Caribou : les Cris et les Innus souhaitent signer un accord à long terme

Cette entente pourrait aussi concerner d'autres domaines, dont au sujet des échanges économiques.
Photo : Gracieuseté de la communauté de Uashat mak Mani-utenam
Les Cris et les Innus souhaitent signer un accord à long terme concernant notamment le partage du caribou migrateur.
Des discussions sur le partage et la protection des bêtes ont eu lieu lors d’une rencontre cette semaine entre les deux nations, dans la communauté de Matimekush-Lac John, près de Schefferville.
La grande cheffe du Grand Conseil des Cris du Québec, Mandy Gull-Masty, rappelle qu’une entente saisonnière a été renouvelée cette année pour que les Innus récoltent un maximum de 300 caribous issus du troupeau de la rivière aux Feuilles, durant leur migration hivernale.
Nous avons donné aux Innus l’accès à une partie de la chasse traditionnelle du caribou sur notre territoire. C’est une entente renouvelable
, explique-t-elle.
Mandy Gull-Masty précise que des représentants de la nation crie sont chargés de préparer une prochaine rencontre afin de mettre en œuvre un futur accord, qui permettrait de pérenniser cette entente.
Cette rencontre avait pour but de discuter d’une mise en œuvre de l’accord, mais aussi [de] développer de nouvelles relations concernant d’autres domaines. Nous avons parlé de culture, de langue, de l’histoire de nos deux communautés et de relations entre nos aînés et nos jeunes. Il y a des opportunités de développement économique [commun]. C’était une discussion très intéressante
, ajoute la grande cheffe.
« Nous cherchons à améliorer et élargir nos relations avec toutes les nations qui sont à proximité du territoire d’Eeyou Istchee et, espérons-le, même au-delà. »
Le chef de la communauté innue de Uashat mak Mani-utenam, Mike Mckenzie, indique qu’il espère que d’autres réunions auront lieu pour continuer le travail entamé.
Je ressens une immense fierté à constater le dialogue de nation à nation qui se bâtit entre Cris et Innus. Ce type de dialogue est non seulement un symbole de l’autonomie et de la souveraineté de nos peuples, c’est aussi la meilleure façon de gérer notre territoire et ses ressources selon nos valeurs et nos traditions. Nous sommes reconnaissants aux Cris pour leur ouverture et leur collaboration. Unis, nous pourrons aller plus loin pour la protection de nos droits et de nos cultures
, déclare-t-il par écrit.
Du côté du chef de la communauté innue de Matimekush-Lac John, Réal McKenzie, il affirme que la prochaine rencontre pourrait avoir lieu dans six mois.