Énergie NB tente de justifier une hausse des tarifs d’électricité de 8,9 %

Énergie NB demande à la Commission de l’énergie et des services publics du Nouveau-Brunswick l'autorisation de hausser les tarifs d'électricité de 8,9 % à compter du 1er avril.
Photo : AFP / Getty Images / Lionel Bonaventure
Des hauts dirigeants d’Énergie NB ont témoigné jeudi à Fredericton, afin d’expliquer pourquoi ils veulent augmenter la facture d'électricité des Néo-Brunswickois. Des élus sceptiques aimeraient que le distributeur d’électricité fasse plutôt des efforts pour se serrer la ceinture.
Récemment, Énergie NB a demandé à la Commission de l’énergie et des services publics du Nouveau-Brunswick d’augmenter les tarifs d’électricité de 8,9 % pour les clients résidentiels et commerciaux.
Si elle est approuvée, cette hausse des tarifs serait la plus élevée en 15 ans. Le public a jusqu’au 30 janvier à 16 h 30 pour envoyer par écrit ses commentaires à la Commission (Nouvelle fenêtre).
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Les coûts d'exploitation ont augmenté de 200 millions et environ 52 % de cette hausse est attribuable au prix des combustibles, a affirmé Darren Murphy, le chef des finances et vice-président principal des services d'entreprise, devant le comité des comptes publics de l’Assemblée législative, jeudi après-midi.
Il a ajouté que la hausse du taux directeur par la Banque du Canada avait engendré des coûts additionnels de 30 millions.
Des élus se questionnent
L’opposition libérale juge qu’Énergie NB cherche à refiler trop facilement cette facture aux consommateurs.
Keith Chiasson, député de Tracadie-Sheila, n’est pas certain que la société d’État fait sa part. Ce qui me déplaît, c’est que eux, ils ne m’ont pas convaincu qu’ils sont prêts à faire le travail avant
, a-t-il déclaré après la séance du comité, jeudi.
Ça va des deux côtés, Énergie Nouveau-Brunswick, ils ont à démontrer qu’eux autres aussi sont prêts à faire les efforts pour réduire les dépenses, peut-être trouver des économies
, poursuit Keith Chiasson.
Du côté du gouvernement, on exprime aussi du scepticisme. Les Néo-Brunswickois ne seront pas capables de se permettre ces hausses des tarifs d’électricité
, a déclaré le député progressiste-conservateur de New Maryland-Sunbury, Jeff Carr.
Il est également préoccupé par la dette d'Énergie NB qui atteint presque 5 milliards de dollars. Il aimerait que les dirigeants trouvent une façon de couper dans le gras
, a-t-il illustré.
Le gouvernement progressiste-conservateur avait dit en octobre ne pas avoir l’intention de s’opposer à l’augmentation des tarifs si elle est approuvée par la Commission de l’énergie et des services publics.
En attente d’une décision
L’augmentation des tarifs d’électricité n’a pas encore été approuvée.
La Commission de l'énergie et des services publics du Nouveau-Brunswick est un tribunal quasi-judiciaire qui règlemente entre autres l’électricité et fixe les prix de l’essence dans la province. Il est composé de cinq membres, en majorité des avocats et au moins deux anciens gestionnaires de l’industrie pétrolière (Nouvelle fenêtre).
Des forums publics sur la hausse tarifaire proposée étaient organisés lundi et mardi dernier à Caraquet et Grand-Sault, respectivement. Celui de Grand-Sault a été annulé, car personne ne s’y est inscrit.
On ne sait pas exactement quand la Commission rendra sa décision, mais elle tient des audiences à Fredericton du 13 au 24 février. Les parties prenantes, y compris Énergie NB, pourront y témoigner.
D’après le reportage d’Alix Villeneuve