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Québec lance un grand chantier pour protéger le français

Jean-François Roberge en point de presse, entouré des ministres Christine Fréchette et Pascale Déry.

Le ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, souhaite prendre de nouvelles mesures, en plus de celles incluses dans la loi 96.

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Radio-Canada

Le gouvernement Legault, qui a réformé la loi 101 lors de la dernière législature, ne s'arrêtera pas là. Le ministre Jean-François Roberge annonce le déploiement d'une nouvelle « offensive » pour stopper le déclin de la langue de Vigneault sur le territoire québécois.

Le député de Chambly avait convié les médias vendredi matin pour présenter le grand chantier qu'il lancera en 2023 dans le but d'inverser la tendance, réitérant l'appel au réveil national qu'il avait lancé avant les Fêtes. Les Québécois, dit-il, sont à la croisée des chemins.

De toute urgence, il faut améliorer la qualité et la maîtrise du français; et de toute urgence, il faut assurer sa vitalité dans toutes les sphères de la société, a lancé le ministre en point de presse.

L'initiative présentée par M. Roberge vendredi prévoit notamment la création d'un groupe d'action pour l'avenir de la langue française. Le comité sera composé d'une demi-douzaine de ministres, qui se réuniront environ aux deux semaines, dans un premier temps, du moins.

M. Roberge pourra ainsi compter sur les services de ses collègues Christine Fréchette, Mathieu Lacombe, Pascale Déry, Bernard Drainville et Martine Biron. Son prédécesseur, Simon Jolin-Barrette, ne fera pas partie du groupe, mais il pourra s'y joindre à l'occasion, a mentionné le ministre.

Mme Fréchette et M. Drainville debout, devant un drapeau du Québec.

La ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, Christine Fréchette, et son collège à l'Éducation, Bernard Drainville, feront partie du groupe d'action du gouvernement Legault pour l'avenir de la langue française au Québec.

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

L'offensive prévoit en outre une démarche de consultation auprès d'experts et de citoyens, ainsi que la création d'un tableau de bord qui permettra de suivre l'évolution de la situation linguistique au Québec.

Le tout devrait déboucher sur un plan d'action qui sera déposé au plus tard à l'automne 2023.

Une campagne publicitaire de grande envergure devrait par ailleurs être lancée dans les prochains mois pour que tout le monde prenne conscience de la situation actuelle de la langue française. Elle s'étalera sur plusieurs années, a spécifié le ministre.

Des indicateurs pour surveiller l'évolution de la situation

Le dernier événement du genre, souligne-t-on en coulisse, remonte aux États généraux présidés par Gérald Larose au début des années 2000. La situation a pourtant empiré depuis.

Pour éviter que la même chose se reproduise, le groupe d'action souhaitera donc se donner de nouveaux indicateurs, a indiqué vendredi le ministre de la Langue française, et ce, au-delà des informations de recensement fournies tous les cinq ans par le fédéral.

L'urgence de la situation commande des mises à jour plus rapides, selon lui. On va, de manière complémentaire, se chercher d'autres indicateurs en fonction du plan, a expliqué M. Roberge. On veut un plan d'action qui est clair, et on veut être capables de mesurer les effets.

Ces indicateurs, qui seront intégrés dans un tableau de bord, permettront au gouvernement de se fixer un échéancier pour chacun des objectifs qui apparaîtront dans son plan d'action, a précisé M. Roberge.

D'entrée de jeu, ce dernier a toutefois exclu la possibilité d'étendre la loi 101 au collégial, jugeant que ce dossier était déjà clos.

Ralentir, arrêter, puis inverser le déclin

L'usage du français décline au Québec, selon les plus récentes données présentées par Statistique Canada. Tous les indicateurs sont en baisse.

Le gouvernement Legault souhaite que sa nouvelle offensive puisse mobiliser la population, afin que celle-ci ne tienne pas l'avenir du français pour acquis. Cette mission de sensibilisation est au cœur des responsabilités ministérielles de Jean-François Roberge, a expliqué le principal intéressé, vendredi.

Le premier ministre m'a confié l'automne dernier un mandat important, [soit] celui de prendre tous les moyens nécessaires pour ralentir, arrêter, puis inverser le déclin de la langue française qu'on voit depuis trop longtemps, a rappelé le ministre.

M. Roberge s'inquiète notamment que seulement 48 % des Montréalais utilisent le français comme langue parlée à la maison. Mais il ne s'agit pas uniquement d'un problème métropolitain, souligne-t-il. Le recul du français est observable dans tous les grands indicateurs et dans toutes les régions, dont l'Outaouais.

« À la grandeur du Québec, les statistiques sont inquiétantes. »

— Une citation de  Jean-François Roberge, ministre de la langue française

Présent lors de l'annonce, le ministre Lacombe s'est aussi inquiété que les jeunes semblent se détourner de la culture d'ici. Selon un rapport publié l'été dernier, le Québec a généré 4,6 milliards d’écoutes de chansons sur les services en ligne en 2021, dont seulement 9 % d’artistes de la province.

Et là-dessus, il y en a beaucoup qui étaient des contenus anglophones, a-t-il relevé. Donc on a beaucoup, beaucoup de travail à faire à ce niveau-là.

Plus tôt cette semaine, François Legault avait confié à Patrice Roy dans une entrevue accordée en exclusivité à Radio-Canada que son gouvernement poserait de nouveaux gestes à saveur linguistique au cours de son mandat, notamment dans le domaine l'immigration.

Un commissaire à la langue française devait être choisi par l'Assemblée nationale dans la foulée de l'adoption de la loi 96, l'an dernier. La nomination a toutefois été repoussée, l'opposition ayant en coulisse manifesté son désaccord sur l'identité du candidat retenu par le gouvernement.

Bannière

La Coalition avenir Québec (CAQ) multiplie les annonces en marge du caucus de présession qu'il a officiellement entamé jeudi à Laval. Bernard Drainville a notamment présenté les sept priorités auxquelles il entend s'attaquer en Éducation.

La CAQ a également fait savoir jeudi soir que le président de son aile jeunesse, Victor Pelletier, se présentera à l'élection complémentaire qui aura lieu bientôt dans la circonscription montréalaise de Saint-Henri–Sainte-Anne, représentée jusqu'au 1er décembre dernier par l'ex-cheffe libérale Dominique Anglade.

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