•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Le froid extrême au Nunavik n’a rien de surprenant pour les résidents

Des maisons colorées devant la rivière en janvier 2023.

La rivière Koksoak, à Kuujjuaq, n'est toujours pas complètement gelée et génère une épaisse vapeur.

Photo : Radio-Canada / Félix Lebel

Environnement Canada a émis une alerte de froid extrême pour le nord du Nunavik, alors que le refroidissement éolien atteint -52 à certains endroits. La masse d'air arctique restera en place au moins jusqu’à dimanche.

Le phénomène n’est toutefois pas hors du commun, selon Environnement Canada, qui recense de tels épisodes plusieurs fois par hiver.

C’est le bon temps pour ça, surtout quand la baie est gelée et que l’air arctique peut bien rentrer sur la pointe du Nunavik. Mais trois nuits de suite, c’est un peu plus rare. Ça arrive deux à trois fois par hiver, explique un météorologue d’Environnement Canada, Dominic Martel.

Un inukshuk devant des maisons enneigées en janvier 2023.

Les résidents de Kuujjuaq se sont levés vendredi matin avec un refroidissement éolien de -47.

Photo : Radio-Canada / Félix Lebel

Malgré l’avertissement de froid extrême, la vie suit son cours dans la région. Les écoles de la Commission scolaire Kativik Ilisarniliriniq ne sont pas fermées et les résidents poursuivent leurs activités quotidiennes. Un signe de l’habitude qu’ont les communautés du Nunavik face au froid.

Il faut bien comprendre que ''froid extrême'' peut être sujet à interprétation, puisque plusieurs jeunes au Nunavik sortent jouer à -50 degrés [Celsius], -60 avec le facteur vent. Tandis qu'une personne comme moi pourrait considérer que rester à l'intérieur est préférable, explique Gabriel Gagnon, chargé de relations publiques de la commission scolaire.

Selon ce dernier, il est possible que la météo force la fermeture d’une école, mais surtout lors des épisodes de grands vents, qui provoquent des blizzards.

Les décisions sont prises au cas par cas, selon le contexte dans chaque village. Si les écoles du Nunavik devaient fermer lorsqu'une température de -35 [degrés Celsius] est atteinte, il y aurait fermeture durant toute la période hivernale, ajoute Gabriel Gagnon.

Un autobus de la Commission scolaire Kativik vient chercher les élèves de l'école secondaire inuite Asimautaq de Kuujjuarapik à la fin de leurs cours (mars 2018).

Il est toutefois possible qu'un froid extrême pousse l'administration scolaire à faire la récréation à l'intérieur. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Matisse Harvey

Vivre au quotidien avec le froid a aussi poussé Environnement Canada à graduer le seuil de température ou de refroidissement éolien qui justifie la publication d’une alerte météorologique. Dans le Nunavik, ce seuil est établi à -52, alors qu'il est de -38 dans le sud du Québec.

Si l’on avait le même critère de refroidissement, on passerait tout l’hiver avec un avertissement de froid extrême au nord. Ça n’aurait plus aucune valeur d’envoyer cette alerte. On en aurait jusqu’au mois de mars, ajoute le météorologue Dominic Martel.

C’est toutefois dans certaines régions des Territoires du Nord-Ouest, de l’île de Baffin ainsi que dans le nord et l’ouest du Nunavut que la limite est la plus élevée. Un avertissement de froid est émis lorsque les températures ou le refroidissement éolien y chutent à -55 pendant au moins deux heures.

Des jeunes dans un terrain de jeu enneigé.

Comme ici à Grise Fiord, au Nunavut, les jeunes ne s'empêchent pas de profiter de l'extérieur malgré le froid. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Matisse Harvey

Le département de l’éducation de la communauté de Sanirajak, au Nunavut, a par ailleurs modifié ses critères qui justifient la fermeture des écoles. Il faudra dorénavant que le refroidissement éolien atteigne -60 avant de forcer les élèves à rester à la maison. Le froid extrême est trop commun pour empêcher les élèves de fréquenter l’école, selon les autorités.

Lorsque nous fermons l’école en raison du froid extrême, les parents nous disent que leurs enfants se fâchent. Ils voudraient plutôt être à l’école, alors nous avons décidé de la modifier, a expliqué le président du département de l’éducation, Solomon Nasook dans une récente entrevue à CBC/Radio-Canada.

Une carte situant Sanirajak au Nunavut.

Sanirajak est une communauté d’environ 900 habitants située dans la région de Qikiqtaluuk.

Photo : Radio-Canada

Environnement Canada rappelle toutefois les dangers d’être mal protégé lors de ces épisodes de froid. Il est important de bien se couvrir, car les engelures surviennent en quelques minutes sur de la peau exposée.

Avec des informations de Karen Pikuyak

Vos commentaires

Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette. Bonne discussion !

En cours de chargement...