Une mère autochtone dénonce le menottage de son fils autiste âgé de 12 ans

La police dit avoir menotté l'enfant en raison de son comportement dans la station du SkyTrain et à l'hôpital.
Photo : Metro Vancouver Transit Police
La mère d’un enfant autiste autochtone âgé de 12 ans dénonce le comportement des agents de police qui ont menotté son fils à deux reprises à Vancouver.
La première fois, explique Mia Brown, la police est intervenue dans une station du SkyTrain jeudi dernier lorsqu’elle a demandé de l’aide en raison du comportement de son fils.
La police des transports affirme que deux de ses agents ont constaté à leur arrivée qu’un jeune garçon était en train d’agresser physiquement une femme, plus tard identifiée comme étant sa mère. [Les agents] ont tenté de désamorcer la crise, mais le jeune garçon a commencé à pousser sa mère vers les rails [du SkyTrain]
.
Les agents ont menotté le garçon avant de l’emmener à l’Hôpital des enfants de la Colombie-Britannique pour que soit évalué son état psychique en vertu de la Loi sur la santé mentale.
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La deuxième fois, des policiers ont de nouveau menotté l’enfant en raison de son comportement à l'hôpital. Son fils, dit Mme Brown, était agité, car il ne comprenait pas pourquoi il ne pouvait pas se rendre dans la même salle où il avait été installé lors d’une visite précédente.
Son fils, dit-elle, a ensuite été plaqué au sol par deux agents qui agissaient comme s’ils avaient affaire à un adulte.
Je pense qu'il y a des policiers qui le traitent ainsi parce qu'il est autiste et parce que nous sommes des Autochtones
, dit Mia Brown, qui estime avoir fait l’objet de profilage racial.
Elle a filmé la scène et publié la vidéo sur les réseaux sociaux.
Mia Brown admet avoir une grande tolérance
pour son enfant autiste : Il a des besoins, je lui demande ce qu’il veut et nous trouvons une solution.
D’après la directrice de l’Association des troubles d’apprentissage du Grand Vancouver, Jennifer Fane, il faudrait que les autorités tiennent compte des signaux des parents lorsqu’elles doivent composer avec un enfant autiste qui n’arrive plus à se maîtriser.
« Intervenir en force, crier, faire du bruit... Lorsque des inconnus touchent une personne autiste pendant qu'elle est en crise, ça ne fait qu'aggraver les choses. »
À l’hôpital, une fois que le garçon s’est calmé et que les policiers lui ont retiré les menottes, il s’est assis dans une salle d’hôpital avec sa mère. Il ne veut pas en parler
, dit-elle en expliquant qu’il préfère donner l’impression qu’il est une personne stoïque.
Dans un communiqué, l’Hôpital des enfants de la Colombie-Britannique déclare qu’une enquête est en cours et que son équipe de santé autochtone a fait savoir à la famille du garçon qu’elle peut lui apporter tout le soutien nécessaire.
L’Union des chefs indiens de la Colombie-Britannique dénonce le comportement déplorable
de la police et déclare que les enfants doivent être traités avec le plus grand soin.