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Un doctorant se heurte à des barrières pour devenir psychologue en Saskatchewan

Stephen Olshefsky.

Stephen Olshefsky veut venir en aide aux personnes qui ont des difficultés mentales.

Photo : Soumise par Stephen Olshefsky

Radio-Canada

Un doctorant en psychologie, Stephen Olshefsky, peine à devenir un psychologue agréé en Saskatchewan, alors que la province a besoin de professionnels spécialisés en santé mentale.

Selon l'Autorité de la santé de la Saskatchewan (SHA), 19 % des postes de psychologues sont vacants dans la province.

En dépit de ce besoin, Stephen Olshefsky affirme qu'il fait face à beaucoup d'obstacles pour devenir psychologue, malgré son parcours scolaire et professionnel. Il possède deux maîtrises, l'une en microbiologie et l'autre en psychologie judiciaire. Il est aussi professeur à temps partiel au département de psychologie de l'Université de Regina.

J'ai fait évaluer mon programme. C'est là que j'ai commencé à réaliser qu'il y avait beaucoup de politiques à l'origine de cette situation, indique-t-il.

Il dit que le Collège des psychologues de la Saskatchewan lui a indiqué qu'il manquait un cours fondamental à son diplôme pour répondre aux exigences requises pour devenir psychologue dans la province. Or, ce cours n'était pas dispensé quand il a fait ses études à l’Université de Southern New Hampshire.

Stephen Olshefsky affirme qu'il a fait une demande pour suivre ce cours. Le Collège des psychologues de la Saskatchewan lui a dit que tous les cours requis doivent faire partie d'un seul et même diplôme.

Comme il avait terminé sa maîtrise en psychologie judiciaire, la possibilité de suivre le cours était limitée. Cela signifiait qu'il devait commencer un tout nouveau diplôme comprenant le cours de base manquant.

Après ce refus, Stephen Olshefsky s'est tourné vers le Collège des psychologues de l'Alberta, qui lui a permis de suivre le cours manquant. Cela l'autorise à exercer seulement dans cette province, alors qu'il veut vivre en Saskatchewan.

Ensuite, je peux faire une demande de réciprocité en Saskatchewan. Je vais devoir faire un examen oral et, potentiellement, un autre stage supervisé, explique-t-il.

Stephen Olshefsky est installé à Regina en compagnie de son mari. Ce dernier a un bon emploi, et ils ont une hypothèque à payer.

« La loi à travers le Canada est très, très confuse, très dure, très difficile. Le psychologue que je vois a reconnu que je suis en fait plus diplômé que lui, ce qui est bizarre. »

— Une citation de  Stephen Olshefsky, doctorant en psychologie

Refusant d'abandonner, Stephen Olshefsky a postulé pour une nouvelle maîtrise à l'Université de Regina, mais bien qu'il ait été enseignant au département de psychologie, il n'a pas été accepté dans le programme.

Il s'est alors tourné vers des écoles aux États-Unis, où il est né.

Stephen Olshefsky a autrefois servi dans l'armée américaine. En tant qu'ancien combattant, c'était plus facile et moins cher d'étudier, et on m'a accordé une assez bonne réduction , souligne-t-il.

Il s'est inscrit au programme de doctorat en psychologie en ligne à l'Université de la Californie du Sud. Toutefois, les obstacles ne pas levés pour Stephen Olshefsky, car son université n'est pas inscrite au programme de stage postdoctoral de l’Association of Psychology Postdoctoral and Internship Centers (APPIC).

Il doit effectuer 3000 heures de stage avant de faire une demande d'inscription en tant que psychologue à part entière en Saskatchewan.

C'est un domaine où la demande est forte. Je suis prêt à faire un stage non rémunéré de 1500 heures pour exercer sous la supervision d'un psychologue agréé. Une fois que j'aurai obtenu mon diplôme, j'écrirai ma thèse et je ferai un stage postdoctoral de 1500 heures sous la supervision d'un psychologue, affirme Stephen Olshefsky.

Stephen Olshefsky et son mari avec leurs deux chiens.

Stephen Olshefsky et son mari ont la citoyenneté canadienne et sont installés à Regina.

Photo : Soumise par Stephen Olshefsky

Selon la directrice de la défense, de la recherche et de l'élaboration des politiques publiques de l'Association canadienne pour la santé mentale, section provinciale, Rebecca Rackow, le cas de Stephen Olshefsky est un vrai gâchis.

Nous avons de la difficulté à trouver des psychologues capables de poser des diagnostics, ce qu'un psychologue de niveau maîtrise ou doctorat pourrait faire, affirme-t-elle, même si elle dit comprendre la nécessité de s'assurer que les gens sont qualifiés pour faire le travail de psychologue.

Dans une lettre a CBC/Radio-Canada, le Collège des psychologues de la Saskatchewan explique ne pas être en mesure de commenter le cas d’un demandeur, pour des raisons de confidentialité.

Une passion pour la santé mentale

Quand il vivait au Montana, aux États-Unis, Stephen Olshefsky a eu un conseiller en santé mentale qui a changé sa vie. Stephen Olshefsky, qui est homosexuel, a été démobilisé du service militaire actif en vertu de la loi « Don't ask, don’t tell » de l’époque.

J'étais censé obtenir une décharge déshonorante parce que j'ai dévoilé que j'étais gai. Mon psychologue de l'époque a cependant empêché cela en utilisant mon anxiété comme critère de diagnostic et de référence médicaux pour la libération du service actif, raconte-t-il.

Sans l'aide de ce psychologue, qui connaissait les conséquences de la mention de ma sexualité sur mes états de service, je n'aurais jamais reçu ma facture d'assurance maladie ni aucun avantage des anciens combattants.

Depuis ce jour, il a toujours eu la volonté de venir en aide aux personnes dans le besoin. Aujourd'hui, tout comme son mari, Stephen Olshefsky a la citoyenneté canadienne. Il veut apporter de l'aide aux personnes en difficulté, tout comme son psychologue l'a fait pour lui.

Avec les informations de Laura Sciarpelletti

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