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Énergie NB veut éliminer 150 postes grâce à des retraites anticipées

Énergie NB a demandé l’autorisation d’augmenter les tarifs d’électricité de 8,9 %.

Une femme et deux hommes assis en comité parlementaire.

Lori Clark, la présidente-directrice générale par intérim d’Énergie NB, devant le comité des comptes publics de l’Assemblée législative le 26 janvier 2023 à Fredericton.

Photo : Assemblée législative du Nouveau-Brunswick / legnb.ca

Radio-Canada

Pour faire des économies, le distributeur d’électricité au Nouveau-Brunswick, Énergie NB, offre de mettre à la retraite jusqu’à 150 de ses employés âgés d’au moins 58 ans.

La société d’État, dont la dette s’élève à environ 5 milliards de dollars, affirme que c’est une manière d'économiser de l'argent.

Le programme de mise à la retraite anticipée coûtera environ 17 millions de dollars, a affirmé Darren Murphy, le chef des finances et vice-président principal des services d'entreprise, devant le comité des comptes publics de l’Assemblée législative, jeudi.

Nous nous attendons à des économies récurrentes d’environ 16 millions de dollars annuellement, a-t-il ajouté.

Questionnés jeudi par le député libéral et membre du comité Keith Chiasson, les hauts dirigeants d’Énergie NB ont expliqué qu’un employé admissible à une retraite anticipée devait avoir au moins 58 ans et ne pouvait être réembauché.

Les gestionnaires examinent les demandes et prennent la décision de les laisser partir ou pas, a précisé Darren Murphy. Un des critères est qu’ils ne seront pas remplacés ou, s’ils le sont, un autre poste équivalent devra être éliminé ailleurs dans l’organisation.

Le départ d’un employé pour une retraite anticipée ne peut pas avoir d’impact sur la sécurité, la fiabilité et le service aux clients, a affirmé Lori Clark, la présidente-directrice générale par intérim d’Énergie NB, qui témoignait aussi devant les élus.

Lori Clark assise à l'Assemblée législative.

Lori Clark, la présidente-directrice générale par intérim d’Énergie NB, devant le comité des comptes publics, jeudi à Fredericton

Photo : Assemblée législative du Nouveau-Brunswick / legnb.ca

La pdg Lori Clark n’a pas spécifié si les mises à la retraite concerneraient des gestionnaires ou des monteurs de lignes, par exemple.

Les travailleurs qualifiés sont difficiles à trouver maintenant, a-t-elle cependant mentionné. Il va y avoir des défis pour trouver la main-d'œuvre qualifiée pour les services publics. Par conséquent, nous ne voulions pas nous mettre dans une situation où nous allions manquer de ressources humaines.

Faire les choses à l’envers

Ces derniers mois, Énergie NB a demandé l’autorisation d’augmenter les tarifs d’électricité de 8,9 % pour les clients résidentiels et commerciaux. La Commission de l’énergie et des services publics du Nouveau-Brunswick décidera d’accepter ou de refuser la hausse.

Le député Keith Chiasson affirme que, malgré les bonnes intentions exprimées par les hauts dirigeants, Énergie NB fait les choses à l’envers. Il y a eu un gros manque de transparence, a dit l’homme politique dans une entrevue, vendredi.

Le programme de mise à la retraite anticipée chez Énergie NB n'est pas mauvais, dit-il, mais il ne semble pas certain que ce sera rondement mené. C'est-tu 150 monteurs de lignes ou c'est des cadres supérieurs? C'est ça qu'on ne sait pas exactement, a-t-il mentionné.

Assis sur un banc de l'Assemblée législative, un politicien fait des gestes en posant une question.

Le député de Tracadie-Sheila, Keith Chiasson, questionne les hauts dirigeants d'Énergie NB, jeudi à Fredericton.

Photo : Assemblée législative du Nouveau-Brunswick / legnb.ca

Au lieu d'annoncer le travail qu'ils allaient faire pour essayer de trouver des économies à l'intérieur de leur budget, ils ont tout de suite fait la demande à la Commission pour augmenter les tarifs d'électricité de 8,9 %. Ils auraient dû faire ce travail-là avant, a-t-il déclaré.

Ils ont annoncé l'augmentation de 8,9 %. La population a réagi. Après ça, ils se tournent de bord pour dire : regardez, nous aussi, on fait des efforts. Voici ce qu'on fait : on embauche une firme pour essayer de trouver des économies, on va offrir des indemnités de retraite. Ça, ça aurait dû être fait avant même l'annonce d'augmenter les tarifs d'électricité, dit Keith Chiasson.

Mike Holland devant l'édifice de l'Assemblée législative.

Le ministre des Ressources naturelles et du Développement de l’énergie, Mike Holland, en 2022

Photo : Radio-Canada / Jacques Poitras

L’élimination de certains postes chez Énergie NB est une chose encourageante à voir, a affirmé vendredi dans une entrevue par téléphone le ministre des Ressources naturelles et du Développement de l’énergie du Nouveau-Brunswick, Mike Holland. On doit tous justifier notre poste, notre salaire, a-t-il déclaré.

Le député Keith Chiasson a suggéré vendredi de réunir des élus des trois partis représentés à l’Assemblée législative pour suivre à la trace les efforts qu’accomplit Énergie NB afin d'assainir ses finances, ainsi que pour responsabiliser la société d’État et veiller à ce qu’elle s’enligne sur le bon chemin.

Le ministre Mike Holland affirme que c’est prématuré, mais qu’il s’agit d’une idée à explorer si Énergie NB ne réagit pas adéquatement.

Le ministre demande au fournisseur d’électricité d’être créatif dans ses mesures pour sabrer dans ses dépenses et réduire sa dette.

Néanmoins, le gouvernement n’a pas l’intention de s’opposer à une augmentation de la facture d’électricité des clients résidentiels. Vendredi, Mike Holland a réitéré la position qu’il avait exprimée il y a plusieurs mois : la Commission de l’énergie et des services publics tranchera quant à savoir s’il y aura une hausse des tarifs ou non, et le gouvernement acceptera la décision.

Il invoque l’indépendance de la commission, composée de cinq membres – des avocats et au moins deux anciens gestionnaires de l’industrie pétrolière (Nouvelle fenêtre). Le gouvernement n’a pas à se mêler de ce processus, a dit Mike Holland, vendredi.

Le député libéral Keith Chiasson observe que la dette d’environ 5 milliards d’Énergie NB ne s’est pas créée en un jour et que la société d’État a déjà eu beaucoup d’occasions de réagir. Les dirigeants passent, mais les choses semblent se répéter, dit celui qui représente Tracadie-Sheila depuis 2018 à l’Assemblée législative.

J'ai l'impression que c'est les mêmes arguments qu'on entend depuis les cinq dernières années. Les intentions sont bonnes, ils sont positifs. Ils essaient de montrer qu'ils sont prêts à faire le travail, mais au bout du compte, le résultat est pareil. On lance des belles paroles en l'air, mais on n'obtient pas les résultats attendus, a-t-il déclaré.

Avec des informations d’Alix Villeneuve

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