Ottawa et Gatineau commémorent les 6 ans de l’attentat à la mosquée de Québec

Le 29 janvier 2022 marque la Journée nationale de commémoration de l’attentat à la mosquée de Québec et d’action contre l’islamophobie. En l’honneur de cette journée, le Centre islamique de l’Outaouais a organisé une conférence sur l'islamophobie de la région.
Photo : Radio-Canada / Camille Kasisi-Monet
Six ans après l’attentat terroriste qui est survenu à la grande mosquée de Québec et dans lequel six personnes ont été abattues pendant que 19 autres ont été blessées, les plaies sont encore vives au sein de la communauté musulmane. Une conférence et une vigile ont eu lieu à Ottawa et Gatineau afin de sensibiliser la population sur l’islamophobie et le racisme.
Le Centre islamique de l’Outaouais a accueilli la première conférence sur l’islamophobie de la région.
Activistes, panélistes, croyants, élus et représentants du Service de police de Gatineau se sont réunis afin de faire front commun.
Il y a une enseignante qui a été obligée de quitter le poste qu’elle voulait parce qu’elle portait le voile et ça, c’est la preuve que l’islamophobie existe partout, y compris à Gatineau
commente Ibrahim Sballil, président du conseil d’administration du Centre islamique de l’Outaouais.
Pour le député fédéral de Hull-Aylmer, Greg Fergus, il est important de continuer de lutter contre l'islamophobie
sous toutes ses formes.
De faire face à des barrières à cause de vos croyances ou la couleur de votre peau, ou votre genre ou qui vous aimez, ce n’est pas drôle. Ce sont des problèmes qu’il faut regarder avec beaucoup de courage et dire : non je me tiens solidaire
, a-t-il fait valoir.
D’autant plus que pour la députée fédérale du Pontiac, Sophie Chatel, la communauté musulmane est très inclusive
.
C’est vraiment de la faire connaître, parce qu’on n’a pas peur de ce que l’on connaît
, a-t-elle dit.
Loi 21 critiquée
Tour à tour, les conférenciers présents ont également profité de l’occasion afin de critiquer la Loi 21 sur la laïcité de l'État au Québec.
Ça crée des secondes classes au Québec. Moi j’étais en droit, j’ai dû considérer de partir alors que j’ai grandi au Québec et que j’ai mes racines ici
, a lancé Lina El Bakir, responsable des affaires publiques au Conseil national des musulmans.
Selon Salah Basalamah, professeur de l’École de traduction et d’interprétation de l'Université d'Ottawa et spécialiste de l’islam occidental, la Loi 21 est un mauvais signe pour la démocratie québécoise
.
Il y a vraiment un malaise très profond par rapport aux droits fondamentaux des personnes et des citoyens [musulmans]
, a-t-il dit.
À Ottawa, une vigile a eu lieu à 18h devant le monument de droit à la personne sur la rue Elgin
Avec les informations de Camille Monet-Kasisi