Réactions au projet pour limiter la location à court terme à Saint-David-de-Falardeau

Une pétition pour s'opposer au projet a été lancée par des citoyens et a recueilli 1300 signatures. L'homme derrière l'initiative, Yoan Joncas, est aussi le cofondateur de Tavata Chalets.

La municipalité songe à interdire la location d’hébergement à court terme de type AirBNB sur son territoire, à l'exception du secteur de la station de ski du Valinouët. Des discussions sont en cours entre les élus.

Yoan Joncas, co-propriétaire Tavata Chalets (archives).

Photo : Radio-Canada / Katya D'Amour

Plusieurs citoyens se sont plaints à la municipalité des désagréments causés par ce type de location dans les secteurs de villégiature, notamment du bruit causé par les visiteurs en fin de soirée.

Il y a très peu d'hébergements, donc si nos visiteurs ne peuvent pas résider à Saint-David-de-Falardeau, ils vont venir faire une activité un après-midi, puis ils retourneront à Saguenay après. On veut les garder trois, quatre jours pour qu'ils puissent faire toutes les activités du secteur, a observé l’instigateur de la pétition.

Des discussions doivent avoir lieu entre les promoteurs et la municipalité pour trouver des solutions.

Un résident de la municipalité, David Signer, s’oppose lui aussi à l’adoption de ce projet de règlement. Il croit que cette idée pourrait diviser les citoyens selon le secteur où ils habitent. Il ne comprend pas la séparation entre la station de ski et le reste du territoire.

Le village alpin du Valinouët, comptant autour de 615 chalets, permet aux personnes de la région et de l’extérieur de profiter de l’hiver.

Photo : Radio-Canada / Titouan Bussière

Ça fait longtemps que les différentes administrations travaillent pour unifier le village, ce que doit être toute municipalité. Là, on est en train de faire du communautarisme. On est en train d' ostraciser, de faire en sorte que la montagne, c'est une chose, le lac, une chose et le village une autre. C'est déjà assez difficile parce que dans la vie de tous les jours, les gens voient ça comme ça, a dit M. Signer, propriétaire de deux chalets.

Des résidents en faveur

Certaines personnes qui habitent les secteurs de villégiature de Saint-David-de-Falardeau soutiennent le projet de réglementation concernant la location à court terme.

L'été dernier, l'Association des propriétaires du lac Clair a voté presqu'à l'unanimité une proposition afin d'interdire ce type de location autour du lac. Elle a ensuite été déposée auprès du conseil municipal.

Quelques personnes se sont confiés à Radio-Canada anonymement afin d'expliquer pourquoi elles veulent l'interdiction de la location à court terme. Selon eux, ce dossier est très polarisé au sein de la municipalité et ceux qui se prononcent en faveur du projet sont pointés du doigt.

D'après ces citoyens, l'une des plus grandes conséquences de ce type d'hébergement est le bruit causé par les fêtes dans ces chalets. De plus, des voisins ont rapportés des dommages sur leur propriété. Ils disent ne plus avoir de tranquillité.

« J'ai déménagé ici pour la quiétude, mais si ça continue comme ça, je vais m'en aller  », lance un résident du lac Clair.

Le lac Clair en hiver.

Photo : Radio-Canada / Lynda Paradis

La protection de l'environnement inquiète aussi certaines personnes du secteur. Elles craignent que leur lac devienne infesté d'espèces aquatiques envahissantes, comme la moule zébrée et la myriophylle à épis. Des bateaux des vacanciers pourraient les propager dans le lac s'ils ne sont pas lavés après avoir fréquenté un étendu d'eau contaminé.

Si leur proposition n'est pas acceptée, les gens qui s'opposent à la location à court terme dans le secteur souhaitent tout de même que la municipalité prennent des actions pour encadrer la pratique.

Le maire de Saint-David-de-Falardeau, Germain Grenon, a décliné la demande d’entrevue de Radio-Canada, préférant attendre que les choses se calment et que des discussions aient lieu entre les conseillers municipaux avant de commenter une nouvelle fois.

Lundi, les membres du conseil de ville se réuniront pour aborder ce dossier.