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Proches des victimes et politiciens commémorent l’attentat à la mosquée de Québec

Ils sont sur un tapis avec les jambes croisées.

Justin Trudeau, Jean-Yves Duclos, Geneviève Guilbault et Jonathan Julien assis pour le sixième anniversaire de l'attentat perpétré à la grande mosquée de Québec

Photo : The Canadian Press / Jacques Boissinot

La commémoration de l'attentat perpétré à la grande mosquée de Québec il y a six ans a lieu pour la toute première fois dans la salle de prière où l'impensable s'est produit. Cette célébration s'est déroulée en présence du premier ministre du Canada, Justin Trudeau, mais en l'absence de François Legault.

Le 29 janvier 2017, un jeune homme est entré dans la mosquée à l'heure de la prière et a ouvert le feu. Le carnage a fait six morts et une vingtaine de blessés.

Ce soir-là, Ibrahima Barry, Mamadou Tanou Barry, Khaled Belkacemi, Abdelkrim Hassane, Azzedine Soufiane et Aboubaker Thabti sont tombés sous les balles du tireur, laissant derrière eux leurs femmes et 17 orphelins.

Ce retour à la salle de prière pour honorer la mémoire des victimes est très significatif, selon le comité organisateur. Cet endroit est en effet un lieu chargé d'émotions et de sens.

Six années se sont déjà écoulées, mais les taches laissées par cet attentat sont indélébiles, à jamais gravées dans nos cœurs et nos mémoires, a dit d’emblée le président du Centre culturel islamique de Québec (CCIQ), Mohamed Labidi.

Témoignages poignants

« Malgré les sept balles que j’ai reçues, je n’ai jamais pensé à quitter la ville de Québec. »

— Une citation de  Aymen Derbali, survivant de la tuerie

Plusieurs survivants ont pris la parole durant la cérémonie. Aymen Derbali et Saïd Akjour guérissent difficilement de cette épreuve.

J’ai été témoin oculaire de cette scène d'horreur, relate douloureusement M. Akjour, mais dans cette énorme perte, il y a du positif. Être ici ce soir pour dire non à la violence, c’est grâce à mes frères qui sont tombés.

Des croyants écoutent une prière dans une mosquée.

Une prière est donnée quelques heures avant le début des cérémonies de commémoration.

Photo : Radio-Canada / Philippe L'Heureux

Lutte contre l’islamophobie

Mohamed Labidi a ensuite tracé le bilan des six dernières années de lutte contre l’islamophobie. Au niveau fédéral, beaucoup a été fait ou est en cours de réalisation, comme le dossier des armes à feu et l’établissement de la journée du 29 janvier comme journée nationale de lutte contre l’islamophobie. Ces actions positives ont été couronnées par la nomination d’une Canadienne musulmane, Amira Elghawaby, qui est ici présente comme porteuse de dossiers comme la lutte contre le racisme et l’islamophobie, a-t-il dit.

Mohamed Labidi a aussi vanté les initiatives de la Ville de Québec, que ce soit avec l’ancien maire Régis Labeaume ou avec le maire actuel, Bruno Marchand.

Au provincial, nous attendons toujours des actions concrètes, a alors lancé Mohamed Labidi. Le président du CCIQ ne l’a jamais caché : il considère que la loi 21 vient chambarder tout ce qu'on fait comme travail pour le vivre-ensemble.

Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a ensuite pris la parole.

Le premier ministre parle lors des commémorations de la tuerie de la grande mosquée de Québec.

«Une des façons qu’on peut et qu’on doit rendre hommage aux victimes, c’est de combattre le racisme, la haine, la discrimination à tous les jours», a mentionné Justin Trudeau.

Photo : The Canadian Press / Jacques Boissinot

C’est important de tous faire entendre nos voix partout au Canada avec un message très simple et clair : la violence et la haine n’ont pas leur place dans notre pays. Depuis six ans, le 29 janvier est devenu une journée très difficile, la douleur est encore très vive, a-t-il confié au micro dans la salle de prière.

