L’éclosion de coqueluche en Alberta était prévisible, selon AHS

Jeudi, Services de santé Alberta a annoncé une nouvelle éclosion de coqueluche dans le sud de la province. Au total, 16 personnes atteintes de coqueluche ont été recensées, dont trois ont dû être hospitalisées.
Photo : Radio-Canada
Services de santé Alberta (AHS) a annoncé une éclosion de coqueluche dans le sud de la province, jeudi. Selon l'agence, le retour de cette maladie n'est pas surprenant, car elle revient régulièrement.
L’Alberta fait face à des éclosions de coqueluche tous les trois à cinq ans, explique Vivien Suttorp, médecin hygiéniste en chef de la région du sud. Une éclosion devait arriver.
En 2017, lors de la dernière éclosion importante, 457 cas ont été déclarés. Selon Vivien Suttorp, il est toutefois difficile de prévoir si la province pourrait avoir autant de cas cette année. Ce que nous constatons habituellement, c'est une transmission continue dans les communautés non immunisées
, précise-t-elle.
Elle rappelle que la vaccination, accompagnée d'autres mesures, est la meilleure méthode pour se protéger et limiter la propagation de la coqueluche.
C'est un cycle, il vient, il part
, renchérit Nimâ Machouf, épidémiologiste. Selon elle, plusieurs raisons peuvent expliquer cette recrudescence, notamment des changements au niveau du vaccin, du calendrier vaccinal utilisé, des taux de vaccination ou encore des doses de rappel qui n’ont pas été reçues.
Santé Canada recommande trois vaccins qu'on reçoit dans la première année de vie et par la suite juste au début de l’école, vers 4, 5 ans, deux autres doses et à l’adolescence également
, ajoute-t-elle.
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Baisse de la vaccination
Selon la Dre Vivien Suttorp, il y a une diminution de l'immunisation chez les enfants depuis quelques années.
Dans la région du sud, en 2008, plus de 80 % des enfants avaient reçu quatre doses du vaccin avant l’âge de 2 ans, alors qu’en 2021, ce pourcentage était de 23 %, indique-t-elle.
« Les taux de vaccination contre la coqueluche sont en baisse [et] ils le sont aussi pour d'autres maladies évitables par la vaccination [...] Cela nous fait courir le risque d'avoir des épidémies de maladies évitables par la vaccination. »
Si le taux de vaccination diminue, c'est certainement un facteur de risque d’augmentation des éclosions [...], mais il faut vraiment analyser les données pour voir si cette recrudescence est attribuable à une baisse du taux de vaccination ou pas
, ajoute Nimâ Machouf.
Selon Vivien Suttorp, certaines personnes ne se font pas vacciner parce qu’elles croient que ce n’est pas nécessaire. D'autres ne font pas confiance aux vaccins en raison de la désinformation sur les réseaux sociaux et Internet, d'autres encore en raison du manque d’accès.
Vivien Suttorp note également d’autres façons de prévenir la coqueluche comme l’importance de vacciner les femmes enceintes. Un des éléments clés pour prévenir la maladie est de sensibiliser la population à la maladie, et comment bien la traiter, ajoute-t-elle.
Si l’antibiotique est donné trop tard dans le développement de la [coqueluche], il ne changera pas l'évolution de la maladie pour le patient. Le traitement précoce est donc important, surtout pour les personnes les plus à risque ou autour des petits bébés
, note-t-elle.