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Une pénurie de médecins fait mal à une communauté reconnue pour sa croissance

Panorama de la ville côtière.

Bonavista, à Terre-Neuve-et-Labrador.

Photo : Radio-Canada

La Presse canadienne

Une pénurie de médecins menace d'anéantir des années de travail pour faire de la ville terre-neuvienne de Bonavista un exemple de croissance et de développement rural salué à l'échelle internationale, estime le maire de la communauté.

Le maire John Norman a affirmé que plusieurs médecins souhaitaient vivre et travailler dans la municipalité d'environ 3200 personnes. Mais les volumes élevés de patients et les quarts de travail exténuants de 24 heures requis au centre de santé local les ont fait changer d'idée.

L'enseigne indique que le service est ouvert.

La Régie de santé de l’est à Terre-Neuve a installé une enseigne devant l’hôpital de Bonavista qui indique si le service d’urgence est ouvert ou fermé (archives).

Photo : Radio-Canada / Garrett Barry

Malgré de nombreuses réunions et des appels continus, il a déclaré que les responsables de la santé ne bougeraient pas sur les conditions de travail et offriraient aux médecins un contrat qu'ils accepteraient. En attendant, les habitants qui ont besoin d'un accès fiable aux soins de santé déménagent.

C'est presque surréaliste pour un bénévole communautaire comme moi et les dizaines d'autres comme moi dans la région qui ont consacré leur vie pour renforcer et développer cette communauté et cette région. Et maintenant, c'est complètement miné, a soutenu M. Norman en entrevue.

« Je suis bouleversé, complètement bouleversé de voir où nous en sommes. »

— Une citation de  John Norman, maire de Bonavista

Bonavista se trouve à l'extrémité d'une péninsule étroite qui s'avance à l'est du centre de Terre-Neuve. La municipalité est à environ 300 kilomètres de route de Saint-Jean. Comme une grande partie des régions rurales de Terre-Neuve, elle a prospéré grâce à la pêche jusqu'à ce que le gouvernement fédéral interdise la pêche à la morue en 1992.

En 2016, M. Norman a lancé Bonavista Living et Bonavista Creative, deux entreprises visant à restaurer les maisons patrimoniales en état de détérioration de la communauté et à les transformer en biens immobiliers, ou pour les louer comme studios d'artistes, restaurants et vitrines pour les entreprises naissantes.

Un phare sur le bord de la mer.

Le phare de Bonavista, sur la côte est de Terre-Neuve.

Photo : Frédérique Sauvée

La ville est maintenant une destination touristique estivale populaire. Bon nombre des nouvelles entreprises locales appartiennent à des jeunes provenant de partout dans la province et au pays venus s'y installer. Des publications de Maclean's au New York Times ont porté sur le succès unique de Bonavista et son contraste frappant avec le reste des communautés rurales de Terre-Neuve, qui connaissent une dévitalisation.

Le maire Norman a indiqué que la municipalité regarde maintenant les gens partir à la recherche d'un meilleur accès aux soins de santé. Peu de personnes dans la communauté ont un médecin de famille et il n'y a plus de médecins au centre de santé de la ville, qui fait office d'hôpital et de salle d'urgence.

Les communiqués de presse de l'autorité sanitaire de l'est montrent qu'au cours des deux derniers mois, le centre a été complètement fermé pendant 11 jours et demi en raison d'un manque de personnel médical, et pendant 10 jours et demi, seuls les rendez-vous virtuels étaient possibles. L'autre établissement de santé le plus proche est l'hôpital de Clarenville, à environ 115 kilomètres.

Une pénurie généralisée

La Dr Gena Bugden, vice-présidente de la Régie de santé de l’est, a mentionné que le recrutement et les fermetures de salles d'urgence sont un problème dans toute la province. Elle et son équipe prévoient de poursuivre la conversation avec les médecins qui souhaitent travailler à Bonavista, a-t-elle précisé.

Nous offrons des conditions de travail flexibles et celles-ci sont négociées individuellement avec le médecin, a fait valoir Mme Bugden en entrevue, ajoutant que la rémunération est déterminée par les taux négociés par l'association médicale de la province et le gouvernement.

Le port de Bonavista.

Le port de Bonavista

Photo : Radio-Canada / Patrick Butler

Le Dr Kristopher Luscombe, président de l'Association médicale de Terre-Neuve-et-Labrador, a également souligné que les pénuries de médecins sont à l'échelle de la province. Le gouvernement a annoncé en juillet dernier qu'il offrirait plus d'argent aux médecins des salles d'urgence rurales.

Selon le Dr Luscombe, cet effort était un indicateur que la province s'est engagée à améliorer les salaires des médecins des salles d'urgence en milieu rural, bien qu'il reste encore du chemin à parcourir.

Le maire a dit qu'il y a des médecins à Bonavista qui souhaitent y rester, mais ils veulent des contrats flexibles ou une meilleure rémunération pour refléter la charge de travail et les quarts de 24 heures au centre de santé. Les autorités sanitaires signalent qu'il s'agit du troisième centre de santé le plus achalandé de la province, avec plus de 7700 visites à sa salle d'urgence au cours de l'exercice 2019-2020.

Il est plus attrayant pour les médecins de travailler dans les hôpitaux, où les quarts de travail sont plus courts et où ils bénéficient du soutien d'un personnel hospitalier complet pour gérer la charge de travail, avance M. Norman. Un médecin vit à Bonavista, mais il a des contrats temporaires à l'extérieur de la province, a-t-il ajouté.

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