À Neguac, la communauté se mobilise derrière les aînés de deux foyers de soins

La Légion royale canadienne de Neguac était pleine à craquer, dimanche.
Photo : Radio-Canada / Océane Doucet
À Neguac, dans le nord-est du Nouveau-Brunswick, une foule estimée à environ 500 personnes s’est rassemblée dimanche après-midi et a interpellé des politiciens au sujet de la fermeture de deux foyers de soins spéciaux de la région.
Plus tôt ce mois-ci, le gouvernement provincial a révoqué les permis d’exploitation de la Villa Neguac et du Foyer Saint-Bernard. Peu loquaces, les représentants du ministère du Développement social invoquent des problèmes liés au fonctionnement
.
Dimanche, la salle de la Légion royale canadienne à Neguac était pleine à craquer et les émotions y étaient vives. Les membres de la communauté sont déchirés à l’idée que les résidents soient déracinés, forcés de déménager et, dans bien des cas, séparés de ceux qu’ils côtoient.
Un dénouement en vue?
Le député progressiste-conservateur de Baie-de-Miramichi—Neguac, Réjean Savoie, était présent pour entendre les doléances des citoyens. Il a déclaré que la frustration
de la communauté était compréhensible.
Comme vous avez entendu, il y a quand même du développement positif qui est en cours, et on va souhaiter qu'on va arriver à une solution vite et rapide
, leur a dit le représentant du gouvernement Higgs.
Probablement la semaine prochaine on pourrait avoir de bonnes nouvelles, on va le souhaiter
, a-t-il avancé.
Le député Savoie a affirmé que son gouvernement ne s'ingère pas
dans les pourparlers entre des gens du secteur privé.
Il assure qu'au gouvernement, on fera tout en notre possible
pour qu'un nouveau propriétaire éventuel puisse obtenir les autorisations de faire fonctionner le foyer de soins le plus vite possible.
Radio-Canada Acadie a appris ces derniers jours que des négociations sont en cours avec deux acheteurs potentiels intéressés au Foyer Saint-Bernard et à la Villa Neguac.
L'objectif des parties impliquées serait de conclure une transaction rapidement.
Le bobo est fait
Pour certains membres de la communauté, les espoirs d’un règlement ne mettent pas tant de baume sur les plaies des individus les plus affectés.
Souhaitons que ça va se régler, mais le bobo est fait! Le mal a été là, les personnes âgées sont dans le trauma, les familles sont dans le trauma, les employés sont dans le trauma, c'est des traumatismes humains
, s’indigne Marie-Thérèse Landry, présidente de l’association Nous sommes encore debout, qui milite pour des soins qui respectent la dignité des personnes âgées.
« C'est honteux de faire ça aujourd'hui à nos personnes âgées, et peu importe son allégeance politique. »
Du côté de l'opposition officielle, on craint que si les résidents de ces foyers de soins sont forcés de déménager, cela envoie le message que l’on peut agir impunément de la sorte dans le futur.
La manière qu'on va terminer cette situation-là, ça va nous dire qu'est-ce qui va arriver par la suite
, a affirmé le député libéral de Baie-de-Shediac—Dieppe, Robert Gauvin, lui aussi présent dimanche.
La seule solution acceptable pour nous c'est de garder les résidentes et résidents là, dans les foyers à Neguac. Tous les efforts du gouvernement doivent être mis là-dessus
, a-t-il dit.
Une fois le rassemblement terminé, les gens ont marché dans les rues.
Marie-Thérèse Landry, de l’Association Nous sommes encore debout, estime que la population s’est levée pour envoyer un message clair.
Le mot a passé
, a-t-elle déclaré. On ne doit pas toucher aux personnes les plus vulnérables de la société, qui sont nos personnes âgées.
D’après le reportage d’Océane Doucet