À Swan River, au Manitoba, des commerçants se sentent impuissants face au crime

La propriétaire du commerce Work & Casual World, à Swan River, Linda Bird, peine à se remettre du vol qu'elle a subi il y a deux ans.
Photo : Radio-Canada / Chelsea Kemp
À Swan River, dans l'ouest du Manitoba, les fenêtres de plusieurs commerces de la rue principale sont barricadées et des écriteaux demandent de sonner pour y entrer. Leurs propriétaires et des représentants de la Ville s'inquiètent de la hausse de crimes graves qu'a connue cette zones ces cinq dernières années.
En effet, selon Statistique Canada, l'indice de gravité de la criminalité dans la municipalité de 4000 habitants s'élevait à 503 en 2021 (Nouvelle fenêtre), ce qui est plus de six fois supérieur à la moyenne nationale de 73 (Nouvelle fenêtre) pour la même période.
L'indice vise à prendre en compte à la fois le nombre de crimes signalés aux autorités locales et la gravité des crimes, d'après l'agence fédérale.
La propriétaire du commerce Work & Casual World, Linda Bird, estime que la situation sur le plan de la sécurité a gravement dégénéré en cinq ans. Ces dernières années ont été vraiment difficiles
, dit-elle.
Depuis que son commerce a été l'objet d'un vol à main armée, il y a deux ans, Linda Bird verrouille la porte de son établissement et demande aux clients de frapper pour entrer.
« Plusieurs commerces de la ville sont des entreprises familiales. Quand nous perdons des produits, nous les payons de notre poche. »
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La propriétaire du salon de coiffure Hair Mechanics, Denise Ashcroft, voit aussi les effets de cette hausse. Son commerce a subi deux entrées par effraction en 2022.
La police a déterminé qu'une seule personne était responsable des deux crimes, qui ont coûté des milliers de dollars à l'entrepreneure. Il faut qu'on nous aide. Le gouvernement doit faire quelque chose
, affirme-t-elle.
Linda Ashcroft estime que des solutions doivent être mises en place pour décourager les criminels, puisque la police est débordée parce qu'elle doit couvrir un grand territoire.
Pas de solution miracle
Le directeur général de Swan River, Derek Pool, croit que la hausse des crimes est une conséquence des allégements apportés au système de remise en liberté par le gouvernement fédéral en 2019 (Nouvelle fenêtre).
Parmi ces modifications, le principe de non-rétention
stipule que les policiers et les tribunaux doivent favoriser la mise en liberté rapide des inculpés selon les conditions les moins lourdes qui conviennent dans les circonstances
.
Ce système a permis à des criminels de s'en tirer après des délits mineurs, parfois violents. Ils restent impunis
, affirme Derek Pool.
Il ajoute que la Ville espère que la province va apporter des solutions à long terme pour réduire les dépendances et apporter de l'aide à ceux qui en demandent
.
Certaines solutions ont déjà été mises en place localement, comme le financement de l'installation de caméras de sécurité dans les commerces. Toutefois, le directeur général croit qu'il faut élargir l'approche et qu'il est essentiel d'obtenir le soutien du fédéral et du provincial.
Il n'y a pas de solution miracle. Nous sommes limités par nos moyens.
Avec les informations de Chelsea Kemp