Des Sherbrookois réunis pour commémorer l’attentat de la mosquée de Québec
Citoyens et politiciens se sont réunis à l'hôtel de ville de Sherbrooke.
Photo : Radio-Canada / Titouan Bussiere
Six ans après l’attentat à la mosquée de Québec, une cinquantaine de Sherbrookois se sont réunis à l’hôtel de ville pour se souvenir, mais aussi discuter et favoriser un rapprochement interculturel.
L’ennemi, c’est l’ignorance
, ont martelé de nombreux intervenants, à de multiples reprises, rappelant que l’échange et la compréhension de l’autre étaient les clés permettant de limiter la haine.
« Il reste à se parler, à communiquer, c’est en communiquant qu’on peut se comprendre. Alors il faut organiser le plus de moments possible, d’occasions d’échange. »
Un intervenant impliqué dans le milieu communautaire, Abdelilah Hamdache, a toutefois mentionné qu’il était irréaliste de penser que les événements comme la tuerie à la mosquée de Québec ne se reproduiront plus jamais. Ce qu’il espère, c’est que les actes discriminatoires soient dénoncés.
Le collectif d’organismes ayant participé à l’organisation de cette activité a réitéré sa demande au gouvernement provincial de faire de la journée du 29 janvier une journée de lutte contre l’islamophobie, comme c’est déjà le cas au Canada.
Il y a déjà des actions qui se passent dans le milieu communautaire à Sherbrooke pour lutter contre [l'islamophobie], mais ça prend une reconnaissance formelle du gouvernement pour qu’il y ait davantage de soutien dans ces actions-là
, croit la députée solidaire de Sherbrooke, Christine Labrie.
Plusieurs personnalités politiques étaient au rendez-vous. Plusieurs représentants du conseil municipal ont participé à la rencontre, dont le conseiller municipal et maire suppléant Raïs Kibonge, qui a fait une allocution. Se sont également présentées au micro les députées provinciales Geneviève Hébert et Christine Labrie. Enfin, la députée fédérale de Sherbrooke, Élisabeth Brière, a également pris la parole dans le cadre de la commémoration.
Deux jeunes faisant partie d’un projet, nommé Les Voix de la diversité, ont également pris la parole. Ce projet a pour objectif d’aider les jeunes vivant du racisme et de la discrimination à poser des actions pour rendre la société plus ouverte et inclusive
, selon le site internet de l’organisme.
Ces deux personnes ont livré un discours d’espoir pour la diversité et l’intégration.
« La diversité est notre force, et je vous invite à vous tenir côte à côte avec la communauté musulmane, et toutes les communautés, pour dénoncer la xénophobie, et célébrer la beauté de la diversité qui nous entoure. »
C’est une occasion de souligner notre appartenance à la société québécoise, et l’importance du message du vivre-ensemble, souligne l'animatrice de l’événement, Ilham Acherqui. C’est très important de véhiculer ce message-là, et d’insister surtout sur le positif, sur le message d’espoir.
L’événement s’est terminé par un moment d’échange, les intervenants ont invité les personnes présentes à prendre le temps de discuter avec quelqu’un d’inconnu, pour apprendre à mieux se connaître.
La prochaine étape, selon Abdelilah Hamdache, est de continuer d’en parler. Il y a encore beaucoup de chemin [...] Les gens fermés d’esprit ne vont pas venir dans les activités comme ça. Comment va-t-on les atteindre ? Ça va être le travail de la société d’accueil
, croit-il.