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Les survivants ont besoin de services de santé mentale pendant les fouilles de pensionnats

James Cutfeet accorde une entrevue.

James Cutfeet dirige un organisme qui se consacre à la recherche d'enfants disparus alors qu'ils fréquentaient les pensionnats pour Autochtones. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Martine Laberge

Radio-Canada

Alors que des recherches de potentielles sépultures avancent dans le Nord-Ouest de l’Ontario, plusieurs intervenants réclament des services de santé mentale pour les survivants qui y participent.

Le directeur des opérations d'un organisme qui se consacre à la recherche d'enfants disparus alors qu'ils fréquentaient les pensionnats pour Autochtones réclame davantage de soutien en santé mentale pour les survivants de ces établissements.

James Cutfeet, de l'organisme Bringing Our Children Home, affirme que des événements comme la récente découverte de 171 sépultures potentielles par la Première Nation Wauzhushk Onigum à l'ancien pensionnat St. Mary de Kenora peuvent traumatiser les survivants.

  • Ligne bilingue d'appui pour les survivants des pensionnats pour Autochtones : 1 866 925-4419

Ma préoccupation concerne les survivants, les familles et les communautés en général, comment ils seront affectés, dit M. Cutfeet. Il y a beaucoup de traumatismes sévères qui ressurgiront en eux.

Ils auront besoin [...] du soutien des services de santé mentale, ainsi que des programmes basés sur le savoir traditionnel, ajoute-t-il. J'espère que les communautés sont organisées de manière à ce que tous ces services, les programmes de santé mentale et de bien-être, soient reliés entre eux pour assurer le bien de ceux qui seront touchés.

L'initiative Bringing Our Children Home est axée sur la recherche d'enfants disparus ayant fréquenté le pensionnat pour Autochtones de Pelican Lake, qui était situé à Sioux Lookout.

L'initiative est dirigée par la Première Nation du Lac Seul, mais plus de 30 autres Premières Nations y participent également. Bringing Our Children Home a signé un protocole d'entente avec les gouvernements provincial et fédéral en octobre.

Selon M. Cutfeet, le cheminement de guérison des survivants des pensionnats peut être mis en péril lorsque de nouvelles découvertes sont annoncées, comme les anomalies découvertes au début du mois à l'ancien pensionnat St. Mary à Kenora, lors d'une fouille des lieux à l'aide d'un géoradar.

La nation Wauzhushk Onigum a qualifié ces anomalies de sépultures potentielles et a déclaré qu'une enquête plus approfondie serait menée sur le site.

Un homme montre des maisons situées près d'une baie.

Le chef Chris Skead affirme que les services de santé mentale étaient nécessaires après les découvertes à l'ancien pensionnat St. Mary's. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Marie-Laure Josselin

Après l'annonce des découvertes par la Première Nation, le chef de Wauzhushk Onigum, Chris Skead, a déclaré qu'un soutien était offert à toute personne traumatisée par la nouvelle, et a appelé les gouvernements fédéral et provincial à financer la poursuite de ce travail.

Nous avons besoin de ce financement, nous avons besoin de cette responsabilité, et nous avons besoin de ces engagements du Canada et de la province, a déclaré M. Skead. Je profite de cette occasion pour affirmer qu'ils vont faire ce qu'ils ont dit qu'ils allaient faire, a-t-il renchéri. Et ça, pour moi, c'est la vraie réconciliation.

Bringing Our Children Home est en train d'interviewer les survivants de Pelican Lake, relate M. Cutfeet.

C'est un processus volontaire, a-t-il dit. Les histoires que nous entendrons nous donneront une idée de l'endroit où se trouvent les sépultures non marquées, où des enfants potentiellement disparus ont été enterrés.

Une recherche au sol du site commencera probablement à la fin de l'été, indique le directeur.

Le Canada a essayé de tuer les peuples autochtones, en particulier les enfants, en les déplaçant de force, dit M. Cutfeet. C'est l'histoire du Canada, et personne ne peut le nier.

Surtout les survivants qui en ont parlé et ont dit : "Oui, j'ai souffert au pensionnat, aux mains des personnes qui étaient censées s'occuper de moi". Et j'ai entendu ces histoires et parfois ça me met KO et je dois juste récupérer, puis dormir pendant quelques jours.

Je ne peux pas comprendre la douleur et le traumatisme que ces survivants revivent pour transmettre leurs histoires.

D'après les informations de Kris Ketonen, de CBC News

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