L’automatisation utilisée pour lutter contre la pénurie de main-d’œuvre
L'événement se déroulait à l'hôtel Le Montagnais.
Photo : Radio-Canada / Myriam Gauthier
L’économie du Saguenay-Lac-Saint-Jean devrait bien s’en tirer, malgré le ralentissement économique attendu en 2023. Le plus grand défi des entreprises demeure toutefois la pénurie de main-d’œuvre.
La solution pourrait passer par l’automatisation, selon plusieurs intervenants qui ont participé à un événement de la Chambre de commerce et d’industrie Saguenay-Le Fjord jeudi.
On parle beaucoup d’immigration, ce n'est pas la première solution. L’automatisation est vraiment la première solution à envisager. Il y a toutes sortes d’accompagnement, mais les entreprises ne font souvent pas le pas, parce que c’est complexe
, a indiqué Sandra Rossignol, présidente-directrice générale de la Chambre de commerce et d'industrie Saguenay-Le Fjord (CCISF).
L’entreprise Les Produits Gilbert, basée à Roberval, a intégré des robots dans son équipe. Elle produit elle-même des équipements automatisés.
Il y a un nouveau robot-soudeur qui va souder toutes nos pièces géantes. [...] Dans le fond, le robot va marcher sur trois quarts de travail, puis c’est difficile, trouver trois soudeurs, aujourd’hui, ça ne se trouve pas. [...] La plupart des équipements, je dirais, 99 % des équipements qu’on vend, nos clients vont enlever un quart de travail. Dans le fond, ça règle leur problème aussi de pénurie de main-d’œuvre
, a expliqué le président de l’entreprise, Sylvain Gilbert.
D’ici dix ans au Québec, 20 % des travailleurs prendront leur retraite.
Ralentissement économique
Un ralentissement économique, plutôt qu’une récession, devrait frapper le Québec en 2023, selon l’économiste en chef de la Banque de développement du Canada (BDC), Pierre Cléroux.
L’économie ralentit, plus dans certains secteurs, qui sont reliés aux taux d’intérêt, par exemple la consommation, le marché immobilier. Mais d’autres secteurs fonctionnent très bien, le secteur manufacturier, les exportations continuent de bien fonctionner
, a-t-il expliqué.
Le Saguenay-Lac-Saint-Jean sera selon lui en bonne position pour faire face au ralentissement.
Le taux de chômage est encore très bas ici, donc à 3,8 %, c’est vraiment un taux de chômage plus bas qu’au Québec, au Canada. Donc, l’économie va bien, il y a des projets qui sont très porteurs
, a ajouté Pierre Cléroux.
Inquiétudes
Le ralentissement économique prévu cause toutefois une certaine inquiétude auprès des entrepreneurs.
On a une préoccupation, puisque nos clients, les grandes alumineries, les grands transformateurs secondaires de la planète, eux, sont très sensibles aux cycles économiques mondiaux
, a insisté Louis Bouchard, président exécutif de STAS inc.
C’est quelque chose d’attirer les candidats, mais il faut les retenir… Lequel des deux est le plus difficile? Je ne sais pas! C’est un défi pour chacun
, a fait valoir pour sa part Caroline Girard, directrice générale de Transcol.
D’après un reportage de Myriam Gauthier