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La fratrie la plus âgée, survivante de l’Holocauste demeurerait à Winnipeg dans l’amour

De gauche à droite : Sol Fink, Sally Singer, Ruth Zimmer et Anne Novak à la résidence pour aînés Shaftesbury Park à Winnipeg, en janvier 2023.

De gauche à droite : Sol Fink, Sally Singer, Ruth Zimmer et Anne Novak à la résidence pour aînés Shaftesbury Park à Winnipeg.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Des frères et sœurs survivants de l’Holocauste les plus âgés du monde vivraient à Winnipeg. Bien qu’ils aient vécu l’horreur, ils ont soudé une relation forte et aujourd’hui vivent en harmonie et à proximité en laissant le passé derrière.

Ruth Zimmer, âgée de 96 ans, Anne Novak, âgée de 99 ans, Sally Singer, âgée de 101 ans, et leur frère Sol Fink, de 97 ans, ont grandi à Sanok, dans le sud-est de la Pologne, avant que la Seconde Guerre mondiale ne bouleverse leur famille.

Aujourd’hui, ces frères et sœurs survivants de l'Holocauste partagent un lien indéfectible et un désir tout aussi fort de raconter leur histoire.

Vivre est un honneur. Je n’ai pas honte de dire à tout le monde quel âge j’ai, parce que c’est bon vivre, lance Mme Novak.

Aujourd’hui, Anne, Sally et Ruth habitent ensemble dans la résidence pour personnes âgées Shaftesbury Park à Winnipeg. Leur frère, Sol, vit à proximité et va régulièrement les visiter.

Quelques jours après l’invasion allemande de la Pologne, le 1er septembre 1939, la fratrie a fui vers la maison de leurs grands-parents dans le village voisin de Tyrawa Wołoska, avec leurs parents.

Lorsque ce village est tombé sous le contrôle soviétique en 1940, les Juifs polonais ont fui vers le territoire soviétique. Ils ont dû choisir entre devenir des citoyens soviétiques ou se faire retourner en Pologne, qui était alors occupée par les Allemands.

Les autorités soviétiques les ont plutôt arrêtés, ainsi que d’autres Juifs ayant opté pour le rapatriement, pour les envoyer en Sibérie, là où ils sont mis au travail forcé.

Lorsque les nazis envahissent le pays en 1941, les Soviétiques libèrent les travailleurs de Sibérie et les Finks s’échappent vers un village, où ils vivent dans un cottage exigu et travaillent dans une ferme.

Ils y ont vécu pendant des années, partageant une paire de bottes entre eux et endurant la faim et le froid terrible.

Lorsque la guerre a pris fin en 1945, la famille a marché 100 kilomètres jusqu’à une gare pour rentrer en Pologne.

À leur retour, les Fink ont appris que leur frère Eli, qui avait réussi à échapper au travail forcé, leurs grands-parents et d’autres proches sont morts dans des camps de concentration.

Les membres survivants de la famille ont ensuite rejoint des réfugiés qui traversaient illégalement l’Allemagne occupée par les États-Unis et sont arrivés dans un camp de personnes déplacées.

Mon père a embrassé le sol, littéralement embrassé. Il a dit : ''Oh, nous sommes dans le meilleur des pays'', s’est souvenue Ruth Zimmer dans une entrevue accordée à CBC.

Ils ont finalement été parrainés par un parent pour émigrer à Winnipeg en 1948.

Bien qu’ils aient vécu des moments sombres, aujourd’hui les frères et sœurs rient et se taquinent mutuellement, plaisantent sur leur âge et chantent.

« Nous pouvons être très enjoués. Parfois, le soir, nous chantons, nous nous souvenons et nous pensons au bon vieux temps. »

— Une citation de  Anne Novak

Il n’y a rien de plus beau et de plus merveilleux pour moi que ce qui se passe. Nous aimons être ensemble, lance sa sœur Sally Singer.

Je sais qu’il y a des familles qui détestent ça, être ensemble, mais nous, nous adorons ça. Nous trouvons toujours une chanson.

Leur lien a peut-être été forgé dans des moments d’horreur, mais il a été forgé par l’amour et une profonde gratitude envers le Canada.

Je suis très heureux d’être au Canada. Le Canada est un pays merveilleux, affiche Mme Novak, suscitant les applaudissements de sa sœur Ruth.

Chaque année le 27 janvier marque la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste.

Avec les informations de Darren Bernhardt

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