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La pénurie de personnel de protection de l’enfance empêche des visites familiales

Un enfant triste dans l'entrée d'une maison.

Protection de l'enfance en N.-É. : le directeur général du Collège des travailleurs sociaux, Alec Stratford, croit que le gouvernement doit augmenter l'aide au revenu.

Photo : iStock

Radio-Canada

Une pénurie de personnel de protection de l'enfance empêche certains parents qui ont perdu la garde de leurs enfants de les voir lors de visites supervisées.

Le directeur général du Collège des travailleurs sociaux de la Nouvelle-Écosse, Alec Stratford, affirme que dans certains cas les visites n'ont pas eu lieu depuis avant Noël.

Il précise que ces visites se tiennent généralement deux fois par semaine, mais qu'elles doivent souvent être annulées parce qu’il manque d'agents pour superviser les enfants et les amener au lieu de rencontre.

Les parents ont des droits sur leurs enfants et les enfants ont des droits sur leurs parents. Quand ces droits sont bafoués, ça nuit à la réunification, dit-il.

Il ajoute que ce n’est pas le seul problème qui crée une crise au sein des services à l'enfance et à la famille.

Il confie que moins de travailleurs sociaux souhaitent travailler dans un domaine considéré par beaucoup comme trop punitif.

Le bien-être à l'enfance n'est pas considéré comme un domaine de travail souhaitable étant donné la quantité d'emplois en travail social qu'il y a dans la province, rapporte-t-il.

La racine du problème

À son avis, le problème date de 2017, lorsque le gouvernement provincial a modifié la Loi sur les services à l'enfance et à la famille pour élargir la définition d'un enfant ayant besoin de services de protection.

À l'époque, certains avaient peur que ça mène à retirer plus souvent les enfants de leur famille, et selon Alec Stratford, ils avaient raison.

La logique derrière ça était que nous pourrions être plus préventifs si nous intervenions plus tôt. Le problème, c'est que ce n'est pas vraiment comme ça que fonctionne la prévention, dit-il.

Alec Stratford est assis dans son bureau.

Alec Stratford, directeur général du Collège des travailleurs sociaux de la Nouvelle-Écosse, dit que les services à l'enfance et à la famille sont en crise en raison de la pénurie de personnel et de l'épuisement professionnel.

Photo : Radio-Canada / David Laughlin

Il veut que la province se concentre davantage sur les raisons pour lesquelles les enfants sont retirés de leur foyer, le manque de nourriture et de vêtements et un logement inadéquat, par exemple.

Il suggère d'augmenter d'abord l'aide au revenu, puis d'introduire un salaire minimum décent.

Lorsque les gens ont ce revenu, dit-il, le désespoir commence à se transformer en espoir.

Alec Stratford souhaite aussi que la loi soit modifiée pour construire un système ancré dans la collaboration, l'autonomisation, et qui veille à ce que chaque famille et chaque enfant puissent atteindre leur plein potentiel.

Recrutement en cours

Le ministère des Services communautaires dit qu’il n’a pas le nombre de visites annulées ou reportées.

La porte-parole Christina Deveau indique que plusieurs raisons peuvent empêcher une visite familiale, pas seulement le manque de personnel.

Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour effectuer les visites prévues, dit-elle. Nous cherchons aussi à utiliser la technologie pour la communication en cas de changement de dernière minute.

Le ministère dit être au courant que les travailleurs sociaux voudraient plus de soutien et travaille à une stratégie d’embauche et de rétention du personnel.

Le ministère embauche aussi des employés de soutien pour travailler dans les bureaux où il y a de graves pénuries de personnel. Des postes qui, selon Christina Deveau, doivent alléger une partie du stress et du fardeau administratif vécus par les travailleurs sociaux.

Avec les informations d'Emma Smith, de CBC

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