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Le quart des Québécois sont abonnés à au moins trois plateformes de visionnement en ligne

La télévision traditionnelle a perdu du terrain pour une deuxième année consécutive.

Une personne utilise une télécommande pour activer l’application Netflix.

La popularité des services de visionnement en ligne (68 %) a dépassé celle de la télévision câblée au Québec (65 %), et ce, pour une deuxième année consécutive.

Photo : Getty Images / iStock

La Presse canadienne

L'engouement pour les services de visionnement en ligne comme Netflix, Amazon Prime Video et Crave ne cesse de s'accroître, en particulier depuis le début de la pandémie. Les Québécois sont avides de contenu de divertissement varié et plusieurs vont d'une plateforme à l'autre afin de se satisfaire leurs besoins de nouveautés.

C'est la tendance que révèle une étude menée en octobre 2022 par l'Académie de la transformation numérique (ATN) de l'Université Laval auprès de quelque 1200 adultes québécois.

Diffusées plus tôt cette semaine, les données du Portrait numérique des foyers québécois 2022 montrent que près du quart (24 %) des Québécois sont abonnés à au moins trois plateformes payantes de visionnement en ligne, une augmentation de 20 points de pourcentage depuis 2019. Chez les 18 à 44 ans, cette proportion est encore plus élevée, soit à 33 %.

La concurrence stimule la demande

Selon Claire Bourget, directrice en intelligence d'affaires et en marketing à l'ATN, le fait d'être abonné à plusieurs plateformes est un nouvel élément du Portrait numérique qui s'explique entre autres par la concurrence accrue sur le marché.

« Je pense que le consommateur a appris à se promener d'une offre à l'autre. Il s'est développé une habitude où le client sait qu'une grosse série va sortir sur une plateforme et va donc s'abonner à Netflix pour un mois avant de se désabonner et d'aller sur une autre plateforme. »

— Une citation de  Claire Bourget, de l'Académie de la transformation numérique de l'Université Laval

La volonté de réduire leurs dépenses mensuelles peut également influencer le choix des consommateurs. Le coût total pour un Québécois abonné à la version la plus chère de Netflix, de Disney+, d'Amazon Prime Video et de Crave s'élève à plus de 60 $ par mois, taxes en sus. Au Canada, les tarifs mensuels oscillent de 5,99 $ à 20,99 $ selon le service.

Plus populaire que la télévision

Malgré tout, ces services sont désormais plus appréciés que la télévision traditionnelle. Selon l'enquête de l'ATN, le taux d'abonnement aux plateformes payantes de visionnement en ligne (68 %) dépasse pour une deuxième année de suite celui des services de télévision par câble ou par fibre optique (65 %).

Bien qu'ils délaissent peu à peu la télévision, les Québécois ne jettent pas pour autant leur dévolu sur une seule plateforme. Selon le sondage, le tiers des abonnés aux trois services les plus populaires (Netflix, Amazon Prime Video et Disney+) mentionnent avoir l'intention d'annuler leur abonnement au cours des 12 prochains mois. Cette probabilité était d'ailleurs plus élevée chez les jeunes âgés de 18 à 24 ans.

Ces résultats confirment la tendance observée actuellement aux États-Unis selon laquelle les abonnés aux plateformes payantes de visionnement en ligne sont de plus en plus infidèles, indique dans l'étude Bruno Guglielminetti, porte-parole des enquêtes NETendances de l'ATN.

Netflix en perte de vitesse

Parmi les services de visionnement en ligne, Netflix a longtemps été le favori des utilisateurs. Encore aujourd'hui, plus de la moitié (51 %) des Québécois interrogés par l'ATN ont répondu être des clients de cette plateforme.

Le géant américain a toutefois enregistré pour la première fois une décroissance de son taux d'abonnement, passé de 57 % à 51 % en un an. Selon les données du Portrait numérique, de plus en plus d'internautes de la province se tournent vers des concurrents comme Amazon Prime Video et Disney+, dont le nombre d'abonnés a augmenté graduellement depuis trois ans.

Quand Netflix a commencé à offrir ce type de service, il y avait très peu de concurrence sur le marché. Maintenant, l'offre est diversifiée, même du côté francophone et québécois, souligne Mme Bourget.

Les concurrents gagnent du terrain

Parmi les concurrents, Amazon Prime Video est le service qui a connu la plus forte croissance depuis 2019. Seulement 7 % des Québécois interrogés avaient un abonnement avant la pandémie, par rapport à 34 % en 2022.

Les plateformes Disney+ et Crave ont elles aussi enregistré une augmentation considérable de leur taux d'abonnement au cours de la dernière année, passant de 18 % à 24 % et de 8 % à 14 % respectivement.

Le service de diffusion en continu Amazon Prime Video.

Le nombre d'abonnés au service de diffusion en continu Amazon Prime Video a connu une forte hausse depuis 2019.

Photo : Amazon Prime Video

Le défi de fidéliser ses abonnés

Au cours des prochaines années, les entreprises de visionnement en ligne devront ainsi mettre les bouchées doubles pour fidéliser leur clientèle. Netflix a d'ailleurs lancé en 2022 un nouveau forfait d'abonnement moins coûteux qui comporte de la publicité pour rivaliser avec ses concurrents.

Chez les Québécois, plus de la moitié (55 %) des abonnés actuels étaient intéressés par cette option, mais 40 % des personnes sondées par l'ATN ont répondu ne pas vouloir y adhérer.

Selon moi, leur défi principal sera d'avoir une offre attrayante et qui se démarque pour garder leurs clients. Netflix fait beaucoup de séries et de films maison, et Prime a aussi emprunté cette tendance. Tout repose sur la production de contenu de qualité, croit Mme Bourget.

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