enquêteurs à venir interroger anonymement chaque employé individuellement, y compris le grand nombre d’employés qui ont récemment quitté l’organisme, écrit-il.

Rochelle Squires a confirmé qu’elle avait reçu la lettre et qu’elle allait procéder à un examen de l’organisme. The Link, qui reçoit 13 millions de dollars par an de la province, est l’un des organismes jeunesse les plus importants au Manitoba.

 Nous apprécions grandement le travail fait par The Link. L'organisme fournit des services à un grand nombre d'enfants et de jeunes vulnérables dans la province. Beaucoup de familles dépendent des services qu’il fournit, a affirmé Rochelle Squires en entrevue.

 Nous sommes au courant des allégations anonymes et des préoccupations qui ont été formulées et nous estimons qu'il est préférable de faire faire une évaluation par un tiers, a-t-elle précisé.

La ministre a déclaré qu’elle souhaitait qu’un évaluateur soit en place cette semaine et que cet examen soit terminé d’ici la fin du mois de mars.

Allégations de racisme systémique

Selon le groupe à l’origine du compte Instagram, les gestes de la direction montrent qu’elle n’est pas consciente que ces derniers ne soutiennent pas le personnel et les jeunes Autochtones qui viennent au Link.

De nombreux membres du personnel, auxquels CBC/Radio-Canada a parlé, ont déclaré qu'une réorganisation de la direction et du conseil d’administration, majoritairement non autochtones, était nécessaire.

 Pour une organisation qui s’occupe de jeunes, qui sont dans plus de 80 % des cas Autochtones, elle devrait être dirigée et gérée par des Autochtones, a déclaré un employé dont l’identité est protégée par CBC/Radio-Canada, car il craint de perdre son emploi.

Selon d’autres employés, il n’y a actuellement aucun Autochtone parmi les cadres supérieurs, et les quelques employés autochtones qui occupent des postes de supervision sont sous-payés.

L’une des allégations formulées dans la lettre adressée à la province concerne la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. Les cadres et les directeurs auraient bénéficié d’un jour de congé, le 30 septembre, mais le personnel autochtone de première ligne aurait été contraint de travailler.

CBC/Radio-Canada a également parlé à un jeune Autochtone qui a le sentiment que la PDG de l’organisme, Kerri Irvin-Ross, a exploité son histoire personnelle pour une séance de photos.

Cette histoire a été mentionnée dans la lettre à la province, où il est dit que d’autres jeunes ont vécu la même chose.

The Link emploie plus de 300 personnes. Le groupe d’employés qui a créé le compte Instagram allègue que, depuis septembre 2021, plus de 150 employés ont quitté l’organisme.

Ils affirment que de nombreux postes ne sont pas pourvus, ou le sont par des personnes non qualifiées.

La direction est prête à accepter l'ide d'une enquête

La PDG, Kerri Irvin-Ross, a démenti l'existence d'un nombre important de postes vacants au sein de l’organisme.

Nous sommes pleinement opérationnels et offrons des services à plus de 10 000 familles par an. Nous avons très peu de postes vacants dans notre personnel, qui est composé de personnes qualifiées et dévouées, a-t-elle précisé.

La direction de l’organisme mentionne qu'elle est ouverte à l'idée de l'enquête commandée par la province

Au nom des 10 000 jeunes qui comptent sur nous, nous allons pleinement coopérer et collaborer avec les évaluateurs. Nous suivrons toutes les recommandations qui nous seront présentées afin de renforcer continuellement notre organisme, a déclaré Kerri Irvin-Ross.

Tout au long de l'année, un certain nombre d'examens internes et externes ont lieu, axés sur la programmation et les finances , a-t-elle ajouté.

Kerri Irvin-Ross a confirmé que l'organisme étant agréé par le ministère provincial des Familles, tous les programmes agréés sont examinés chaque année, notamment les inspections à domicile, les résultats des programmes, les rapports d'incidents et les journaux de communication.

Avec les informations de Stephanie Cram

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