Pierre Poilievre tire à boulets rouges sur Justin Trudeau
Pierre Poilievre, chef du Parti conservateur du Canada, affirme que « tout semble brisé » dans le Canada de Justin Trudeau.
Photo : The Canadian Press / Adrian Wyld
Le chef conservateur, Pierre Poilievre, a martelé à nouveau vendredi sa conviction que « tout semble brisé » au Canada, et il s'en est pris au premier ministre Justin Trudeau pour avoir suggéré le contraire.
M. Poilievre s'est adressé aux députés conservateurs lors de la retraite de deux jours du caucus avant la rentrée parlementaire aux Communes, lundi prochain.
Cette rentrée intervient alors que le pays fait face à la possibilité d'une récession.
Son discours a offert un bilan critique des près de huit années au pouvoir de Justin Trudeau. Il a commencé son allocution par la question : Que se passe-t-il dans notre pays?
Tout au long, M. Poilievre a décrit les souffrances, selon lui, des Canadiens – que ce soit à cause des prix élevés à l'épicerie ou de la criminalité, qu'il a qualifiée d'incontrôlable – dans des domaines où il juge que le gouvernement échoue. Il a cité le récent chaos dans les transports durant les Fêtes comme exemple de cela.
« Tout semble brisé. Oh, Justin Trudeau sera offusqué que j'aie dit cela. Il pense que, si on ne parle pas des problèmes qu'il a causés, que ces problèmes seront oubliés. En fait, il a dit que je ne devrais jamais parler de ces problèmes, parce que les Canadiens n'ont jamais eu la vie si bonne. »
Le chef conservateur a appuyé ce dernier commentaire en soulignant les propos de M. Trudeau lors de la fête libérale de fin d'année, le mois dernier, où le premier ministre avait contré le message du chef conservateur en disant à ses partisans : Le Canada n'est pas brisé
.
M. Poilievre en a profité pour mettre en lumière la controverse entourant la firme McKinsey. Ça va très bien pour McKinsey, n'est-ce pas? a-t-il soulevé. Oui vous avez raison, pour vos petits amis libéraux, Justin, ça va très bien.
Trudeau incapable de voir la souffrance, dit Poilievre
Il a accusé M. Trudeau d'être incapable de voir à quel point les gens souffrent, affirmant que leurs problèmes sont de la seule faute à M. Trudeau.
Si vous ne me croyez pas qu'il y a de la souffrance dans notre pays, cher Justin, venez avec moi dans le nord de l'Ontario, où les personnes âgées doivent vivre dans le froid, parce qu'[elles] ne peuvent pas payer votre taxe carbone sur leur chauffage
, a mentionné M. Poilievre.
Il a poursuivi en donnant un second exemple, cette fois au Québec, où les personnes âgées ont faim
parce qu'elles ne peuvent se permettre la hausse des prix sur la nourriture en raison, dit-il, de la taxe de M. Trudeau sur l'engrais.
M. Poilievre a aussi fait mention des familles qui ont perdu un proche à cause des drogues.
Il a également indiqué que des immigrants patientent depuis des mois et des mois
pour parrainer un membre de leur famille alors que M. Trudeau permet à 90 000 personnes de traverser la frontière illégalement au chemin Roxham
.
Oui, c'est vous, Monsieur Trudeau, qui avez causé ces augmentations-là
, a dénoncé le chef conservateur.
Pour sa part, Justin Trudeau a répondu aux remarques de M. Poilievre alors qu'il se rendait à la réunion du caucus libéral en disant que le chef conservateur amplifiait la colère des gens, plutôt que de leur proposer des solutions
.
Zones criminelles
M. Poilievre a déclaré aux députés vendredi matin que les villes du pays devenaient des zones criminelles
sous le règne de Justin Trudeau, et il a laissé entendre que le premier ministre ne prend pas ses responsabilités.
Le chef conservateur a cité Toronto comme exemple après une série d'actes violents dans le système de transport en commun de la ville au cours des dernières semaines.
Un rapport de Statistique Canada publié en novembre dernier montre que le taux d'homicides au pays a augmenté pour la troisième année consécutive, des villes comme Winnipeg et Regina affichant les pires taux par habitant. L'indice de gravité de la criminalité a diminué en 2021 et 2020 après cinq années d'augmentation.
Si Justin Trudeau n'est pas capable de rien faire à propos de ça, pourquoi est-il là? Les Canadiens méritent mieux
, a-t-il déclaré sous les acclamations et les applaudissements du caucus.
M. Poilievre a conclu en promettant que les conservateurs allaient convertir la peine que Justin Trudeau a causée en espoir dont les Canadiens ont besoin
.
Responsabilité financière
M. Poilievre vient tout juste de terminer une tournée qui l'a amené à faire des arrêts au Québec, dans le nord de l'Ontario et à Winnipeg.
Et si ses premiers mois à la direction ont été axés sur la transition vers le bureau, il est maintenant bien engagé dans la gestion d'un caucus de 116 personnes.
Cela n'est pas sans poser problème. Cette semaine, à la demande de M. Poilievre, le whip du parti a informé les députés qu'ils devaient donner l'exemple et faire preuve de responsabilité financière en mettant fin à la pratique qui consiste à faire payer par les contribuables les services Internet à domicile.
La Chambre des communes permet aux députés d'être remboursés de ces dépenses par le biais du budget de leur bureau, mais les conservateurs ont demandé à leurs députés et à leur personnel d'arrêter.
Des courriels obtenus par La Presse canadienne montrent que plusieurs députés des régions rurales ont exprimé leur mécontentement et qu'ils demandent au parti de ne pas modifier sa politique jusqu'à ce que le caucus se réunisse vendredi pour en discuter.
Interrogé sur ces préoccupations, le porte-parole de M. Poilievre, Sebastian Skamski, a fait référence à une déclaration antérieure fournie par la whip en chef de l'opposition, Kerry-Lynne Findlay, qui a déclaré que le changement avait été apporté à la lumière du coût de la vie élevé.
M. Poilievre a également publié plusieurs déclarations de principe au cours de la dernière semaine, y compris l'annonce de consultations qu'il prévoyait tenir avec les Premières Nations afin d'accroître leur accès aux revenus provenant des ressources exploitées sur leurs terres.