•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Pam Grier et la Blaxploitation à l’honneur à la Cinémathèque

Une femme tenant un fusil à canon scié vise quelqu'un hors cadre dans une scène du film coffy.

Pam Grier joue une infirmière devenue justicière dans le film d'action «Coffy» (1973), de Jack Hill.

Photo :  Capture d’écran - YouTube

Jozef Siroka

À l'occasion des célébrations du Mois de l'histoire des Noirs, la Cinémathèque québécoise présentera en février 15 classiques issus de la Blaxploitation, incluant cinq titres mettant en vedette l’icône du cinéma afro-américain des années 1970 Pam Grier.

Courant cinématographique à la fois revendicateur, kitsch, sexy et violent, la Blaxploitation puise ses racines dans le cinéma de série B hollywoodien, ces productions à petit budget connues pour leurs récits farfelus.

Se déployant dans presque tous les genres – du polar au mélodrame, en passant par le western et l’horreur – les films de la Blaxploitation ont comme point d’ancrage des personnages afro-américains forts et décomplexés, qui parviennent d’une manière ou d’une autre à faire basculer l’ordre établi.

La galerie de portraits figés qui cantonnaient les Noir.e.s à une position servile est déboulonnée au profit d'une esthétique nouvelle de (re)valorisation identitaire, explique la Cinémathèque sur son site Internet (Nouvelle fenêtre).

Les 15 films au programme ont été sélectionnés par Nelly Esméralda Zarfi, une réalisatrice qui travaille également dans les milieux communautaires pour défendre l’égalité femmes-hommes.

Attitude décontractée

Au-delà de ses doléances de nature sociopolitique, la Blaxploitation se caractérise par un traitement ironique et souvent désopilant de sujets brûlants d’actualité, comme le racisme, la pauvreté, la drogue ou la corruption des institutions.

Le profane et le sacré se côtoient d’ailleurs régulièrement dans ces films, à l’instar de Super Fly – projeté le 6 février à la Cinémathèque – dont le héros est un prêtre revendeur de cocaïne.

L’humour pince-sans-rire est une composante essentielle de la Blaxploitation, comme l’a rappelé Pam Grier il y a trois ans au New Yorker : On se devait de s’amuser. On ne peut pas être aussi sérieux dans une culture qui a besoin de rire.

Surtout connue des cinéphiles de la nouvelle génération pour son rôle de Jackie Brown dans le film éponyme de Quentin Tarantino, Pam Grier a d’abord fait sa marque dans les années 1970 en interprétant à l’écran des justicières affranchies et charnelles.

Un type de personnage qu’elle a campé dans quatre des cinq longs métrages que lui consacre la Cinémathèque : Foxy Brown, Coffy, Friday Foster et Sheba, Baby.

Le cinquième, Scream Blacula Scream!, est un film de vampires ayant pour slogan : Le Prince des ténèbres noir tourmente à nouveau la Terre. Il s’agit de la suite de Blacula, qui a lancé le phénomène de la Blaxploitation d’horreur, avec des films aux titres évocateurs comme Blackenstein, Dr. Black and Mr. White ou Tales from the Hood.

Enfin, parmi les autres films notables au programme de la Cinémathèque, notons Shaft, probablement l'œuvre la plus emblématique de la Blaxploitation, avec Richard Roundtree dans la peau d’un détective privé aussi cool que la bande originale d’Isaac Hayes.

Le cycle Les années Blaxploitation (Nouvelle fenêtre) sera présenté à la Cinémathèque québécoise du 31 janvier au 20 février. Tous les films seront projetés en version originale anglaise, et quatre d’entre eux – Coffy, Shaft, Ganja & Hess et Mandingo – seront dotés de sous-titres en français.

Vos commentaires

Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette. Bonne discussion !

En cours de chargement...