Protection du littoral : le ministre Steven Myers signe un décret ministériel
Le ministre de l’Environnement, de l’Énergie et de l’Action climatique de l'Île-du-Prince-Édouard, Steven Myers, a signé un décret ministériel portant sur la construction dans les zones tampons de la province.
Photo : Radio-Canada
Le ministre de l’Environnement de l’Île-du-Prince-Édouard, Steven Myers, a signé un décret ministériel qui limite la construction dans les zones tampons de la province, selon un porte-parole de son ministère.
Le gouvernement ne précise pas de quelles restrictions il s’agit. Il dit poursuivre le travail pour formuler un plan de mise en oeuvre. L’ordonnance sera alors rendue publique.
Le ministre Myers a indiqué le 1er décembre qu’il imposerait un moratoire sur la construction côtière jusqu’à ce que son ministère adopte une nouvelle politique afin d’encadrer les propriétaires qui veulent protéger leurs terrains de l’érosion côtière.
Il répondait ainsi aux préoccupations de l’opposition et du public au sujet d’un projet particulier qui comprenait la construction d’une muraille de pierres devant protéger une nouvelle maison à Point Deroche.
Les autorités provinciales ont permis cette construction dans une zone tampon parce qu’il y avait eu auparavant une autre structure protectrice sur les lieux.
Personne au ministère de l’Environnement n’était disponible pour une entrevue au sujet du nouveau décret.
Selon le ministère, les autorités provinciales ont cessé d’accorder des permis de construire dans les zones tampons en décembre, au moment où M. Myers a annoncé ses intentions.
À lire aussi :
Les entrepreneurs autorisés peuvent effectuer des travaux dans une zone tampon sans obtenir un permis pour des projets précis. On ne sait pas si le décret ministériel changera cela.
Lorsqu’il a annoncé le moratoire, Steven Myers a expliqué qu’il ne voulait pas empêcher les propriétaires de protéger leur maison des tempêtes comme Fiona ni de construire un escalier pour descendre sur la plage, par exemple. Le moratoire, a-t-il ajouté, sera imposé à toute nouvelle construction sur la côte en attendant que la politique soit prête.
Les prochaines étapes
Le gouvernement consulte des experts de l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard quant aux meilleures pratiques en matière de protection des côtes.
Nous devons trouver cinq ou sept solutions qui peuvent fonctionner pour nous et nous devons les évaluer
, explique Aitazaz Farooque, doyen associé par intérim de l’École sur le changement climatique et l’adaptation de l’Université.
Selon M. Farooque, les travaux de recherche se dérouleront en deux étapes. La première devrait prendre de quatre à six mois. La seconde, qui consiste à recueillir des données sur les diverses approches, pourrait prendre jusqu’à cinq ans.
Les chercheurs, ajoute-t-il, ont déjà des données préliminaires qui portent à croire à des résultats prometteurs des efforts de construction d’un rivage vivant
à Tea Hill Park et de récifs artificiels à Souris afin de protéger le littoral des vagues.
Plaidoyer pour des mesures plus sévères
Boyd Allen, membre de la Coalition pour la protection des terres de l’Île-du-Prince-Édouard, juge que l’engagement du ministre Myers manque de substance et d’une description précise de ce qu’il proposait en décembre.
Selon M. Allen, le projet de Point Deroche n’est qu’un autre exemple de cas où les autorités provinciales ne respectent pas leurs propres règles.
Il ajoute que toute nouvelle réglementation devrait faire l’objet d'une loi plutôt que d’une politique, comme c’est le cas en Nouvelle-Écosse avec la Loi sur la protection du littoral.
D’après un reportage de Kerry Campbell, de CBC