Alberta : déclarations contradictoires de la Justice sur la recherche de courriels
Danielle Smith a affirmé qu'elle n'avait pas dirigé les procureurs dans les affaires de Coutts et que l'enquête sur les courriers électroniques avait disculpé son bureau des allégations « sans fondement », selon elle, de la part de CBC/Radio-Canada. (Archives)
Photo : La Presse canadienne / JASON FRANSON
Une enquête destinée à retracer des courriels afin de savoir si le bureau de la première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, est intervenu auprès des procureurs de la Couronne a pris une tournure confuse vendredi. Deux porte-parole du gouvernement ont fait des déclarations contradictoires qui soulèvent des questions sur l'étendue de cette recherche.
Cette enquête a été ordonnée par Danielle Smith il y a une semaine à la suite d’un reportage de CBC/Radio-Canada qui indiquait qu'un membre du personnel du bureau de la première ministre aurait envoyé des courrielsaux procureurs l'automne dernier pour remettre en question les décisions et les directives sur les affaires judiciaires découlant du barrage du poste frontalier de Coutts entre le Canada et les États-Unis. CBC/Radio-Canada n’a pas vu ces courriels.
Lundi, le ministère de la Justice a déclaré qu'il avait effectué des recherches pendant quatre mois sur les courriels entrants, sortants et supprimés et qu’il n'avait trouvé aucune preuve de prise de contact.
Deux jours plus tard, le directeur des communications du ministère de la Justice de l'Alberta, Charles Mainville, a déclaré que les courriels supprimés sont effacés du système après 30 jours, ce qui signifie que la recherche de courriels supprimés n'a peut-être pas couvert toute la période en question.
Jeudi soir, Ethan Lecavalier-Kidney, un porte-parole du ministre de la Justice Tyler Shandro, a indiqué que même si les courriels sont supprimés après 30 jours, ils restent dans le système pendant 30 jours supplémentaires et auraient pu être vérifiés par les enquêteurs.
Cela signifie que des recherches d'une durée de 60 jours remonteraient jusqu'à la fin de novembre, ce qui ne couvrirait pas les six premières semaines du gouvernement du Parti conservateur uni de Danielle Smith.
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Si M. Lecavalier-Kidney indique que les enquêteurs peuvent remonter jusqu'à 60 jours, il ne précise pas s’ils l’ont fait, laissant planer une confusion sur la durée exacte pendant laquelle les courriels ont été recherchés.
Vendredi, M. Lecavalier-Kidney n'a pas répondu aux questions lui demandant si les enquêteurs avaient consulté les courriels supprimés pendant une période de 30 ou 60 jours. M. Mainville a quant à lui réitéré ses déclarations originales.
Le gouvernement a également livré des messages contradictoires sur qui a fait l'objet d'une enquête. Danielle Smith a promis que les courriels de tous les procureurs de la Couronne et des 34 membres du personnel de son bureau seraient vérifiés.
Cependant, le ministère de la Justice a déclaré plus tard que les courriels entre les procureurs « compétents » et les membres du personnel de Danielle Smith avaient été vérifiés, sans préciser comment avait été déterminé quels procureurs pouvaient être compétents et concernés, ou non, par ces échanges.
Danielle Smith a affirmé qu'elle n'avait pas dirigé les procureurs dans les affaires judiciaires de Coutts et que l'enquête sur les courriers électroniques avait disculpé son bureau des allégations sans fondement
, selon elle, de la part de CBC/Radio-Canada.
Avec les informations de La Presse canadienne