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Nouveau quartier à Pointe-au-Père : des citoyens ont hâte d’en savoir plus

Un groupe devant un boisé.

Un groupe de citoyens souhaite que la Ville préserve le boisé et les milieux humides présents sur le terrain.

Photo : Radio-Canada / Samuel Ranger

À Rimouski, ce qu'on considère comme le plus grand projet de construction résidentielle des 10 prochaines années inquiète des résidents qui ont hâte d'en connaître les détails. La Ville projette d'aménager un nouveau quartier de plus de 800 unités d'habitation sur des terrains qui lui appartiennent, à Pointe-au-Père.

Ces nouvelles constructions doivent être érigées sur ces lots situés au sud du boulevard Sainte-Anne, entre la rue du Sieur et l'avenue des Violettes.

Le projet pourrait toucher une partie de la section boisée de ces terrains. C'est surtout ce qui inquiète des citoyens habitués à fréquenter les lieux, où des sentiers ont été aménagés au fil du temps.

N'importe qui qui marche dans un sentier et que ça fait partie de son quotidien, s'il apprend que cet endroit-là est menacé, c'est sûr qu'il se pose des questions, affirme Sandrine Gagnon, une résidente du secteur.

« Notre qualité de vie, aussi, à Rimouski, elle dépend de ça, cet accès à la nature. C'est pour ça que Rimouski, c'est une ville où il fait bon vivre. »

— Une citation de  Charlotte Doucet, résidente de Rimouski

Ces citoyens disent s'être mobilisés après que quelques arbres ont été coupés sur ce terrain au cours des derniers mois.

La Ville de Rimouski indique que ces travaux de déboisement préliminaires ont été effectués en novembre 2022 en vue de réaliser des relevés topographiques et des sondages de sol pour le futur développement.

Un boisé.

Le boisé de Pointe-au-Père.

Photo : Radio-Canada / Samuel Ranger

La préservation de la biodiversité présente sur ces terrains préoccupe également ce groupe de citoyens.

On a aussi beaucoup d'inquiétudes par rapport au fait que, dans le boisé, il y a plusieurs milieux humides qui sont des écosystèmes vraiment vulnérables, souligne Charlotte Doucet.

Elle ajoute qu'il serait important que des études soient menées sur place par un biologiste.

[On souhaite] qu'il puisse, au fond, donner l'information aux citoyens pour qu'ils soient en mesure de décider ce qu'il va advenir de ce milieu-là, explique-t-elle.

La présence de milieux humides sur ces terrains, dont deux marécages, a effectivement été cartographiée par Canards illimités.

Selon le chef des programmes de conservation pour l'organisme, Francis Côté, les milieux humides ont notamment un rôle à jouer dans la lutte aux changements climatiques et face au déclin de la biodiversité.

« Les milieux humides, ce sont des endroits qui sont préférés par certaines espèces plus vulnérables que d'autres. »

— Une citation de  Francis Côté, chef des programmes de conservation pour Canards illimités

Une occurrence du hibou des marais a par ailleurs été notée sur le site. Dans une réponse transmise par écrit, le ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs soutient que cette espèce n'est pas désignée comme menacée ou vulnérable, mais qu'elle est inscrite sur la Liste des espèces fauniques susceptibles d'être désignées menacées ou vulnérables.

Cette espèce pourrait donc faire l'objet d'une désignation au cours des prochaines années, souligne-t-il.

Le ministère avance aussi que le Plan de rétablissement du hibou des marais spécifie que le développement résidentiel et commercial constitue une des menaces affectant cette espèce.

Des consultations publiques d'envergure à venir

La conseillère du district de Pointe-au-Père, Julie Carré, fréquente elle aussi régulièrement le boisé.

Elle réitère l'intention de la Ville de protéger la nature autant que possible dans le développement de ce nouveau quartier qui servira, entre autres, à lutter contre la pénurie de logements.

C'est sûr qu'il va y avoir des coupes d'arbres, mais l'objectif premier de ce projet-là, [c'est] de faire un Programme particulier d'urbanisme et d'aller en consultations. C'est vraiment pour en sauver le plus possible. Puis, s'assurer que les milieux naturels soient intégrés de façon harmonieuse avec le milieu urbain qui va se développer autour, précise Julie Carré.

Une conseillère devant le boisé.

La conseillère de Pointe-au-Père, Julie Carré, réaffirme que les citoyens pourront aider la Ville à concevoir ce nouveau quartier.

Photo : Radio-Canada / Samuel Ranger

Les citoyens seront consultés à trois reprises sur ce projet, soit avant la présentation publique du plan du concept, après sa présentation et après la rédaction du Programme particulier d'urbanisme.

« Il n'y aura jamais eu autant de consultations publiques pour un projet que pour celui-là. [...]Tout est à créer. Le projet n'existe pas encore. Donc, il va être cocréé avec les citoyens, citoyennes de Rimouski. »

— Une citation de  Julie Carré, conseillère du district de Pointe-au-Père

Les citoyens rencontrés dans le boisé qu'ils surnomment la forêt magique prévoient déjà participer à ces consultations. Ils considèrent d'ailleurs la possibilité de déposer des mémoires à la Ville.

C'est important pour nous de participer à ce processus-là, souligne Charlotte Doucet.

En attendant le début de ces consultations, ils ont accroché une banderole à l'entrée du boisé pour signifier l'importance, pour eux, de le protéger.

La première phase des consultations publiques doit être lancée au printemps.

La Ville prévoit que les travaux pourraient être entrepris en 2024.

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