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Immigration : St-Pierre Plamondon défend sa crainte d’une « montée des extrêmes »

Le chef péquiste montre du doigt l'« idéologie » du gouvernement fédéral, qui met à risque selon lui le « tissu social » du Québec.

Gros plan sur le visage de Paul St-Pierre Plamondon en point de presse. Des drapeaux du Québec sont à l'arrière-plan.

Le chef du Parti québécois Paul St-Pierre Plamondon

Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot

Paul St-Pierre Plamondon persiste et signe : le Québec met bel et bien en jeu, selon lui, sa « paix sociale » s'il poursuit sur sa lancée en immigration.

Le chef péquiste est revenu sur ses propos tenus la veille en marge du caucus de son parti, où il avait affirmé qu'une arrivée massive de demandeurs d'asile irréguliers, comme ceux qui entrent par le chemin Roxham, pourrait être favorable à la montée des extrêmes, citant des pays comme la Hongrie et la France.

Lorsque l’immigration n'est pas planifiée, surtout lorsqu'il n'y a pas de critères de sélection comme c'est le cas à Roxham, et que le nombre de personnes accueillies [...] excède largement la capacité de loger, de nourrir les gens qui n'ont pas de permis de travail, ça a un impact sur la société d'accueil, a soutenu jeudi M. St-Pierre Plamondon à l'émission Tout un matin, sur les ondes d'ICI Première.

« Ce que je constate, c'est que, dans les autres pays dans le monde qui ont raté cette planification [de l'immigration], ça a des conséquences sur leur tissu social, sur leur paix sociale. »

— Une citation de  Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois

S'il n'a pas précisé sa conception des extrêmes, le chef du Parti québécois a laissé entendre qu'il craignait une montée de l'extrême droite causée par une gestion chaotique de l'immigration.

L'absurdité du chemin Roxham

Paul St-Pierre Plamondon s'est par ailleurs défendu de s'en prendre au modèle québécois d'immigration, préférant plutôt montrer du doigt les migrants qui empruntent le chemin Roxham, une situation absurde, selon lui.

Rappelons que de nombreux migrants choisissent de passer par une voie irrégulière d'entrée vers le Canada dans le but d'y déposer une demande d'asile. En vertu de l'Entente sur les tiers pays sûrs, signée entre le Canada et les États-Unis, ils ne peuvent faire une telle demande à un point d'entrée officiel. Près de 40 000 personnes ont emprunté le chemin Roxham l'année dernière, un record.

Une famille qui traverse la frontière au chemin Roxham.

Les migrants qui passent par le chemin Roxham sont attendus à la frontière par des policiers canadiens. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / René Saint-Louis

Des chiffres qui inquiètent le chef péquiste. Roxham, ça a commencé avec quelques milliers de personnes. Là, on est rendu à 40 000 [...] Si on dépasse le cap des 100 000 entrées, que toutes les entrées au Canada passent par un seul chemin au Québec, qu'on n'a aucun soutien et que tout le monde converge vers Montréal, on va avoir de graves problèmes sociaux, a-t-il avancé.

Le chef du PQ en a également contre l'absence de critères de sélection des migrants qui arrivent par le chemin Roxham. On regarde les sondages, a-t-il dit, et les gens sont satisfaits de l'immigration. C'est largement parce que les gens qu'on accueille sont de très grande qualité. Un droit de regard impossible en ce qui concerne les demandeurs d'asile.

Sa formation politique demande depuis des années la fermeture complète du chemin Roxham pour mettre fin aux entrées irrégulières au pays. Il invite désormais le gouvernement Legault à faire appel à la Sûreté du Québec pour fermer le passage, et ce, même si les frontières sont de compétence fédérale.

Une solution décriée par plusieurs experts et organismes venant en aide aux migrants, qui craignent que ces gens tentent alors de passer par des chemins non balisés, beaucoup plus dangereux pour leur sécurité. Un migrant est d'ailleurs mort d'hypothermie en décembre alors qu'il tentait de rejoindre les États-Unis à partir d'un chemin non balisé.

Justin Trudeau à la source du problème

Mais le chef péquiste n'en démord pas : De mauvaises politiques sociales entraînent des conséquences sociales. Et Roxham, c'est une mauvaise politique sociale, a-t-il insisté.

« Nous n'avons pas la capacité de donner des services ni de loger tout le monde. Je réitère mon intervention : on est mieux de se donner un modèle viable que de laisser Justin Trudeau nous en imposer un. »

— Une citation de  Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois

Une mauvaise politique, entièrement pilotée, voire orchestrée, par le gouvernement fédéral, selon lui. C'est au profit des donateurs du Parti libéral du Canada [que se font] les entrées irrégulières, a avancé M. St-Pierre Plamondon, en référence aux révélations faites par Radio-Canada en octobre dernier, selon lesquelles le gouvernement Trudeau a payé plus de 28 millions de dollars aux entreprises d'un donateur pour la location de terrains et de locaux aux abords du chemin Roxham.

Et Paul St-Pierre Plamondon en a également contre l'idéologie du premier ministre Justin Trudeau, à qui il reproche d'avoir envoyé un gazouillis, en 2017, qui invitait ceux qui fuient la persécution, la terreur et la guerre, à venir au Canada.

C'est une idéologie qui va nous mener à de l'instabilité, à l'incapacité à s'occuper de tout le monde convenablement sur le plan du logement et des services sociaux, a répété le chef péquiste.

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