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Aider les hommes autochtones à guérir de leurs traumatismes et sortir de la violence

Jonathan Miekle.

Jonathan Miekle est le fondateur et directeur général de Strength in the Circle, dans la Nation crie de Norway House.

Photo : Radio-Canada / Randall McKenzie

Radio-Canada

Des Autochtones membres d’un cercle de soutien dans la Nation crie de Norway House, dans le nord du Manitoba, ont passé la semaine à Winnipeg pour s’initier à des techniques de gestion de crise et améliorer leurs compétences en emploi. Ils veulent être mieux outillés pour aider les hommes de leur communauté à guérir de leurs nombreux traumatismes.

Les membres du cercle de soutien Strenght in the Circle sont conscients que ces traumatismes génèrent des comportements violents et destructeurs.

La violence et la drogue sont devenues hors de contrôle dans sa Première Nation, explique un des membres du groupe, Leon Colon. Mais nous pouvons tendre la main et parler avec les hommes aux prises avec ces traumatismes, dit-il.

Leon Colon en entrevue avec un journaliste à Winnipeg, fin janvier 2023.

Leon Colon dit que la violence est hors de contrôle dans sa Première Nation.

Photo : Radio-Canada / Randall McKenzie

J’ai moi-même été sur cette voie et ce n’est pas la façon de faire, ajoute Leon Colon. On se retrouve dans des situations difficiles et je ne veux pas que cela se produise pour les jeunes chez nous.

Le programme du cercle de soutien a été mis sur pied par Jonathan Miekle, qui en est le directeur général.

Jonathan Miekle a grandi à Norway House. Il a été aux prises avec la dépendance et a connu l’anxiété et la dépression. Il a mis sur pied Strength in the Circle après un incident qui a changé sa vie.

Alors qu'il était dans un autobus avec un ami, un homme armé d’un couteau a voulu le provoquer.

Il s’en est pris à quelqu’un d’autre. Je suis allé vers lui, je l’ai désarmé et maintenu, mais j’ai été poignardé, raconte-t-il.

Il dit avoir vu un appel à l’aide dans cette violence.

« Tout ce que je voyais, c’était ce que j’avais en commun avec lui. C’était un Autochtone, c’était un homme, il était jeune, il avait des comportements violents et des enjeux liés à sa consommation. »

— Une citation de  Jonathan Miekle, directeur général, Strength in the Circle

Jonathan Miekle et cet homme sont devenus des amis. Et c’est ainsi que Strenght in the Circle est né, avec au départ des hommes qui voulaient s’entraider.

Strenght in the Circle est une forme de réponse aux traumatismes non réglés présents dans les communautés autochtones, des traumatismes que vivent des personnes, mais aussi des communautés entières, et qui sont le résultat de l’histoire et de pratiques discriminatoires.

Vue aérienne de Norway House en été.

La Première Nation de Norway House est située au nord du lac Winnipeg, sur les rives des lacs Playgreen et Little Playgreen.

Photo : Page Facebook Norway House

Jonathan Miekle explique que le groupe se penche en particulier sur l’impact du système des pensionnats pour Autochtones, alors que les dépendances, la criminalité, le taux d’emprisonnement et les morts prématurées sont des symptômes de ces traumatismes.

Hanson McKay participe à la mission du cercle de soutien à Winnipeg. Tout au long de la semaine, il assiste à des ateliers, fait du bénévolat et prend part à des patrouilles de rues.

Johnny [Miekle] m’a demandé si j’étais intéressé par cette formation, dit-il. Il cherchait aussi d’autres personnes qui pourraient y participer, alors j’ai aussi recruté des gens qui avaient le genre d’intérêt que j’ai.

Il dit que le cercle de soutien se concentre avant tout sur les jeunes de Norway House.

Hanson McKay en entrevue avec un journaliste, à Winnipeg, fin janvier 2023.

Hanson McKay dit que ce qu'il a appris au cours de la semaine l'aidera à intervenir auprès des membres de sa communauté qui souffrent de traumatismes et luttent contre les dépendances.

Photo : Radio-Canada / Randall McKenzie

J’ai beaucoup appris dans la formation, sur comment entrer en relation avec des gens d’une manière positive, dit-il. Nous suivons une formation sur la prévention du suicide, ce qui est très utile pour nous, parce qu’il y a plein de choses que nous ne savions pas et que nous savons maintenant.

Jonathan Miekle espère qu’en identifiant leurs traumatismes et en y faisant face, ces hommes reviendront dans leur communauté outillés pour aider les autres.

Pour nous rendre là où nous voulons être, nous devons bâtir nos appuis de toutes les façons possibles, pour que cela soit au cœur de toutes nos politiques et dans la manière dont nous gérons toutes nos activités, explique-t-il.

Pour moi, c’est ce qui va nous permettre d’en arriver à cette guérison collective, conclut-il.

Avec les informations de Nathan Liewicki

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