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Congestion routière : Toronto serait une des pires villes du monde

Des voitures et camions dans un embouteillage sur la rue Queen au centre-ville de Toronto.

Toronto est la ville la plus congestionnée au Canada et se classerait au septième rang mondial pour sa congestion, selon un rapport de la firme INRIX.

Photo : Reuters / Andy Clark

Radio-Canada

À Toronto, les automobilistes ont perdu en moyenne 118 heures dans les congestions routières en 2022, selon un récent rapport de la firme INRIX qui analyse l’état de la circulation dans le monde. Avec cette hausse de 59 % par rapport à l'année précédente, Toronto est la ville la plus congestionnée au Canada et au septième rang mondial en matière de congestion routière.

Ce qui est inquiétant, c'est qu’il n’y a pas nécessairement de plan à long terme sur la façon de réduire ce trafic, réagit Laura Minet, professeure adjointe en génie civil à l’Université de Victoria.

Selon elle, les propositions visant à construire davantage d'autoroutes ne sont pas viables, car plus il y a de place pour les voitures, plus il y a de voitures sur les routes, assure-t-elle.

La professeure, qui s’intéresse à l’impact de la congestion et des transports sur la qualité de l'air, pointe du doigt un double enjeu, humain et environnemental, en s'appuyant notamment sur les résultats d'une étude à laquelle elle a participé en 2016.

« Les émissions de polluants des voitures privées étaient responsables de plus de 300 morts prématurées par an dans la région de Toronto. »

— Une citation de  Laura Minet, assistante-professeure en génie civil à l’Université de Victoria

Elle ajoute que les congestions routières ont un impact non seulement sur la santé mentale des gens qui perdent du temps dans les transports, mais aussi sur la pollution de l’air dans la région de Toronto et sur les personnes qui vivent près de ces grands axes routiers.

Laura Minet soutient par ailleurs que 75 % des gaz à effet de serre dans la région de Toronto viennent des voitures privées conventionnelles, et que cet impact sur l'environnement augmente à mesure que les voitures sont plus nombreuses.

Mme Minet précise toutefois que les voitures électriques ne résoudront pas tous les problèmes. Ces véhicules permettent en effet de diminuer les émissions de gaz à effet de serre, mais ils n'empêchent pas les émissions de particules fines de métaux lourds que dégagent les pneus et les freins. Et surtout, ça ne va pas non plus résoudre des problèmes de circulation, admet-elle.

Quelles solutions?

Selon Robin Lindsey, professeur en économie du transport à l’Université de la Colombie-Britannique, de nombreuses choses peuvent être faites pour lutter contre la congestion routière, notamment le développement des transports publics .

L’avantage de miser sur les transports en commun, explique-t-il, c'est qu’en plus de réduire le nombre de voitures en circulation, cela permet d’économiser au niveau de l'essence et de l’assurance. Financièrement, c'est une bonne solution pour les résidents, assure-t-il en ajoutant que c’est aussi bon pour l’environnement, surtout si les bus sont électriques.

Robin Lindsey estime toutefois que Toronto doit faire davantage pour encourager d'autres moyens de transport, comme la mobilité active, en favorisant les déplacements à pied ou à vélo, et en multipliant les pistes cyclables.

Il ajoute que le covoiturage et les véhicules à deux roues peuvent aussi être une solution face à la congestion routière.

Le plan de la Ville de Toronto

De son côté, la Ville de Toronto affirme que la gestion du trafic est une de ses priorités, et qu’elle met en œuvre différentes actions pour lutter contre l'encombrement de la circulation, à travers son plan Move TO.

Le service des Transports de la Ville mentionne par exemple l'installation de feux de circulation intelligents qui permettent de synchroniser automatiquement les signaux en fonction du trafic en temps réel.

La Ville dit aussi embaucher des agents de circulation qui gèrent les flux, routiers et piétons, aux principales intersections pendant les périodes de pointe du matin et de l’après-midi.

Par ailleurs, selon le service des Transports, Toronto est dotée d’un système qui détecte les bus en retard et qui prolonge les feux verts si nécessaire, pour minimiser l’impact sur les usagers du transport en commun.

D'après le rapport de la firme INRIX, Montréal et Vancouver sont respectivement les deuxième et troisième villes du Canada où la congestion routière est la pire.

Avec les informations d’Andréane Williams

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