Des cours de cuisine comme outil de décolonisation

Mardi dernier, Jodi Robson et sa fille ont enseigné comment préparer un mets traditionnel métis : la soupe de boulettes.
Photo : Jodi Robson
Jodi Robson, une boulangère crie et nakoda de la Première Nation Okanese, en Saskatchewan, utilise ses connaissances de la nourriture traditionnelle pour créer des liens entre Autochtones et non-Autochtones à Regina.
En collaboration avec l’organisme Reconciliation YQR et la Bibliothèque publique de Regina, elle offre des cours de cuisine en ligne dans le cadre de la série Decolonize YQR.
Ça permet de bâtir des ponts entre les Autochtones qui vivent dans la communauté et les non-Autochtones
, explique la boulangère.
« Il y a tellement d’idées fausses et de préjugés qui ne sont pas vrais. J'aimerais pouvoir les effacer, faire en sorte que les connaissances puissent être partagées et qu’on puisse bâtir une compréhension qui n’existe pas en ce moment. »
Mardi dernier, le cours virtuel de cuisine de Jodi Robson lui a permis de présenter un mets traditionnel métis : la soupe de boulettes.
Pour Jodi Robson, il est important que sa recette soit aussi près que possible de celle cuisinée traditionnellement.
Je n’aime pas y ajouter des épices parce que ce ne serait plus la nourriture réconfortante que je connais
, explique-t-elle.
Elle se rappelle d'ailleurs que sa grand-mère en servait à ses invités lors du jour de l’An. Ce mets était pour eux une façon de se réchauffer par les journées froides d’hiver.
Cette soupe offre l’occasion de se rencontrer pendant les durs mois de la saison froide, de se rendre visite et d'accueillir la nouvelle année de façon positive
, ajoute Jodi Robson.
Les participants à l’atelier avaient reçu à l’avance une liste des ingrédients pour les aider à suivre les étapes lors de la préparation.
Tout en cuisinant la soupe, Jodi Robson leur a raconté des histoires entourant ce mets et a accueilli les questions des participants
Je pense que de tels événements sont importants parce qu’ils donnent la chance de poser des questions dans un environnement où les gens se sentent à l’aise. Ils ne seront pas jugés, il n’y a pas de questions stupides, personne ne sera bouleversé
, dit l’animatrice.
Et même s’il s'agit d’un sujet vraiment difficile pour les Autochtones, ça va. Je vais répondre à la question du mieux de mes connaissances.
Pour Jodi Robson, ces événements permettent aussi de bâtir des communautés.
Certaines personnes s’inscrivent à tous les ateliers et ça donne l’impression qu’on bâtit une famille virtuelle
, ajoute-t-elle en précisant que de nombreux participants ne sont pas Autochtones.
Pour la coordonnatrice des événements à la Bibliothèque publique de Regina, Courtney Bates-Hardey, ces ateliers sont une réelle occasion de participer à la réconciliation avec les peuples autochtones et d’en apprendre davantage sur les gestes qu’on peut poser
.
Les ateliers varient de mois en mois, mais ils portent tous sur la nourriture, l’histoire et des événements culturels.
Le mois prochain, l’aîné Harry Francis parlera de ce que cela signifiait de grandir dans une réserve dans les années 1950 et 1960. Il expliquera également en quoi consiste son rôle de leader et de guérisseur.
Avec les informations de Jennifer Francis