•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Airbus Canada peut encore atteindre ses objectifs à Mirabel, assure son patron

Une usine aéronautique où des employés s'affairent sur un avion en construction.

Des employés travaillent sur un A220-100 à Mirabel. (Photo d'archives)

Photo : Reuters / Christinne Muschi

La Presse canadienne

Malgré les difficultés de la chaîne d'approvisionnement qui ont ralenti l'augmentation de la cadence de production de l'avion A220 fabriqué à Mirabel, le grand patron d'Airbus Canada assure que l'avionneur est capable d'atteindre les objectifs de production et de rentabilité que la filiale s'était donnés aux alentours de 2025.

On a un plan qui marche pour faire 14 avions par mois à Mirabel, 4 à Mobile en Alabama au milieu de la décennie, même après les ajustements à la production pour mitiger les difficultés de la chaîne d'approvisionnement qu'on a faits récemment, assure le président-directeur général d'Airbus Canada, Benoît Schultz, lors d'une entrevue, vendredi, en marge d'un évènement organisé dans le cadre de la Semaine du manufacturier par Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ).

Le rythme de production de l'A220 à Mirabel et à Mobile a été perturbé au cours de la deuxième moitié de l'année en raison de la chaîne d'approvisionnement. Ce vent contraire a soufflé sur l'ensemble des activités mondiales d'Airbus.

Plus tôt en janvier, la multinationale française a dévoilé qu'elle avait livré 53 avions A220, l'ancienne CSeries de Bombardier, en 2022, ce qui représente une moyenne mensuelle de 4,4 appareils. Il s'agit d'une augmentation annuelle de seulement trois appareils par rapport à l'année 2021.

Des ajustements faits à la chaîne de production de l'A220 ont permis à Airbus de se rattraper en fin d'année, explique M. Schultz. L'avionneur est revenu à un rythme mensuel de six appareils.

Airbus ne dévoile pas de cibles de livraison par programme pour l'année 2023, mais M. Schultz laisse entrevoir une accélération de la production au cours des prochains mois. On a prouvé qu'on est capables d'atteindre la cadence de six et on a des activités pour accélérer au-delà de six en 2023.

M. Schultz estime également que l'objectif d'atteindre la rentabilité vers la mi-décennie est réaliste et qu'il va de pair avec l'augmentation de la production.

Il s'agit d'un objectif important pour les contribuables québécois puisque le gouvernement du Québec a investi près de 1,68 milliard $ dans la CSeries et l'A220 depuis 2016. Québec pourra racheter sa participation en 2030, soit environ cinq ans après qu'Airbus aura atteint la rentabilité, selon l'avionneur.

Le premier ministre du Québec François Legault et le PDG d'Airbus, Guillaume Faury à l'usine d'assemblage de l'A220 à Mirabel

Le premier ministre du Québec, François Legault, et le PDG d'Airbus, Guillaume Faury, à l'usine d'assemblage de l'A220 à Mirabel. (Photo d'archives)

Photo : The Canadian Press / Graham Hughes

En mode recrutement

Pour accélérer la cadence de production, Airbus aura besoin de bras tandis qu'elle veut augmenter ses effectifs en plus de remplacer les employés qui partent à la retraite.

M. Schultz a reconnu que le recrutement était difficile dans un contexte de rareté de la main-d'œuvre. Est-ce que c'est un élément à gérer, un élément prioritaire? Oui. Si on n'est pas attractifs, si on ne fait pas les bonnes choses, si on n'attire pas les jeunes, on sera évidemment en difficulté.

À l'automne 2021, M. Schultz avait dit que la filiale voulait recruter 500 personnes sur quelques années pour travailler à son usine de Mirabel, sans compter les postes à remplacer. Des embauches ont déjà eu lieu et l'usine de la ville des Laurentides accueille maintenant plus de 2500 employés.

L'entreprise devra aussi combler les départs à la retraite. En 2022, elle estimait qu'environ 200 employés de Mirabel seraient susceptibles de prendre leur retraite d'ici 5 ans. Cette hypothèse n'a pas encore été mise à jour en 2023, mais la prévision pourrait être revue à la hausse en raison des personnes qui prennent une retraite anticipée.

Jeudi, Airbus avait mentionné qu'elle prévoyait embaucher 13 000 personnes en 2023, soit 7000 nouveaux postes et 6000 remplacements. Au moins les deux tiers de ces embauches auront lieu en Europe. Les objectifs de recrutement pour 2023 n'ont pas encore été précisés pour le Canada.

Le défi de la main-d’œuvre

Les défis de recrutement touchent l'ensemble du secteur manufacturier, souligne la présidente-directrice générale du MEQ, Véronique Proulx, qui a participé à une visite de l'usine de Mirabel avec des étudiants du secondaire. Il y a près de 30 000 postes à pourvoir dans le secteur manufacturier, estime le MEQ.

Elle constate que plusieurs jeunes ont une perception erronée du secteur. Les jeunes ont cette image-là : travail manuel, répétitif. Alors que c'est tout autre. Plus on s'automatise, plus on se robotise, plus on offre des occasions intéressantes à nos jeunes à des salaires intéressants.

M. Schultz abonde dans le même sens. Ce n'est pas un travail statique. Si vous êtes embauché aujourd'hui, pour travailler dans un domaine d'opération d'Airbus, vous allez changer de métier plusieurs fois dans votre carrière. Ce n'est pas répétitif. On offre des formations tout au long de la carrière.

Vos commentaires

Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette. Bonne discussion !

En cours de chargement...