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Une famille de hockeyeurs autochtones « tombés dans la potion magique »

Quatre hockeyeurs de la même famille posent pour la caméra.

Deux joueurs de hockey autochtones - Colin Ratt, des Olympiques de Gatineau et son jeune cousin Washiiyeh Jeannotte, de l'Intrépide de Gatineau - espèrent un jour atteindre la LNH et inspirer d'autres jeunes hockeyeurs de leur communauté. Le reportage d'Ismaël Sy.

Photo : Gracieuseté : Andrew Jeannotte

Colin Ratt est l'une des belles surprises chez les Olympiques de Gatineau, cette saison. Acquis du Phoenix de Sherbrooke à la date limite de la période des transactions estivale, l'Anishnabe de Lac-Rapide était arrivé au camp d'entraînement sans aucune garantie d'obtenir un poste au sein de la formation gatinoise. Cinq mois plus tard, l'attaquant de 19 ans s'est imposé comme un élément clé de l'effectif.

Il ne s'est jamais posé de questions, il n'a pas eu d'attentes, il a juste fait le travail. C'est un gars qui joue de la bonne façon, un gros bonhomme, pis il a beaucoup plus d'habiletés que le monde lui octroie, souligne Louis Robitaille, le directeur général et entraîneur-chef des Olympiques.

Mon rôle est juste de galvaniser les troupes à tous les soirs, donner le meilleur de moi-même et m'assurer de prendre les bonnes décisions lorsque je suis sur la glace, explique modestement celui qui cumule 7 buts et 12 mentions d'aide en 49 parties dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) cette saison.

Colin Ratt fait la fierté des communautés autochtones de l'Outaouais avec ses bonnes performances sur la glace, mais il n'est pas le seul hockeyeur doué de sa famille. Son cousin Wynston Iserhoff évolue avec les Flames de Gatineau dans les rangs junior AAA et Mason Ratt, un autre cousin, porte les couleurs de l'Académie canadienne et internationale de hockey (CIHA) de Rockland.

Toutefois, le plus talentueux du lot est probablement le plus jeune de la famille : Washiiyeh Jeannotte, le petit frère de Mason. Ce dernier a fait le saut chez l'Intrépide de Gatineau cette année, afin de se mesurer à une meilleure opposition.

Ma saison se déroule bien. J'ai d'excellents coéquipiers et on joue très bien. La différence avec l'an dernier, c'est que le jeu est plus rapide et plus intense, évalue le timide garçon de 11 ans.

Le hockeyeur de 11 ans sourit à la caméra.

Washiiyeh Jeannotte en est à sa première saison avec l'Intrépide de Gatineau.

Photo : Gracieuseté : Andrew Jeannotte

Wash s'est bien intégré avec tout le monde. C'est un petit gars qui est apprécié de tous ses coéquipiers et entraîneurs. Il fait toutes les bonnes choses, insiste son entraîneur-chef, Steven Carrière-Malo.

Le jeune défenseur est d'ailleurs devenu le premier Anishnabe à représenter l'Intrépide au niveau AAA chez les moins de 13 ans, un accomplissement de taille aux dires de Colin Ratt.

Je suis très content pour lui, parce qu'en étant autochtone, c'est difficile d'aller loin au hockey. De le voir où il est, avec l'attention qu'il mérite, ça me rend très heureux, confie le numéro 44 des Olympiques.

Plusieurs se demandent comment il se fait que les meilleurs joueurs de hockey issus de la communauté de Lac-Rapide partagent tous le même arbre généalogique. Sont-ils tombés dans la potion magique comme Obélix, le charismatique personnage de la bande dessinée Astérix?

On me pose souvent la question et je réponds toujours que c'est grâce à la viande d'orignal! On en mange vraiment beaucoup, rigole Andrew Jeannotte, le père de Washiiyeh et Mason.

Des frères plus que des cousins

Colin Ratt a d'ailleurs vécu sous le même toit que ses cousins pendant quelques années, au cours desquelles ils ont partagé de nombreux souvenirs dans le garage de la maison familiale située à Aumond, dans le nord de l'Outaouais.

Le plus beau souvenir pour moi, c'est de voir les trois avec leur quatrième cousin tirer des rondelles. Des fois, j'allais tirer des rondelles avec eux. C'était vraiment de beaux moments, se remémore M. Jeannotte.

« Ce sont plus mes frères que mes cousins, parce que quand tu vis ensemble aussi longtemps, tu développes un lien spécial. »

— Une citation de  Colin Ratt, attaquant des Olympiques de Gatineau

Les accomplissements de cette famille de hockeyeurs ne passent pas inaperçus dans la communauté où ils ont grandi. Ils reçoivent régulièrement des messages d'encouragement sur les réseaux sociaux et souhaitent à leur tour lancer un message.

Je sais qu'en jouant au plus haut niveau, on peut motiver plus d'enfants à faire la même chose. J'espère voir plus d'enfants autochtones jouer parmi l'élite, déclare Washiiyeh Jeannotte.

Quand j'étais petit, j'admirais des joueurs comme Gino Odjick, Jordin Tootoo et John Chabot, donc ça me rend heureux de savoir que je suis moi aussi devenu un modèle à suivre, reconnaît pour sa part Colin Ratt.

Mais pour véritablement marcher dans les traces de leurs idoles, les deux cousins espèrent que leur passion pour le hockey et leur ardeur au travail les mèneront un jour vers les portes de la Ligue nationale.

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