Le premier ministre Trudeau a sollicité l’effort de chaque Canadien dans la lutte contre l’islamophobie. Il a du même coup rappelé la nomination d’Amira Elghawaby. Elle sera une amie pour tous les Canadiens au pays, a-t-il assuré.

Bruno Marchand au micro

« Commémorer pour se rappeler que la haine ne mène nulle part», a alors déclaré le maire de Québec, Bruno Marchand.

Photo : Radio-Canada

Le député conservateur Gérard Deltell, également présent à la cérémonie, a souligné l'importance du vivre ensemble six ans après cette tragédie survenue à Québec. Ça fait six ans que nous sommes envahis par la tristesse en raison de cette tragédie-là, a-t-il dit en entrevue avant les prises de parole. On n'est jamais à l'abri d’une catastrophe aussi horrible, et c’est pour ça qu’il est important de se rappeler d’être vigilant et surtout d’être ouvert.

Le co-porte-parole de Québec solidaire Gabriel Nadeau-Dubois a déclaré en amont de la cérémonie que le 29 janvier est une date tristement célèbre dans l’histoire du Québec : c’est une date où il faut affirmer haut et fort notre refus de l’islamophobie, de toutes les formes de haine. […] Cette bataille-là n’est jamais gagnée et il faut la poursuivre.

Deux hommes discutent devant la caméra.

Le chef parlementaire et porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, ainsi que le député de Jean-Lesage, Sol Zanetti, étaient présents à la cérémonie de commémoration.

Photo : Radio-Canada / Philippe L'Heureux

Le chef du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay s'est aussi entretenu avec plusieurs personnes présentes aux commémorations.

Je veux exprimer ma solidarité aux proches qui ont été endeuillés le 29 janvier 2017. J’ai une pensée, aussi, pour Andréanne Leblanc, cette jeune ambulancière qui est intervenue en première ligne et qui s’est enlevé la vie, a-t-il écrit sur ses réseaux sociaux. Nous réaffirmons notre soutien aux Québécoises et Québécois de confession musulmane, ainsi que notre engagement commun à défendre des valeurs de tolérance, de respect et de justice.

Le ministre du Patrimoine canadien Pablo Rodriguez a publié une vidéo sur Twitter dans laquelle il arbore un carré vert, symbolise de la lutte contre l'islamophobie, en signe de solidarité avec les victimes, les survivants et leurs familles. Plusieurs ministres et députés libéraux ont joint leur voix à celle de M. Rodriguez.

Le chef conservateur Pierre Poilievre a également publié un message sur Twitter. Jagmeet Singh, le chef des néo-démocrates, a aussi souligné la cérémonie sur ce réseau social.

L'absence de François Legault déçoit

C'est la vice-première ministre Geneviève Guilbault et le ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien, qui représentent le gouvernement du Québec.

Le premier ministre François Legault ne participe pas à la cérémonie puisqu'il a des obligations familiales, a indiqué à La Presse canadienne son attaché de presse, Ewan Sauves. M. Legault a souligné cette journée de commémoration sur Twitter.

On est déçus qu'il doive manquer la première commémoration qui se tient à l'intérieur de la mosquée, a réagi une des organisatrices, Nora Loreto.

« Nous comprenons bien l'importance des obligations familiales, bien sûr, mais c'est quand même dommage. »

— Une citation de  Nora Loreto, une des organisatrices de la cérémonie de commémoration

M. Legault se rend habituellement sur place pour prononcer une allocution. Cependant, en 2021, en pleine pandémie, quand rien n'était normal, il avait envoyé une vidéo, s'est rappelée Mme Loreto.

Mme Guilbault a prononcé un discours pendant la cérémonie. Notre gouvernement est avec vous et pas seulement chaque 29 janvier, bien sûr on a ce devoir de mémoire envers nos six frères, leurs familles, leurs enfants, mais on doit le faire 365 jours par année.

Selon des informations de Philippe L'Heureux et de Camille Carpentier

Avec La Presse canadienne

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