Combats acharnés pour le contrôle de Vougledar, dans l’est de l’Ukraine

Les troupes ukrainiennes sont engagées dans un affrontement féroce avec les forces russes qui tentent de s'emparer de Vougledar, au sud-ouest de Donetsk. (Photo d'archives)
Photo : Associated Press / Libkos
Les troupes ukrainiennes sont engagées dans un affrontement « féroce » avec les forces russes qui tentent de s'emparer de Vougledar, au sud-ouest de Donetsk, en Ukraine orientale, où les combats se sont intensifiés ces derniers jours.
Bientôt, Vougledar pourrait devenir un nouveau succès très important pour nous
, a déclaré vendredi Denis Pouchiline, chef de la région de Donetsk nommé par Moscou.
Les deux parties ont revendiqué la victoire, mais la ville reste contestée, selon Kiev.
Le porte-parole de l'armée ukrainienne pour la zone Est, Serguiï Tcherevaty, a confirmé des combats féroces
tout en assurant que les Russes avaient été repoussés.
À 150 km de Bakhmout, cette cité minière qui comptait 15 000 habitants avant l'invasion russe, des affrontements sérieux et brutaux
ont lieu et les troupes russes se sont implantées dans le sud-est et dans l'est de la ville
, a affirmé un responsable des autorités prorusses de la région orientale de Donetsk, Ian Gagine.
L'ennemi exagère
L'ennemi cherche en effet à remporter un succès dans ce secteur, mais il n'y parvient pas grâce aux efforts des forces de défense de l'Ukraine
, a-t-il dit à la télévision. L'ennemi exagère, et c'est un euphémisme, sa réussite
, a-t-il poursuivi, concluant ainsi : Face à ses pertes, l'ennemi recule.
L'encerclement et la libération à venir
de cette localité permettront de changer le rapport de force sur le front
en ouvrant la voie à une offensive vers Pokrovsk et Kourakhové, des localités situées plus au nord, a affirmé le chef des séparatistes de Donetsk, Denis Pouchiline.
L'Ukraine a fait savoir cette semaine que les soldats russes, en supériorité numérique, avaient intensifié leurs attaques dans l'est, en particulier sur Vougledar et sur Bakhmout, cette dernière étant leur cible depuis des mois.
Nouvelle offensive russe en préparation
Et une nouvelle offensive russe est en préparation pour le 24 février, un an jour pour jour après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, a assuré Oleksii Danilov, secrétaire du Conseil de défense et de sécurité nationale d'Ukraine.
Cette nouvelle vague offensive en préparation pour le 24 février n'est pas un secret
, a-t-il ajouté. Selon l'Institute for the Study of War, la Russie cherche à disperser
les forces ukrainiennes afin de créer les conditions d'une opération offensive décisive
.
Les militaires russes et les hommes du groupe paramilitaire Wagner ont récemment pris Soledar, au nord de Bakhmout, un premier succès depuis de longs mois et après une série de revers pour le Kremlin.
Les Russes avancent, il y a des tirs constants, nuit et jour, ils essaient de trouver des points faibles dans notre défense
, a témoigné auprès de l'AFP un soldat ukrainien de 44 ans dans une tranchée de Bakhmout.
Toujours dans l'est, à Tchassiv Iar, deux personnes ont été tuées vendredi et au moins cinq blessées dans des tirs de l'artillerie russe, ont signalé les autorités locales.
Plus au nord, dans la région de Kharkiv, le pilonnage du village de Dvoritchna a fait deux autres morts, a annoncé la présidence ukrainienne.
La ville méridionale de Kherson a également été la cible d'obus russes, selon la même source.
Des chars et des armes
La Russie a mobilisé des centaines de milliers de réservistes et de repris de justice pour essayer de percer les lignes ukrainiennes et de conquérir le reste du Donbass, une vaste zone industrielle de l'est de l'Ukraine.
Dans ce contexte, le président Zelensky a salué la décision annoncée par la Pologne de livrer à son pays 60 chars supplémentaires (Nouvelle fenêtre), dont la moitié seront une version modernisée du T-72 soviétique, après les 14 Leopard 2 de construction allemande déjà promis.
Le président ukrainien réclame des avions de chasse et des missiles à longue portée, autant d'armes que les Occidentaux refusent jusqu'ici de lui fournir.

L'Allemagne et les États-Unis, sous pression depuis plusieurs semaines, ont annoncé qu'ils allaient fournir des chars dont l'Ukraine a désespérément besoin pour faire face aux troupes russes. Mais l'envoi et la gestion de ces chars d'assaut représentent un énorme défi logistique. Un reportage de Sébastien Desrosiers.
Diplomatie internationale
De son côté, l'Union européenne a décidé de prolonger de six mois ses sanctions imposées à la Russie lorsqu'elle a annexé la péninsule ukrainienne de Crimée, en 2014, et prépare de nouvelles mesures contre Moscou.
Le président français Emmanuel Macron a toutefois souligné vendredi qu'il continuerait à parler à la Russie
.
Volodymyr Zelensky a en outre dénoncé l'hypocrisie
du Comité international olympique qui, malgré des appels répétés de Kiev à bannir les sportifs russes et bélarusses des JO 2024, prévus à Paris, a déclaré mercredi étudier
la possibilité de les autoriser à participer sous bannière neutre.
Il a invité son chef, Thomas Bach, à visiter Bakhmout, un des points les plus chauds de la guerre avec la Russie, pour qu'il voie de ses propres yeux que la neutralité n'existe pas
.
La Corée du Nord dénonce l'implication occidentale
La Corée du Nord a condamné vendredi la décision de Washington d'envoyer des chars d'assaut à l'Ukraine, disant estimer que les États-Unis alimentent une guerre par procuration
pour détruire la Russie.
Mercredi, le président américain Joe Biden a promis d'envoyer à Kiev 31 chars Abrams, un des engins de combat les plus puissants et les plus sophistiqués de l'armée américaine.
Washington franchit davantage la ligne rouge
, a fustigé vendredi dans un communiqué Kim Yo-jong, sœur du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, accusant les États-Unis, qu'elle qualifie d'archicriminels
, d'être responsables de la guerre en Ukraine.
Derrière cette décision se cache la volonté sinistre des États-Unis d'atteindre leur objectif d'hégémonie
en continuant d'alimenter une guerre par procuration pour détruire la Russie
, a-t-elle poursuivi, ajoutant que Pyongyang se tiendra toujours
aux côtés des Russes.
Avec la Chine, la Russie est un des rares alliés de Pyongyang sur la scène internationale. Par le passé, Moscou est directement venu en aide au régime de Kim Jong-un.
La Corée du Nord est quant à elle la seule, aux côtés de la Syrie et de la Russie, à avoir reconnu l'indépendance de Louhansk et de Donetsk, deux régions séparatistes prorusses de l'est de l'Ukraine.
Au Conseil de sécurité de l'ONU
, où la Russie est un des cinq membres permanents, Moscou a longtemps plaidé contre les sanctions internationales infligées à la Corée du Nord, demandant même des assouplissements pour des raisons humanitaires.