Le ministre Drainville défend son plan en éducation

Le ministre de l'Éducation Bernard Drainville lors de son passage à l'émission Tout le monde en parle, dimanche.
Photo : Radio-Canada / Karine Dufour
Le ministre Bernard Drainville a défendu son plan en éducation dimanche, sur le plateau de Tout le monde en parle, et a répondu à ceux qui réclament la tenue d’états généraux pour redresser la barre dans les établissements d’enseignement de la province.
Si j'annonçais maintenant qu’on fait des états généraux, pendant un an, on va se promener, on va parler, on va consulter. On va prendre une autre année pour écrire le rapport et au moins une autre année après pour le mettre en œuvre
, a affirmé M. Drainville, qui souhaite procéder plus rapidement pour améliorer la situation.
On a des solutions, alors mettons-les en œuvre.
Pour ce faire, l’une des sept priorités qu’il a présentées jeudi dernier, celle de rendre le réseau scolaire plus performant, lui paraît incontournable.
J’ai 72 centres de services scolaires et commissions scolaires et ils ne sont pas connectés entre eux. Il faut mettre en place des systèmes qui vont nous permettre de nous parler.
Revaloriser le français
La question de la revalorisation du français, particulièrement à l’écrit, arrive en haut de la liste des priorités de M. Drainville, qui se fait toutefois reprocher de ne pas avoir beaucoup de solutions à offrir pour l’instant. À ce sujet, il rappelle qu’il n’est en poste que depuis 101 jours et demande qu’on lui laisse un peu de temps.
J’aime mieux prendre mon temps, quitte à ce qu’on me critique un petit peu. Quand je vais arriver avec des mesures, je vais les avoir réfléchies et je vais en avoir discuté avec les gens qui connaissent ça, a-t-il dit. Cette semaine, la question à laquelle j’ai répondu, c’est quelles sont tes priorités?
Bernard Drainville souhaite aussi s’attaquer au problème de pénurie de main-d'œuvre dans les écoles, notamment en rétablissant une voie rapide vers le brevet d'enseignement. Il suggère la mise en place d’un programme de 30 crédits qui permettrait de former plus rapidement des enseignants qualifiés.
Il faut faire rentrer de nouveaux enseignants, a indiqué M. Drainville. Et je suis convaincu qu’il y a un paquet de monde avec un bac en math, en géo, en histoire, en français qui pourrait être intéressé.
Le ministre de l’Éducation croit aussi avoir trouvé une piste de solution pour offrir du renfort aux enseignants dans les classes.
Les éducatrices en service de garde sont là le midi et en fin de journée, mais elles ont des trous entre les deux. On pourrait les amener comme aide à la classe pour prêter main-forte comme deuxième adulte. C’est une mesure qui a été très bien accueillie.
Je ne dis pas que ça va tout régler, mais il faut commencer quelque part. Il y a des éducatrices qui sont prêtes à nous donner de l’aide. Il faut prendre cette aide-là et les rémunérer en conséquence.
Ces éducatrices pourraient faire une grande différence, croit-il, dans les classes où des élèves aux besoins spéciaux ont été intégrés.
Bien qu’il reconnaisse que certains élèves ont des besoins plus grands et nécessitent des ressources particulières, il croit que le système actuel est toujours adéquat.
Les classes spéciales, pour les élèves à grands besoins, ça existe encore. Cela étant dit, depuis le début des années 2000, même la fin des années 1990, on a décidé d’intégrer dans nos classes les élèves à besoins particuliers. La science dit que c’est bon pour ces enfants-là et que la mixité entre les élèves fonctionne.
Par contre, c’est vrai que dans certaines classes, le quart des élèves ont des besoins particuliers, et là, ça devient très difficile pour les enseignants de garder le contrôle. C’est exactement pour ça que je veux amener un deuxième adulte dans la classe.
Plus de projets pédagogiques
M. Drainville veut également mettre en place plus de projets particuliers dans le réseau scolaire.
Je voudrais que toutes les écoles secondaires du Québec aient un projet particulier. Présentement, environ la moitié en ont un. Ça peut être lié au sport, à la musique, à la danse, aux arts, la technologie, etc. Dans ma tournée des écoles, ça me brisait le cœur d’entendre qu’à certains endroits, il y avait des élèves qui n’étaient dans rien.
Il a insisté sur la nécessité de valoriser la formation professionnelle et sur celle de rénover les écoles.
Pour réaliser tous ces projets, il affirme qu’il aura le soutien de son gouvernement. Il dit en avoir déjà discuté d’ailleurs avec ses collègues Sonia LeBel, du Conseil du Trésor, et Eric Girard, des Finances. Il connaîtra le montant dont il dispose sous peu, lors du dépôt du budget provincial en mars.
Devant l’ampleur de la tâche à accomplir, M. Drainville ne prétend toutefois pas avoir réponse à tout.
J’ai apporté des idées. Je ne dis pas qu'elles sont parfaites. Il reste des budgets et des détails à venir, et j’en suis bien conscient
, a-t-il dit.
L’objectif n’est pas de régler tous les problèmes, parce que je n’y arriverai pas. D’ailleurs, je n’y arriverai pas tout seul. On va y arriver ensemble parce que l’éducation, c’est une œuvre collective.