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Danielle Smith tend la main à Ottawa sur le projet loi sur la « transition équitable »

Danielle Smith.

Danielle Smith veut discuter du projet de loi fédéral qui soulève l'ire d'Albertains. (Photo d'archives).

Photo : La Presse canadienne / Jason Franson

La première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, propose ainsi de rencontrer le premier ministre fédéral Justin Trudeau pour discuter du projet de loi sur la transition énergétique équitable, qui suscite une levée de boucliers en Alberta en raison de ce que certains qualifient de possibles conséquences dévastatrices sur les emplois.

Dans une lettre (Nouvelle fenêtre) (en anglais) rendue publique jeudi, la première ministre albertaine demande à rencontrer le premier ministre fédéral en février en vue de s'entendre sur le projet de loi sur la transition équitable que prépare Ottawa.

Pour lutter contre le réchauffement climatique, le gouvernement fédéral veut réduire les émissions du Canada de 42 % d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2005.

Pour ce faire, il entend mettre sur pied un plan pour aider les travailleurs des secteurs énergétiques à faire la transition vers de nouveaux emplois dits verts.

En Alberta, où le secteur énergétique est l'un des fers de lance de l’économie, ce projet suscite des inquiétudes. Selon Danielle Smith, il pourrait coûter jusqu’à 2,7 millions d’emplois aux habitants de sa province.

Il serait prématuré et mal avisé de vouloir signer la fin d'une industrie dynamique et florissante qui a la capacité de réduire les émissions du Canada et du monde grâce à l'innovation technologique et à l'augmentation des exportations de [gaz naturel liquéfié] et d'autres combustibles propres, écrit Danielle Smith dans sa lettre à Justin Trudeau.

La semaine dernière, la cheffe de l’opposition officielle, la néo-démocrate Rachel Notley, y est aussi allée de sa critique, demandant notamment au gouvernement fédéral de renoncer à ce projet de loi.

Favoriser l'emploi et l'exportation

Danielle Smith demande au gouvernement fédéral d'encourager la création d'emplois dans le secteur pétrolier et gazier et souhaite qu'Ottawa soutienne la croissance des exportations de gaz naturel vers l'Europe et l'Asie.

Elle veut également qu’Ottawa renonce à l’appellation Loi sur la transition équitable, à laquelle elle préférerait une Loi sur l'emploi durable.

Danielle Smith demande enfin à ce que l'Alberta fasse également partie de la discussion pour fixer des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre significatifs, [mais] raisonnables, et que Justin Trudeau s'engage à n'imposer aucun objectif à aucune industrie.

La présidente de la Chambre de commerce de Calgary, Deborah Yedlin, accueille favorablement la proposition de Danielle Smith de rencontrer le premier ministre Justin Trudeau.

Entrer en pourparler avec le gouvernement fédéral [à ce sujet] est un pas dans la bonne direction. [...] Ce sera une excellente occasion d'avoir une discussion constructive à ce sujet, croit-elle.

Professeur de sciences politiques au Campus Saint-Jean de l'Université de l'Alberta à Edmonton, Frédéric Boily voit la lettre de Danielle Smith comme une façon d'essayer de se montrer conciliante et de s'éloigner de la logique de confrontation établie avec Ottawa depuis son arrivée au pouvoir.

Le sujet [de l'énergie] est très important pour l’Alberta et risque d’être très présent dans la prochaine campagne électorale prévue au printemps, rappelle-t-il.

Il voit aussi dans cette lettre d’invitation à Justin Trudeau un moyen, pour Danielle Smith, de faire oublier la controverse entourant des courriels qu'un employé de son bureau aurait envoyés aux procureurs de la Couronne au sujet des poursuites sur le blocage de Coutts.

Lori Williams, professeure agrégée d'études politiques à l'Université Mount Royal, trouve pour sa part étrange que Danielle Smith propose à Justin Trudeau de travailler avec elle, alors qu'elle a passé les derniers mois à se battre contre ce qu'elle considère comme l'ingérence inappropriée d'Ottawa dans les affaires albertaines.

Lori Williams note par ailleurs que certaines des demandes de Danielle Smith sont des mesures que le gouvernement fédéral prend déjà, comme investir dans l'hydrogène et le captage du carbone.

Avec les informations de François Joly et Janet French

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