Une Francofièvre renouvelée avec les artistes Matiu et Charles Robert sur scène

Le rendez-vous annuel, organisé par l’Association Jeunesse fransaskoise, vise à célébrer la culture francophone.
Photo : Association Jeunesse Fransaskoise
C'est l’artiste innu Matiu et le musicien québécois Charles Robert qui partageront la scène du festival jeunesse Francofièvre le 29 mars. L’événement incontournable de l’Association jeunesse fransaskoise aura lieu en personne au Prairieland Park de Saskatoon.
À titre de directeur artistique de l'événement, l’artiste fransaskois Shawn Jobin a sélectionné les artistes.
Il a découvert Charles Robert durant la vitrine Contact Ouest. Il a une musique électro très recherchée, avec des textes bien ficelés
, dit-il. Sur le côté littéraire, c’est intéressant d'avoir accès à ses textes pour les partager aux écoles qui participent à la Francofièvre.
C’est la musique folk de Matiu qui a marqué Shawn Jobin. Il nous parle de sa culture, il chante aussi en innu et en français. Il y a vraiment des ponts à faire, culturellement. J'avais envie de montrer ça à la Saskatchewan, tout simplement.
« Ça fait quelques années que je veux laisser place à un artiste qui partage sa réalité en tant qu’Autochtone francophone. »
Le « folk bipolaire » de Matiu
L’auteur-compositeur-interprète originaire de Mani-Utenam, dans l'est du Québec, explique faire du folk bipolaire
.
Je compose tout avec ma guitare, c'est souvent une histoire que je raconte en grattant la guitare, mais, en studio, j'aime bien ça m'amuser avec différentes couleurs et énergies des instruments
, explique le musicien.
« Niveau énergie, ils vont être pompés, ces jeunes-là! J'ai bien hâte. »
Son second album, intitulé Tipatshimushtunan (Racontez-nous
), paru en août dernier, est pour lui une source de fierté avec ses ambiances sonores raffinées et sa voix affirmée.
Porté par sa guitare, il raconte sa vie au travers de textes sensibles sur sa famille, sa fille, son métier. J’ai encore mon sac à clous chez nous. Avant d'être musicien, je suis menuisier. J’ai une chanson qui parle de ça, 40 h semaine, sur la vie qui va toujours trop vite.
Charles Robert : vulnérabilité et rythmes
L'auteur-compositeur-interprète Charles Robert propose une musique électro pop léchée. Sur ses sons électroniques, il déverse une poésie inspirée de sa vie, rupture amoureuse, douleurs émotives, pour retrouver l’amour et voir naître son enfant. La vie est en mouvement continuel
, observe-t-il.
« Je trippe vraiment avec les jeunes. »
En tant que musicien, il consacre une attention particulière à la jeunesse en étant le directeur musical de l'initiative musicale jeunesse pancanadienne Jamais trop tôt, organisée par le Festival international de la chanson de Granby.
Une expérience qu’il décrit comme un défi incroyable, c'est de la douceur, c'est de l'humanité, c'est des sourires
.
Il croit pouvoir changer la vie des jeunes en s'inspirant de ses propres expériences lorsqu'il était jeune. On m'a guidé, on m'a propulsé vers mes rêves, vers mes ambitions avec toute l'humilité du monde.
Pédagogue, il espère avoir l’occasion de faire partager sa fougue pour la musique électronique aux participants de la Francofièvre.
Avec les machines, il y a un côté un peu mystérieux pour le spectateur. Après les spectacles, je suis super ouvert à en discuter s’il y a des jeunes qui ont des questions, qui veulent en parler ou qui ont un intérêt envers ce côté-là de la musique électronique.
Son album Des fragments de lumière illuminent mon corps qui se souvient est le fruit de ses réflexions. C’est le constat des dernières années, des événements émotifs, physiques, que j'ai vécus.
Sensible au monde qui l’entoure, l’artiste y aborde son anxiété.
J'ai décidé de l'aborder comme sans voile, sans barrières. Vulnérable.