Est-ce que les bébés ont plus de difficulté à dormir qu’avant?

Un bébé dort paisiblement (Photo d'archives).
Photo : getty images/istockphoto / LeManna
Si vous êtes un parent et remarquez que votre bébé dort moins bien ces temps-ci, cela pourrait s'expliquer entre autres par les bouleversements de la pandémie, ou encore par le fait que les familles soient moins informées qu'avant sur le rythme de sommeil de leurs enfants. Ces hypothèses sont mises de l'avant par une infirmière clinicienne, Audrey Ndjavé, qui a quitté le réseau de la santé pour fonder son propre centre périnatal à Sherbrooke.
La fondatrice de Happy Mum and Baby soutient que statistiquement, les bébés ne dorment pas moins bien qu'avant la pandémie. Ce qui change, selon elle, c'est plutôt l'accès aux services de santé, qui a diminué.
Avant, on allait chez le médecin, on allait chez le pédiatre, et il prenait le temps avec nous [pour nous dire] : "Regarde, ton bébé ne dort pas, il se passe ça et essaie de faire ça comme ça". Aujourd'hui, il n'y a plus ça
, met-elle de l'avant.
« Est-ce que j'ai de plus en plus de bébés qui ne font pas leurs nuits ou est-ce que j'ai de plus en plus de parents qui sont seuls, qui sont isolés et qui n'ont pas accès à des ressources en santé? »
Selon elle, l'endormissement de l'enfant a aussi changé avec la pandémie. Par exemple, les enfants qui ont été plus isolés n'ont pas appris à s'endormir de façon autonome à la garderie.
Combattre la désinformation sur le sommeil
Audrey Ndjavé estime avoir entre 1500 et 2000 patients par an. L'ancienne infirmière-clinicienne du CHUS offre des ateliers gratuits deux fois par mois aux parents dont les enfants ont des problèmes de sommeil. Sur les réseaux sociaux, elle est d'ailleurs suivie par près de 300 000 personnes.
Le premier objectif de sa plateforme est de bien informer les parents sur le comportement de leur bébé, entre autres sur tout ce qui touche le sommeil.
Ça fait une dizaine d'années où on a des familles qui arrivent [à l'hôpital] et qui nous disent : "Bien, j'ai lu ça sur Internet et il y a une dame sur Internet qui disait ça". Mais sur Internet, il n'y a pas de professionnels de santé
, expose Audrey Ndjavé.
Des ateliers en demande à Sherbrooke
Sara Turcotte, une maman qui a participé à un atelier ce vendredi, se réjouit de pouvoir apprendre de cette manière. Elle raconte que son enfant dort moins bien une nuit sur deux.
C'est sûr qu'on a un entourage, mais venir voir des professionnels, ça reste quand même une très bonne chose
, renchérit la maman.
« On n'a pas de professionnel [de la santé]. Ça fait qu'on est juste un peu laissés à nous-mêmes pour les stades de croissance et de questionnement. »
Audrey Ndjavé suggère aux parents de se faire confiance comme parents, ainsi que d'aller chercher de l'aide auprès des professionnels de la santé si un problème persiste. Les experts peuvent ainsi aider les familles à comprendre les causes des troubles de sommeil de leur enfant.
Elle ajoute toutefois que la demande est tellement forte pour les consultations qu'elle offre qu'elle ne peut parfois pas offrir le service à tous ceux qui le souhaitent, faute de temps.
Avec les informations de Jean Arel